A la sortie de la seconde guerre mondiale
Commentaire de texte : A la sortie de la seconde guerre mondiale. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Pierre Medan • 10 Mai 2020 • Commentaire de texte • 677 Mots (3 Pages) • 946 Vues
A la sortie de la Seconde Guerre mondiale, l’Europe en ruines réfléchit aux conditions de sa reconstruction économique et politique. En mai 1948, à La Haye, un congrès est organisé à cette fin. Devant 750 délégués venus de 17pays d’Europe et des États-Unis, Churchill expose sa conception de l’Europe politique. Son projet est-il partagé? Dans quelle mesure renforce-t-il l’unité des Européens face aux menaces qui pèsent sur eux? Commençons par rappeler le contexte de l’année 1948.
I. 1948, un contexte de crise Est-Ouest En 1947, le président américain Harry Truman a décidé de tout faire pour contenir la progression du communisme en Europe. À cette fin est lancé le plan Marshall. Une importante aide financière est proposée aux pays européens que les États-Unis encouragent à s’entendre pour partager les fonds avancés. Mais la menace soviétique se renforce. En février 1948, le coup de Prague permet à l’URSS de prendre le contrôle de la Tchécoslovaquie. À Berlin, la tension monte: depuis le 1eravril, les Russes perturbent les liaisons entre le secteur Ouest de Berlin et les zones occidentales de l’Allemagne. Réunis à La Haye sous la présidence d’honneur de Churchill, les Européens sont dans l’inquiétude. Sauront-ils faire face? II. Un projet «unioniste» préservant la souveraineté des États Le projet de Churchill est ambitieux. Il propose la constitution de véritables «États-Unis d’Europe» . Cette entité politique, l’ancien Premier ministre britannique la veut large, démocratique et dans la diversité. Il la souhaite étendue à «toute l’Europe», y compris celle occupée par l’Armée Rouge («Europe orientale), et intégrant les vaincus de la Seconde Guerre mondiale (Allemagne). Ses compétences seraient non seulement politiques, mais aussi économiques et militaires . Cette union adopterait la conception libérale de la démocratie. Elle serait conforme aux droits de l’Homme, dans la «liberté» et le cadre de l’État de droit («soutenus par la loi», . Évoquant la «démocratie parlementaire» , Churchill renvoie au modèle pluripartite dont l’Angleterre est un exemple. Churchill insiste toutefois sur le respect des coutumes et traditions nationales . Il défend le droit à la différence nationale. En d’autres termes, le rapprochement qu’il propose se ferait davantage dans le cadre d’une coopération («aide mutuelle», entre États souverains que dans celui d’une fusion. III. Un projet non partagé Malgré l’évocation d’une souveraineté élargie , le projet de Churchill ne peut pas plaire aux partisans d’une Europe fédérale. Le fait qu’il assure qu’il n’y aura pas «sacrifice de la souveraineté nationale» en témoigne. Il ne peut donc pas satisfaire les chrétiens démocrates, comme l’Allemand Konrad Adenauer et le Français Jean Monnet qui imaginent des institutions centrales (ou supranationales) susceptibles de remettre en cause les différences et l’indépendance nationale à laquelle un homme comme le général
de Gaulle (absent à La Haye) est attaché. Le débat est donc ouvert entre «unionistes» et «fédéralistes». Mais d’autres délégations ont peu de chance d’adhérer aux propos du président d’honneur: celles des ressortissants des pays communistes bien sûr (Roumains,
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