Analyse de documents - guerre d'Algérie
Commentaire de texte : Analyse de documents - guerre d'Algérie. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Kelly L • 9 Décembre 2018 • Commentaire de texte • 932 Mots (4 Pages) • 1 125 Vues
Ce document est un discours politique extrait des Mémoires d’espoirs rédigées par le général de Gaulle après sa démission en avril 1969. C’est un militaire et grand homme politique du XXe siècle : c’est l’homme de la Résistance et de la Libération. Il a présidé le dernier gouvernement de la IVe République et a instauré la Constitution de la Ve République. Il devient alors le président de la République en 1958, poste qu’il occupera jusqu’à sa démission en 1969. Dès son accession au pouvoir, il doit régler le problème en Algérie. Il envisage notamment de se séparer de cette colonie, mais sa politique se heurte à de fortes résistances : celles des pieds-noirs d’une part, c’est-à-dire des français qui habitent cette colonie, et celle de l’armée, qui tente de renverser le Front de libération national, un mouvement indépendantiste algérien. Ainsi, le général de Gaulle évoque dans ce document, sa réaction au putsch des généraux de 1961 : il est le propre juge du récit de sa propre action, ce qui est nécessaire d’analyser avec un regard critique. Pourquoi et comment le général de Gaulle utilise-t-il les médias modernes, c’est-à-dire la télévision et la radio, lors de cette crise politique ? Quelle est la portée de son discours sur l’opinion publique en France et en Algérie ?
La tentative de coup d’État fomentée par l’armée française est contrée par CDG à l’aide d’un discours politique retransmis grâce à deux médias de masse modernes : la radio et la télévision. En effet, le « dimanche 23 avril à 8 heures du soir », il apparaît en uniforme à la télévision. C’est un moyen pour lui de rappeler son grand passé de résistant, d’affirmer sa légitimité politique en tant que président de la République mais aussi son autorité sur l’armée. « L’article 16 de la Constitution » qu’il mentionne lui permet de prendre les pleins pouvoirs. Il est le chef des armées. D’ailleurs, il utilise des formules péjoratives pour disqualifier les généraux putschistes. Ils sont, pour lui, « un quarteron de généraux en retraite. » Il les critique ainsi avec virulence et les présente comme un gang de brutes (« savoir faire expéditif ») dangereux car ce sont des « fanatiques. » Il est ainsi pour lui nécessaire de limiter l’influence de ces dissidents et de rétablir l’ordre en Algérie et en France.
Pour cela, les médias lui seront très utiles. A l’époque, la radio se modernise : le transistor est créé en 1950 et permet de diffuser d’autant plus la radio : 60 % des français ont désormais un poste. De même, la télévision se répand après 1950 sur le territoire. Elle devient très vite un média de masse et occupe un rôle très important en politique, notamment lors des élections présidentielles de 1965, où elle présente les candidats. L’État français contrôle les médias. CDG est conscient de l’impact des médias : ils constituent l’organe de l’État français, « c’est la voix de la France. » Il est ainsi un des premiers présidents médiatisés et fait environ 60 allocutions télévisées en discours entre 1959 et 1969.
Lors de la crise en Algérie, il utilise les médias pour diffuser sa voix. Dans son discours, il emploie d’ailleurs un vocabulaire de chef : « j’ordonne », « j’interdis. » De même, il parle d’un « malheur qui plane sur la patrie » et va jusqu’à adopter une posture sacrificielle (« jusqu’à ce que me manquent soit les forces, soit la vie) : sa rhétorique et son vocabulaire visent à dramatiser la situation.
Ce discours fait naturellement écho et s’inscrit dans le prolongement de l’appel du 18 juin. De Gaulle annonce dans ce discours une décision exceptionnelle : l’application de l’article 16 de la Constitution qui lui donne, en cas de crise grave les pleins pouvoirs. Cet article est utilisé pour la première et unique fois de l’histoire politique de la Vème République.
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