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Citoyenneté à Athènes

Commentaire de texte : Citoyenneté à Athènes. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  6 Janvier 2019  •  Commentaire de texte  •  5 067 Mots (21 Pages)  •  971 Vues

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TRAVAIL A FAIRE POUR LE 7 JANVIER 2019

  1. La citoyenneté à Athènes (Ve av J.C) et dans l’Empire romain (Ier-IIIe ap J.C)

 

Thèmes de comparaison

Citoyenneté athénienne

Citoyenneté romaine

Cadre de vie des citoyens : deux espaces, deux époques

Athènes, une cité du monde grec

Entre le VIIIe et le Ve siècle avant J.-C., les Grecs inventent un nouveau type d’Etat, différent des monarchies qui existent jusqu’alors : la cité. C’est un Etat souverain qui réunit le plus souvent une ville et le territoire environnant.

Athènes naît à la fin du VIe siècle avant J.-C., elle fait partie du monde grec qui s’étend, du VIIIe au Ve siècle avant J.-C., sur les rives de la mer Méditerranée et de la mer Noire.

Athènes est une des nombreuses cités de Grèce d’Europe : c’est celle qui nous a laissé le plus brillant héritage. Et parmi cet héritage : l’invention de la démocratie.

Le territoire de la cité d’Athènes, l’Attique, est l’un des plus vastes du monde grec antique. Il est composé de différents éléments :

  • La ville d’Athènes regroupe environ 300 000 habitants au Ve siècle avant J.-C.
  • Une campagne utilisée pour l’agriculture.
  • Un port très dynamique, le Pirée.
  • Des villes et des villages sur l’ensemble du territoire.
  • Des mines d’argent à proximité du mont Laurion.

A l’intérieur de la ville d’Athènes, on retrouve une organisation identique aux autres cités grecques :

  • Une place centrale dans laquelle se déroulent les activités commerciales et politiques : l’Agora.
  • Un espace religieux où sont situés les temples, l’Acropole, qui se trouve sur une colline.
  • Des remparts qui encerclent la ville et qui, à partir de 480 avant J.-C., entourent la route menant au port du Pirée ainsi que le port lui-même
  • La colline de Pnyx où se réunissent et votent les citoyens athéniens

C’est un paysage montagneux où les communications sont difficiles, ce qui entraîne le rapprochement des villes vers les littoraux par lesquels il est plus facile de communiquer. Le monde grec est divisé en quatre mondes :

_ la péninsule balkanique : au Nord et rattaché au continent

_ les Cyclades, au centre de laquelle se trouve l’île de Délos où un temple dédié à Appolon est situé

_ la presqu’île du Péloponnèse, dominée par la cité de Sparte

_ la Grèce d’Asie (Turquie actuelle) situé sur la côte de l’Asie occidentale

Il y a peu de ressources naturelles dans le monde grec (ex : pour pouvoir fabriquer du bronze, les grecs doivent demander de l’étain à l’Italie). Les grecs tiraient leurs ressources de la mer (poissons) mais surtout de l’agriculture (blé, huile des oliviers, vin des vignes).

Rome, capitale d’un vaste empire, p 78-79

Dans le monde antique, si les Grecs ont inventé la citoyenneté, les Romains l’ont largement étendue. La vie des citoyens romains s’inscrit d’abord, tout comme celle des citoyens athéniens, dans le cadre d’une cité, Rome. Cette dernière a fondé un empire dont l’apogée se situe au IIe siècle après J.-C. Rome étend à tout son empire, autour de la Méditerranée, la pax romana (la paix romaine), sa civilisation, et sa conception de la citoyenneté.

L’Empire romain (appelé « principat » par les romains) résulte d’une longue expansion territoriale. Après avoir conquis l’Italie aux IVe et IIIe siècle avant J.-C., puis détruit l’Empire carthaginois en Méditerranée occidentale aux IIIe et IIe siècle avant J.-C., Rome entreprend aux IIe et Ier siècle la conquête de l’Orient hellénistique, ainsi que celle de l’Espagne et de la Gaule.

A partir d’Auguste, l’Empire romain ne cesse de s’accroitre au niveau territorial. Au IIe siècle, Rome atteint son extension maximale et domine plus de 5 millions de km2. A l’intérieur de l’Empire, c’est la pax romana (la paix romaine) qui s’installe. En effet, après des siècles de guerres civiles sous la République, Auguste et ses successeurs sont parvenus à maintenir une paix durable au sein de l’Empire, en théorie du moins, car les révoltes n’ont jamais cessé dans cet empire immense. Les limites de cet empire sont marquées par le limes, c’est-à-dire un réseau de fortifications dans les zones sensibles de l’Empire romain.

Cet empire immense suscite la création d’innovations administratives.

A la mort du premier empereur, Auguste, en 14 après J.-C., la Méditerranée est devenue un « lac romain ». Rome étend son empire sur trois continents. Sur ces territoires divisés en provinces, vivent, plus ou moins nombreux, des citoyens romains. Ces provinces étaient administrées soit par le Sénat, ce sont les provinces sénatoriales, soit par des représentants de l’empereur, ce sont les provinces impériales.

Rome est une capitale contrastée. C’est la plus grande ville de l’Antiquité et la plus peuplée : au IIe siècle après J.-C., elle compte un million d’habitants.

La situation est radicalement différente entre Rome et Athènes : le territoire athénien est ridiculement petit par rapport à celui que contrôle Rome et celle-ci est obligée, d’une certaine façon, de distribuer sa citoyenneté, afin de maintenir les régions conquises par la force en paix.

Athènes ne devait gérer que ses propres affaires tandis que Rome doit composer avec une multitude de cités. La ville de Rome ne pouvait pas contrôle toute seule cet immense empire et c’est pourquoi chaque ville possède un certain degré d’autonomie. De manière plus précise, il existe une hiérarchie dans les cités de l’Empire romain. On peut trouver en effet des cités pérégrines (cités « étrangères »), des cités de droit latin ou cités latines (cités possédant un statut intermédiaire) et des cités de droit romain.

Des habitants aux statuts politiques et juridiques divers

Une grande partie des habitants d’Athènes, les non-citoyens (femmes, métèques et esclaves), est exclue de la vie politique de la cité. Les femmes ne peuvent pas participer à la vie politique, les métèques n’ont pas de droits politiques et les esclaves n’ont aucune existence juridique ni aucun droit politique.

Les citoyens quant à eux, participe activement à la vie politique. Ils votent les lois, la paix ou la guerre. Le citoyen tire au sort certains magistrats, en élit d’autres. Il vote également l’ostracisme. Les citoyens se réunissent à l’Ecclésia où ils peuvent s’exprimer et voter. Ils peuvent être juges où devenir magistrats, par tirage au sort ou par élection (les stratèges).

Il y a environ 700 magistrats à Athènes. Leur rôle est essentiel :

  • Ils sont tirés au sort parmi les citoyens ou parfois élus pour un an.
  • Ils s’occupent du fonctionnement de la cité et appliquent les lois.
  • Ils exercent leur fonction de manière collégiale (en groupe).
  • Les plus importants sont les stratèges qui sont élus et qui contrôlent l’armée.
  • Les archontes ont des compétences religieuses et judiciaires.
  • Enfin, de nombreux magistrats s’occupent de l’entretien de la ville, des routes, du bon fonctionnement du marché, etc.
  • Ils doivent rendre des comptes à la fin de leur mandat et montrer qu’ils ne se sont pas enrichis durant leur magistrature.

On peut aussi ajouter que les magistrats s’occupant du marché qui se tient sur l’Agora sont les agoranomes. Ils veillent à ce qu’il n’y ait pas de fraude sur la qualité des produits, etc.

Périclès est un grand magistrat athénien. Il est élu stratège à plus de 15 reprises. Le Ve siècle athénien est souvent nommé le « siècle de Périclès ».

Un statut variable selon le lieu de résidence p 80-81

Les différents modes d’accès à la citoyenneté (voir case ci-dessous) rendent cette dernière accessible à un nombre important d’habitants de l’Empire, notamment dans les provinces conquises.

Les femmes et les esclaves sont quant à eux exclus de la citoyenneté.

Les habitants de l’Empire n’ont pas le même statut juridique (esclaves, pérégrins, latins, citoyens romains), toutes les cités de l’Empire n’ont pas le même statut juridique :

  • A bas de l’échelle, les cités pérégrines sont des cités « étrangères ». Elles ne sont pas assimilées par l’administration romaine et elles conservent leur statut antérieur à la conquête. Les habitants de ces cités ne sont pas citoyens romains et doivent payer un impôt important. C’est le statut le moins avantageux.
  • Avec un statut inférieur à celui de la cité de droit romain, mais supérieur (en dignité) à celui de la cité pérégrine, il existe les cités de droit latin, ou cités latines. Ce sont des cités qui possèdent un statut intermédiaire. Les magistrats de ces cités de droit latin, c’est-à-dire l’aristocratie locale, peuvent obtenir, à la fin de leur carrière politique, la citoyenneté romaine. Autrement dit, Rome distribue sa citoyenneté de manière à intégrer les élites locales, dans le but de « romaniser » celles-ci et, bien évidemment, de limiter les risques de potentielles rébellions.
  • Enfin, il existe les cités de droit romain. Les habitants de ces cités possèdent la citoyenneté intégrale.

On peut donc en conclure, que le statut est variable selon le lieu de résidence d’une cité. En effet, avant le règne de l’empereur Claude, sont citoyens romains :

  • Les hommes libres de Rome et de toute l’Italie ;
  • Les hommes libres des colonies de droit romain et municipes de droit romain ;
  • Dans les colonies de droit latin, les hommes libres faisant partie de l’élite et qui occupent des fonctions de magistrats locaux ;
  • Dans toutes les autres villes de l’Empire (cités pérégrines), certains hommes libres sont élevés individuellement à la citoyenneté romaine.

Accès à la citoyenneté (comment peut-on devenir citoyen ?) et conception (façon d’envisager) de la citoyenneté

Une citoyenneté fermée

La citoyenneté athénienne, qui offre des avantages et comporte des devoirs, est une citoyenneté fermée. Beaucoup d’Athéniens sont exclus de la citoyenneté.

Les habitants d’Athènes ne sont pas tous considérés comme des citoyens. La cité regroupe environ 30 000 citoyens parmi ses 300 000 habitants (soit 10 %).

Depuis les réformes de Clisthène en -507 avant J.-C., il est nécessaire de remplir un certain nombre de conditions afin d’être citoyen athénien :

  • Être un homme libre
  • Être né d’un père athénien
  • En 451 avant J.-C., Périclès fait voter une loi qui stipule qu’il faut être aussi né d’une mère fille de citoyen
  • Être inscrit à l’âge de 18 ans sur les registres de son dème
  • Avoir fait son éphébie (service militaire de deux ans que les Athéniens doivent faire à 18 ans)

La citoyenneté athénienne est donc une citoyenneté fermée, il est presque impossible pour un Grec de devenir citoyen si ses parents ne le sont pas, mais l’assemblée peut accorder la citoyenneté à un non-citoyen qui a rendu des services à la cité, comme par exemple les Platéens. Mais un autre cas nous montre qu’il n’est pas facile d’obtenir la citoyenneté. Lysias était un riche métèque qui dépensa énormément pour soutenir Athènes lors d’une bataille contre Sparte. Malgré la victoire athénienne, Lysias n’obtient pas la citoyenneté.

Une citoyenneté ouverte, p 82 à 87

La citoyenneté se définit par des droits politiques et civils et par des devoirs. L’ensemble des citoyens rassemble les patriciens riches qui sont les descendants des premiers habitants de Rome, et des plébéiens, en général pauvres.

Être citoyen romain est un statut privilégié. Un citoyen romain est un homme libre, chef de famille, né de parents citoyens légalement mariés. On devient citoyen par la naissance. Le citoyen romain a trois noms légaux : la tria nomina qui est composée du prénom, du nom de famille et du surnom. Les esclaves, quant à eux, ne portent qu’un surnom. Le citoyen se distingue également par le port de la toge : à partir de 16 ans, il revêt la toge virile dont le port marque l’entrée dans la vie civique. Les femmes, les esclaves et les étrangers sont exclus de la citoyenneté.

Au début du Ier siècle, en dehors des enfants de citoyens, la citoyenneté romaine n’est attribuée à des non-citoyens que de manière parcimonieuse et sur décision de l’empereur. Seulement 10% des homes libres de l’empire sont citoyens. Progressivement, au cours des Ier et IIe siècles, de nouveaux moyens permettent d’accéder à la citoyenneté romaine :

  • Les vétérans, c’est-à-dire les hommes ayant servi dans l’armée romaine pendant vingt-quatre ans, l’obtiennent automatiquement. Beaucoup de ces vétérans sont ensuite installées dans des colonies romaines.
  • Les esclaves affranchis par des citoyens romains deviennent citoyens romains. L’affranchi prend le statut social de son ancien maître.
  • Certaines cités obtiennent la citoyenneté de manière collective.
  • Enfin, les magistrats de certaines cités deviennent des citoyens romains, notamment dans les cités de droit latin ou les municipes.

La citoyenneté romaine est une citoyenneté ouverte et les empereurs ont le droit de l’accorder individuellement ou collectivement (ex : depuis le début du Ier siècle avant J.-C., après une guerre entre Rome et ses alliés, la « guerre sociale », toute l’Italie au sud du Rubicon a obtenu la citoyenneté). De plus, les premières conquêtes romaines en Italie augmentent la taille de l’ager romanus et, par conséquent, le nombre de citoyens : des colonies romaines ainsi que des colonies « latines » sont créées.

Progressivement, ce sont tous les habitants de l’Empire qui obtiendront cette fameuse citoyenneté. Ce long processus est marqué par une série de lois impériales. En voici deux d’entre elles :

  • Les tables claudiennes (48 après J.-C.) sont deux tablettes de bronze sur lesquelles figue un discours de l’empereur Claude (qui régna entre 41 et 54) prononcé devant le Sénat romain. Ce texte est une réponse à une requête des élites gauloises qui ont la citoyenneté romaine et qui souhaitent pouvoir accéder au Sénat et aux magistratures romaines. Malgré la forte opposition des sénateurs romains, Claude donne une réponse favorable à cette requête. Les tables claudiennes sont un premier pas de l’empire vers l’ouverture de la citoyenneté.
  • En 212, l’édit de Caracalla (ou Constitution antonine) accorde la citoyenneté à tous les hommes libres de l’empire. Caracalla fut empereur entre 211 et 217.

Droits du citoyen

Le statut de citoyen athénien offre des avantages :

  • Ils sont les seuls à pouvoir participer à la vie politique (ex : voter les lois, être désigné à des fonctions politiques).
  • Ils peuvent posséder et transmettre des terres.
  • Ils peuvent mener des actions en justice.
  • Ils peuvent contracter un mariage légitime.
  • Ils bénéficient du misthos, c’est-à-dire d’une indemnité pour la participation à l’Ecclésia. Cette indemnité a été instituée par Périclès.

Les citoyens romains n’ont pas de droits politiques (acquis seulement à l’Empereur et aux sénateurs) mais seulement des droits civils.

La citoyenneté romaine offre des privilèges et constitue une dignité :

  • Ils possèdent une garantie de protection judiciaire. Par exemple, seul le citoyen romain n’a pas le droit d’être torturé lors d’un procès, ou peut demander la protection juridique de l’empereur.
  • Il possède des privilèges fiscaux, comme l’exemption de certains impôts.
  • Il peut contracter un mariage légal.
  • Acquérir et vendre des terres.
  • Transmettre son patrimoine.
  • Le citoyen peut participer à la vie politique et devenir magistrat.
  • De plus, seuls les citoyens pouvaient accéder au cursus honorum.

Devoirs du citoyen

  • Les citoyens doivent s’impliquer dans la défense de la cité. Lorsqu’ils combattent, ils sont regroupés en plusieurs catégories :
  • Les plus riches sont cavaliers.
  • La majorité des citoyens sont hoplites.
  • Les plus pauvres sont rameurs dans les trières.
  • Les plus aisés doivent exercer des liturgies :
  • Certains doivent financer l’équipement d’un ou plusieurs navires de guerre.
  • Les chorèges doivent financer les représentations théâtrales.
  • Tous les citoyens doivent participer à la vie religieuse :
  • La religion est intimement liée à la vie civique, elle ne relève pas de la sphère privée. Chaque évènement de la cité est religieux (jeux, théâtre, etc.).
  • Chaque citoyen peut être amené à légiférer sur des affaires religieuses.
  • Un citoyen peut être tiré au sort pour exercer une fonction religieuse.
  • Les citoyens doivent respecter les rites et avoir une attitude pieuse.
  • Ils participent régulièrement aux fêtes religieuses, comme les Panathénées ou les Grandes Panathénées.
  • Les citoyens doivent également payer l’impôt.

Être citoyen romain, c’est également avoir des obligations et donc des devoirs :

  • Les citoyens romains doivent payer un impôt spécifique, l’impôt du citoyen.
  • Les citoyens fournissent des contingents à l’armée (ils doivent faire partie de l’effectif de l’armée).
  • Tous les citoyens doivent participer aux fêtes religieuses, très importantes dans le monde romain.
  • Les citoyens riches doivent financer des jeux ainsi que des monuments en pratiquant l’évergétisme.

Rôle politique des citoyens

Athènes est une démocratie directe. Cela signifie que les citoyens athéniens prennent part directement aux décisions de la cité.

L’assemblée des citoyens, l’Ecclésia, est au cœur du système démocratique athénien :

  • Elle se réunit quatre fois par mois sur la colline du Pnyx.
  • Elle vote la guerre et la paix.
  • Elle vote les lois.
  • Elle élit les magistrats.
  • Elle vote l’ostracisme, c’est-à-dire l’exclusion d’un citoyen de la cité pour plusieurs années.
  • Avant chaque décision, un débat est organisé dans lequel chaque citoyen peut prendre la parole.
  • Toutes les décisions sont prises à la majorité par un vote à main levée.

La Boulè est un conseil :

  • Il est composé de 500 citoyens (les bouleutes) tirés au sort (50 par tribu).
  • Parmi les bouleutes, 50 prytanes assurent un rôle central dans ce conseil.
  • Il peut proposer des projets de lois à l’Ecclésia.
  • Il surveille le travail des magistrats.

L’Héliée est un tribunal :

  • Il est composé de 6000 citoyens, les héliastes, tirés au sort.
  • Chaque citoyen peut saisir ce tribunal.

L’Aréopage est une ancienne institution judiciaire aux mains des membres des classes fortunées, chargée de veiller à « conserver les lois ». Elle perd des compétences judiciaires durant le Ve siècle au profit de l’Héliée et de la Boulè.

Aucun rôle au niveau central car sont soumis à l’empereur

L’empereur est à la tête de l’Etat mais il doit composer avec les aristocrates qui constituent le Sénat et qui doivent promulguer ses lois. Toutefois, le rôle du Sénat diminue progressivement. Le Sénat ne fait alors que valider les décisions impériales.

Après avoir vaincu Antoine en 31 avant J.-C., Octave met fin aux guerres civiles et devient le seul maître de Rome. Il met en place un pouvoir personnel, qui porte le nom de « principat » tout en donnant l’illusion qu’il conserve les anciennes institutions et magistratures de la République romaine.

En réalité, il se fait élire lui-même aux plus importantes magistratures qu’il cumule et enlève tous les pouvoirs aux principales institutions comme le Sénat ou les assemblées des citoyens, les comices. L’empereur possède donc l’ensemble des pouvoirs : le pouvoir de gouverner la ville de Rome et les provinces, ainsi que les pouvoirs militaire, législatif, religieux et judiciaire (il peut juger ou rejuger des procès).

Une rôle réel limité à l’échelle locale

Le pouvoir s’exerce aussi au niveau local :

  • Les gouverneurs, désignés par l’empereur, appliquent les décisions impériales dans les provinces dont ils ont la charge.
  • Les cités jouent aussi un rôle essentiel dans l’administration de l’empire. Les cités se gouvernent en autonomie avec des magistrats et une assemblée de notables. Il existe des colonies, des cités de droit latin (cité dont les habitants possèdent certains avantages de la citoyenneté romaine et dont les magistrats de ces cités accèdent à la citoyenneté romaine) et des municipes (ville de l’Empire romain qui adopte des institutions romaines mais qui continue de se gouverner et qui maintient ses coutumes).

Pour conclure, les citoyens ont une participation limitée à la vie politique de l’empire. En effet, c’est une société très hiérarchisée, dominée par l’empereur, puis par les citoyens riches, membres de l’ordre sénatorial ou de l’ordre équestre : ce sont eux qui dirigent la cité. Depuis l’instauration de l’Empire en 27 avant J.-C., les citoyens participent de moins en moins au pouvoir politique à cause de l’augmentation du rôle de l’empereur dont les pouvoirs sont de plus en plus monarchiques. L’exercice de la citoyenneté romaine s’effectue donc au niveau local.

Un exercice réel de la politique réservé aux plus riches

La démocratie directe exercée à Athènes connaît de nombreuses limites. La démocratie se limite à 10 % de la population. En effet, une grande partie des habitants d’Athènes, les non-citoyens, est exclue de la vie politique de la cité. L’égalité entre les citoyens n’est pas égale comme pour l’élection des stratèges. Les plus riches sont favorisés :

  • A l’intérieur du groupe des citoyens, certains ne participent jamais à l’exercice de la démocratie. Les plus pauvres ne peuvent pas perdre des journées de travail et ce phénomène perdure même après l’installation du misthos. D’autres sont trop loin d’Athènes et ne peuvent se déplacer quotidiennement sur la colline de Pnyx.
  • Les postes de direction de la cité sont réservées aux plus riches.
  • Dans l’esprit athénien, les citoyens qui doivent travailler pour vivre sont méprisés par ceux qui ont la possibilité de ne se consacrer qu’aux affaires politiques.
  • Le débat est aussi dominé par certaines personnes, les orateurs, ayant reçu une éducation coûteuse. Ces derniers maîtrisent l’art du discours et dominent les débats à l’assemblée comme Périclès au Ve siècle avant J.-C. ou Démosthène au IVe siècle avant J.-C.
  • Les sophistes apprennent à certains orateurs la démagogie. Cela consiste à flatter le peuple, lui mentir, afin d’attirer ses faveurs. Par exemple, la guerre du Péloponnèse déstabilise la démocratie et favorise les démagogues qui proposent de l’argent aux pauvres en échange de leur vote.

La citoyenneté romaine est très inégalitaire : seuls les membre de l’ordre équestre ou sénatorial peuvent devenir magistrat. Il existe de profondes inégalités entre les citoyens :

  • L’élite de la société est composée des membres de l’ordre sénatorial. Il faut pouvoir disposer d’au moins un million de sesterces pour en faire partie.
  • L’accès au second ordre, l’ordre équestre, nécessite une somme d’au moins 400 000 sesterces.
  • Le cursus honorum, ou carrière des honneurs, permet de devenir magistrat ou administrateur, fonctions réservées aux seuls membres des ordres sénatorial et équestre. Par exemple, le cursus honorum d’un membre de la sénatoriale débute à 17 ans. Après avoir servi dans la légion, il peut accéder à la questure à 25 ans, devenir édile à 27 ans, préteur à 30 ans et consul à 33 ans.
  • La majorité des citoyens appartiennent à la plèbe, qui n’a aucun droit politique. Afin de la rendre docile et d’éviter les révoltes, les empereurs organisent des jeux et distribuent du pain.

Les non-citoyens : femmes de citoyens, étrangers, esclaves

Possibilités de promotion des non-citoyens

A Athènes, les non-citoyens représentent environ 90 % de la cité :

  • Les femmes (environ 100 000) et les enfants des citoyens. Les femmes ne peuvent pas participer à la vie politique. L’idéal, selon les Grecs, est que la femme puisse rester à la maison. Cependant, dans beaucoup de familles modestes, les femmes sont obligées de travailler. Les femmes jouent également un rôle non négligeable dans la vie religieuse. Les femmes sont confinées dans le gynécée, c’est-à-dire une partie de l’habitation réservée aux femmes, épouses de citoyens.
  • Les métèques (40 000), c’est-à-dire ceux qui vivent avec les étrangers dans une cité, sont très souvent des Grecs qui n’ont pas la citoyenneté athénienne. Ils proviennent d’autres cités grecques. Ils ne peuvent pas posséder de terres, ils doivent défendre la ville et payer un impôt spécial : le metoikon. Ils jouent un grand rôle économique dans la cité : beaucoup d’entre eux sont commerçants ou artisans. Ils n’ont pas de droit politiques.
  • Les esclaves (150 000) représentent la plus grande partie de la population. Ils n’ont aucun droit (politique) et aucune existence juridique. Ils sont considérés comme des « instruments animés » (Aristote). En Grèce, comme partout ailleurs dans l’Antiquité, l’esclave est défini de manière négative : un esclave est un homme ou une femme non libre. Ils peuvent être achetés ou loués comme une simple marchandise. Beaucoup sont d’origine barbare, mais il existe aussi des esclaves grecque comme les prisonniers de guerre. L’esclave ne combat pas pour la cité, sauf en cas d’extrême nécessité. Leurs conditions de vie sont très variables. Ceux qui travaillent dan les mines ou les champs ont des conditions de vie très difficiles. Les esclaves qui travaillent dans les maisons ont une situation plus confortable. Enfin, certains ont des fonctions très lucratives interdites aux Athéniens, comme la banque, et peuvent même s’enrichir. Une minorité des esclaves peut être affranchie.

Esclaves et métèques sont indispensables à la vie de la cité : leur travail permet aux citoyens de se consacrer aux affaires politiques.

Cependant, dans certains cas très rares, la citoyenneté peut être donnée à des étrangers, comme c’est le cas pour Phormion : on peut parler d’affranchissement, autrement dit une procédure juridique ou humaniste qui permet au propriétaire d’un esclave de lui rendre sa liberté. Phormion était un riche banquier, ancien esclave, acquis par un citoyen athénien, Pasion. A la mort de ce dernier, Phormion a repris les affaires de son maître et a obtenu la citoyenneté en 360 avant J.-C.

Les exclus de la citoyenneté sont nombreux, ce sont : les femmes libres, épouses de citoyens, ainsi que les esclaves et les pérégrins (étrangers).

  • Les femmes romaines sont exclues de la citoyenneté malgré le fait qu’elles jouent un rôle essentiel dans la vie religieuse :
  • Elles sont assignées à un rôle subalterne dans la société.
  • Elles transmettent la citoyenneté mais n’ont aucun droit politique.
  • Elles possèdent quelques droits civils, comme celui de pouvoir hériter d’un bien ou de contracter un mariage.

  • Les pérégrins, ou « étrangers », qui sont, contrairement aux esclaves, des hommes libres sans citoyenneté romaine. Il s’agit en général de commerçants.
  • Les esclaves, quant à eux, forment sans doute la majorité de la population antique. Ils peuvent parfois être libérés sous certaines conditions.

Conclusion :

La citoyenneté romaine est très différente de la citoyenneté athénienne. Rome ne s’en sert pas dans un cadre démocratique mais dans un souci de domination impériale. La citoyenneté est alors un outil utilisé par Rome afin d’organiser et de pacifier les territoires conquis. Peu à peu, les peuples vivants sous l’Empire vont eux-mêmes réclamer la citoyenneté et c’est en 212 que l’Empire romain est unifié par l’édit de Caracalla.

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