Analyse critique d'un document d'Histoire: La désindustrialisation en France
Étude de cas : Analyse critique d'un document d'Histoire: La désindustrialisation en France. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ghizlane Dunkel • 3 Janvier 2017 • Étude de cas • 980 Mots (4 Pages) • 1 450 Vues
Sujet : la désindustrialisation en France
Extraits de témoignages recueillis par Yann Bouchez, "Billancourt toujours en tete", Libération, 27 Avril 1992
Les extraits de l’article du journal Libération daté d’Avril 1992 sont constitués de témoignages d’anciens salariés de l’usine Renault de Boulogne Billancourt, recueillis par Yann Bouchez. Destiné à un large public francophone, ils révèlent les conséquences de la désindustrialisation de la France à travers cet exemple, en évoquant d’une part la fin de la « grande usine » et des fleurons de l’industrie française des années des Trente Glorieuses de 1950 à 1975, ainsi que les transformations de la population active industrielle provoqués par cette mutation économique dans les années 1980 et au début des années 1990.
D’une part, la région parisienne est une région industrielle majeure, et depuis le début de la Deuxième Révolution Industrielle, elle accueille de nombreuses grandes entreprises industrielles. Cette période de prospérité, initiée par la reconstruction de la France au lendemain de la Deuxième Guerre mondiale, et soutenue par le plan Marshall, est la période d’apogée de l’industrie française, reconnue mondialement pour sa qualité. « Le made in France » (lignes 13-14) est en effet symbole et gage de qualité.
De plus, l’usine Renault a été au coeur de la vie de la ville de Boulogne-Billancourt. Comme d’autres grandes industries en France, telle que les entreprises Schneider au Creusot, Renault fait naitre autour de l’usine une ville et une activité économique à son apogée dans les années des Trente Glorieuses, employant des milliers de salariés (lignes 12-13).
Ainsi, le travail à la chaine évoqué par Rahal Benkria (lignes 10 : « la voiture, elle rentrait à zéro, elle ressortait en marche » ; lignes 16-17 : « un Breton mettait la roue, (...) un Africain... ») nécessite encore de nombreux ouvriers peu qualifiés et permet une production massive, destiné au marché mondial.
Pour cette raison, de nombreux ouvriers sont recrutés parmi la population immigrée, comme Mimoun el Ouardini et Rahal Benkria, probablement arrivés dans les années 1950 et 1960 en France (Mimoun, licencié après 24 ans de travail chez Renault en Juillet 1991, et Rahal, 60 ans en 1991, dont 40 ans chez Renault). L’Etat a fait appel aux populations immigrées issues des ex-colonies, mais aussi des pays d’Europe du Sud, pour faire face au déficit de main d’oeuvre pendant les Trente Glorieuses, caractérisées par une très forte demande. Les immigrés constituent une part importante des travailleurs de l’industrie. Cependant, les femmes, telles « Yvonne Chevrel, ancienne ouvrière » entrent aussi massivement sur le marché du travail, souvent à des postes d’ouvriers peu qualifiés et peu payés. C’est la féminisation massive du travail. On constate ici que l’homme français est plus qualifié, puisque « régleur », donc bénéficiant d’un salaire supérieur. Ce couple arrive à Paris de Bretagne dans les années 1950, témoignant ainsi d’une forme d’exode rural en quittant des campagnes désormais mécanisées pour l’industrie et pour la ville qui n’est pas toujours prête à accueillir une population importante (« cinq années passées à
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