Étude linéaire Une Charogne
Fiche : Étude linéaire Une Charogne. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Shaines46 • 18 Mars 2021 • Fiche • 963 Mots (4 Pages) • 13 286 Vues
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Lecture linéaire n°3 : « Une Charogne »
- poème de la section « Spleen et Idéal »
- montre la double tendance du poète à se diriger vers la fascination mélancolique (mal, laid) et à tenter de s’élever plus haut vers une beauté transcendante (l’idéal)
- décrit un objet horrible pourtant c’est un poème d’amour adressé à la femme que Baudelaire aime (Jeanne Duval)
- Comment le poète transforme-t-il l’immonde en objet poétique ?
- Mouvements : Strophe 1 à 4 → une macabre découverte
Strophe 5 à 9 → le travail de décomposition
Strophe 10 à la fin → les pouvoirs de la poésie
I. Une macabre découverte
Strophe 1 :
- « l’objet » → article défini : effet d’attente car l’objet n’est défini qu’au vers 3 « une charogne infâme »
- « mon âme » → apostrophe : connotation amoureuse
- « beau matin d’été si doux » / « charogne infâme » → antithèses sémantiques + âme/infâme, doux/cailloux : fusion du beau et du laid
- « un lit »→ polysémie : personnification du cadavre comme si c’était une femme
Strophe 2 :
- « les jambes en l’air »→ personnification dégradante : connotation sexuelle
- « comme une femme lubrique »→ comparaison : association de la charogne et de la femme
- « brûlante et suante »→ connotation polysémique : fièvre amoureuse ou fièvre maladive
- « lubrique », « poisons », « cynique » → isotopie du mal : cadavre lié au péché
Strophe 3 :
- « soleil » / « pourriture » → antithèse : fusion du beau/laid, vie/mort
- « ensemble » / « rendre au centuple » → antithèse : la vie unit, la mort décompose
- « cuire à point » → comparaison culinaire : provocateur, comme si on pouvait imaginer manger la charogne
Strophe 4 :
- « carcasse superbe » → oxymore : beauté de la laideur
- « comme une fleur » → comparaison : comparaison d’un cadavre et d’une fleur → lien beau/laid
- « s’épanouir » / « évanouir » → antithèses et rapprochements, paronymiques : laid et beau s’alimentent l’un l’autre
- « puanteur » / « fleur » → opposition + rapprochement dans une rime interne : lien entre le laid et le beau
II. Le travail de la décomposition
Strophe 5 :
- « larves » → image très concrète : présence de la mort
- « noirs bataillons/ De larves » →rejet : écoulement de « l’épais liquide », comme si ca ne s’arrêtait jamais
Strophe 6 :
- « tout cela », « enflé », « multipliant » → gradation dans la multitude : expansion du cadavre comme si de l’un naissait le multiple
- « descendait », « montait », « s’élançait » → verbes de mouvement : cadavre vivant, effet fantastique
- « on eût dit que le corps, enflé […] vivait » → comparaison avec connotation d’accouchement : image de naissance, comme s’il y avait eu une relation intime entre la femme et la nature
- allitération en V : vibration, vrombissement de la mouche = vie
Strophe 7 :
- « étrange musique », « mouvement rythmique » → métaphores musicales : strophe très lyrique, sert à faire provoquer, faire émerger une nouvelle forme de poésie (lien laid/beau) = alchimie poétique
- allitération en V : vie
Strophe 8 :
- « formes », « ébauche », « toile », « artiste » → métaphores artistique : fixer des formes, art = manière de dépasser la mort
- suite et fin de l’allitération en V : accompagne la disparition des formes
- « l’artiste achève » → métaphore : artiste fixe pour l’éternité sur sa toile ou dans un poème les souvenirs
Strophe 9 :
- « derrière les rochers » → cadre spatial : retour au récit
- allitération en R : récit dur avec sonorité rauque
- « charogne », « carcasse superbe » → « le corps » → le « squelette » → gradation : avant charogne = une femme, maintenant = un tas d’os
- « reprendre… / Le morceau » → enjambement : continuité vie/mort + mort nourrit la vie
III. Les pouvoirs de la poésie :
Strophe 10 :
- « pourtant » + retour au dialogue avec le pronom nous → tiret + adversatif : rupture : le poète entame une morale
- « serez » → futur de certitude : certitude ironique et horrible
- « vous serez semblable à cette ordure / à cette horrible infection » → comparaison : en décalage avec les mots d’amour traditionnels
Strophe 11 :
- « oui ! » →exclamation : confirmation presque joyeuse de la mort à venir
- « telle vous serez » → réitération de la comparaison : confirme la décomposition future de la femme aimée
- « ô la reine des grâces » → apostrophe lyrique : registre héroï-comique + idée que la beauté deviendra laideur
- « serez », « irez » → futur de certitude : aucun doute possible sur le devenir de la femme
- « sous l’herbe et les floraisons grasses » + verbe « moisir » → indicateur spatial : domaine du bas, de la boue + sa décomposition nourrira la vie
Strophe 12 :
- « ô ma beauté » → apostrophe lyrique : effet d’insistance sur sa beauté présente
- « dites » → impératif présent : rend réel et présente cette mort, comme si elle était déjà là
- « à la vermine/qui vous mangera de baisers » → enjambement : continuité vie/mort
- « gardé la forme et l’essence divine / de mes amours décomposés » → opposition singulier pluriel : le poète, par opposition à la femme, appartient au domaine du divin, de l’or grâce à la poésie
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