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Analyse de Document Kofi Annan

Commentaire de texte : Analyse de Document Kofi Annan. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  26 Octobre 2020  •  Commentaire de texte  •  2 104 Mots (9 Pages)  •  2 456 Vues

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Etude critique de document

                 L’Organisation des Nations Unies s’engage depuis plusieurs années à lutter et à repousser l’émergence de nouvelles formes de conflictualités, notamment la montée en puissance du terrorisme international.

Le document que nous étudions, est un extrait du discours politique prononcé  le 21 novembre 2002 par Kofi Annan après avoir reçu un diplôme honorifique de l’université de Tilburg. Suite au veto américain contre la réélection de Boutros Boutros Ghali en tant que secrétaire générale des Nations Unies. Kofi Annan devient le 7ème secrétaire général de l’ONU et exerce deux mandats du 1er Janvier 1997 jusqu’au 31 décembre 2006. Kofi Annan s’exprime à l’occasion du 75ème anniversaire de la prestigieuse université de Tilburg. Cette allocution est destinée à l’assemblée présente mais aussi à l’ensemble de la communauté internationale le 21 Novembre 2002 soit un mois après que le congrès américain vote une résolution autorisant la guerre en Irak le 9 Octobre 2002, puis un an après les attentats du 11 Septembre 2001 . Avec ce discours Kofi Annan relève les différents défis auxquels l’ONU est confronté à la fin du XXème siècle et au début du XXI ème siècle dans le monde, il souhaite étendre et défendre davantage la sécurité collective fondée sur la coopération multilatérale et le respect des droits de l’Homme.

Il convient donc de se demander comment Kofi Annan souhaite lutter contre les menaces qui déstabilisent l’équilibre international, en se basant sur plusieurs mesures pragmatiques.

Après avoir analysé les défis auxquels est confronté l’ONU, nous nous pencherons sur la manière dont Kofi Annan envisage d’y faire face.

La fin de la Guerre Froide en 1991 a contribué à la mutation radicales et profondes dans l’ordre international. Ainsi la plupart des conflits armés au début du XXI ème siècle sont intraétatiques et non interétatiques. Dans son discours Kofi Annan souligne d’abord le défi de la souveraineté des Etats qui dans un contexte nouveau depuis le début du XXIème siècle de guerre intraétatique utilisent leur légitimité pour “commettre des violations flagrantes et généralisées des droits de l’homme” (l7-8).En effet dans les conceptions classiques des relations internationales, les guerres classiques mettent face à face des protagonistes bien identifiés autour de causes manichéennes  alors que depuis la chute du rideau de fer le guerre reculent en faveur de noeuds d’affrontements, mêlant conflits civils, haines interethniques,déchirement religieux et enfin bras de fer entre grandes puissances. Ce qui se caractérise par une série de conflits se distinguant par des attaques continues contre les civils au sein des nations, des violations des lois internationales et des violences provoquant chaque année le déplacement de milliers de personnes. Les conflits internes et régionaux opposent différents types d’acteurs, privent les personnes de leurs droit fondamentaux et mettent en danger la  vie des plus vulnérables . Il parle notamment des massacres qui ont eu lieu en Bosnie “Srebrenica” (l9) et du génocide au “Rwanda” (l10). En effet Kofi Annan va regretter ses évènements toutes sa vie.  La communauté internationale est restée passive au Rwanda et en Bosnie. Les Casques bleus servent essentiellement une fois les combats arrêtés, à surveiller une région dans l’attente d’un règlement politique. Leurs moyens sont le plus souvent limités dans des région très vastes. Les Casques Bleus (FORPRONU…) ne font en principe pas la guerre.  Cela explique leur impuissance ou leur désarroi face à des situations d'extrême violence comme en juillet 1995, avec le massacre de 8000 civils par les forces serbes à Srebrenica en Bosnie-Herzégovine ou en 1994 lors du génocide rwandais qui fait presque 1 million de morts. Dans ces deux exemples l’ONU assiste passivement aux tragédies. En réalité la capacité de l’ONU à agir dépend de la volonté des Etats et particulièrement des  grandes puissance. Sa capacité d’agir est contrainte par l’obligation de respecter la souveraineté des Etats, principe inscrit dans la Charte des Nations Unies: “Les Etats exercent pleinement leur souveraineté” (art-1.1).

Un des principaux facteurs de l’instabilité du monde contemporain est une menace transnationale: l’émergence du terrrorime. Comme le précise Annan dans son discours l’enjeu est double: il s’agit de combiner “protection des libertés civiques traditionnelles de nos citoyens et la protection des citoyens face aux attaques terroristes” (l18-19) puis de prévenir ces attaques. Les actions terroristes ont  des conséquences catastrophiques parce qu’elles visent à être médiatiser au maximum et à provoquer le maximum de victime afin de créer un climat de peur et d’insécurité, comme lors des attentats du 11 septembre 2001, qui conduisent à la mort d’environ 3000 personnes. La puissance étasunienne est touchée en plein coeur de son territoire, ce qui constitue un traumatisme. De plus ces actions visent en priorité les populations civiles et s’effectuent dans l’ignorance des frontières des Etats. Le secrétaire générale précise que “les Etats doivent protéger leurs citoyens” (l26-27) face à cette menace qui trouble le maintien de la paix. Cependant, il insiste aussi sur les conséquences de cette menace terroriste sur les politiques des Etats en ajoutant qu’ils doivent veiller à ce que les mesures antiterroristes ne se transforment pas en mesures servant à masquer ou justifier des violations des droits de l’homme” (l28-29) mais aussi des mesures antiterroriste qui peuvent sacrifier les libertés individuelles des citoyens. On peut penser qu’il fait référence à la prison de Guantanamo, ou l’administration Bush déclarent la “guerre contre le terrorisme” (l32) décide d’enfermer tous les “ennemies combattants” capturés dans une zone de non-droit. Il appelle ça les “dommages indirects de la guerre contre le terrorisme” (l31-32).

Finalement le dernier défi qu’il expose est celui d’un monde marqué de plus en plus par l’unilatéralisme. Malgrés ses succès depuis 1991, l’ONU demeure soumise aux grandes puissances mais aussi à “l’égo des nations”. C’est-à-dire la prise des décisions  “ des Etats seuls et de concert ”(l 25)  qui agissent sans tenir compte des intérêts, ou des opinions des autres nations et des institutions internationales, en l’occurrence l’ONU. En effet, ceci étant dû aux “ différends politiques entre Etats ” (l 42) qui ne s’arrangent pas avec la menace terroriste.  Par “ les différents Etats seuls et de concert, agiraient pour mettre un terme au terrorisme et éliminer les cellules de terroristes dans des dizaines de pays ” (l25-26) on comprend que  Kofi Annan fait en l’occurrence référence à la volonté des américains d’intervenir sur le sol Irakiens suite aux attentats du 11 septembre 2001. En effet, le 12 septembre 2002, soit deux mois avant ce discours, George Bush fait lui-même une allocution à l’Assemblée générale de l’ONU en vue d’obtenir son autorisation pour envahir l’Irak au motif de connexions entre Saddam Hussein et Al-Qaïda. Le 9 Octobre 2002 le congrès américain vote une résolution autorisant la guerre en Irak.  Sans savoir qu’ils interviendront sans mandat de l’ONU à partir de 2003. Or, ce principe d’unilatéralisme est contraire à la base même de l’ONU fondée sur la coopération multilatérale et l’empêche donc de construire une paix durable.

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