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Victor Hugo, excipit du dernier jour d'un condamné

Commentaire de texte : Victor Hugo, excipit du dernier jour d'un condamné. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  3 Janvier 2021  •  Commentaire de texte  •  2 238 Mots (9 Pages)  •  2 146 Vues

Page 1 sur 9

Nathan

Déré

1G2

Séance 10 :  Commentaire sur l’incipit du dernier jour d’un condamné, Victor Hugo

Note

Observation

Victor Hugo a une enfance et une jeunesse nomade à cause de la profession de son père. Il vit en Corse, en Italie, en Espagne et à Paris. Tous ces lieux sont toujours présents dans son esprit et dans ses écrits. C’est l'un des plus grands poètes, écrivains, romancier, dessinateur romantique et dramaturges du XIXème siècle. Mais c’est aussi, une personnalité politique et un intellectuel engagé qui marquera la littérature à tout jamais. D’abord monarchiste, Victor Hugo devient Républicain après les évènements de 1830 et se manifeste comme l’un des chefs de file du romantisme français et est élue à l’Académie française. Il est extrêmement populaire, notamment grâce aux sujets importants auxquels il touche comme la misère.  Il défend des idéaux de justice et de liberté. Il a lutté pour la paix, contre la peine de mort et en faveur des femmes. Il permet ainsi à de nombreuses générations de développer une réflexion sur l’engagement de l’écrivain dans la vie politique et sociale grâce à ses multiples prises de position. En 1829, a seulement 27 ans, il publie Le dernier jour d’un condamné dans lequel il aborde le sujet de la peine de mort qu’il abordera de nouveau dans Claude Gueux. L’extrait soumis à notre intention est l’incipit du roman de Victor Hugo, Le dernier jour d’un condamné. Comme dans tout incipit traditionnel, l’écrivain présente à son lecteur le personnage principal et donne le ton pour le reste de l’œuvre. Afin de cerner la spécificité du texte nous demanderons comment cet incipit sous forme de monologue intérieur au seuil du roman constitue un réquisitoire efficace contre la peine de mort. Pour tenter de répondre à cette question, nous examinerons tout d’abord, la vocation informative du texte, puis nous nous intéresserons à sa vocation argumentative.  

     Tout d’abord, l’incipit apporte une vocation informative comme le montre l’autoportrait que l’auteur dresse du personnage principal. En effet, on retrouve l’adverbe « Autrefois » et « j’étais un homme ». Nous comprenons ainsi par l’adverbe de temps et l’emploie de l’imparfait que Victor Hugo s’apprête à établir une description du personnage dans le passé. A partir de cet adverbe, la suite du texte fait un bond nostalgique dans le temps pour dresser le portrait de la jeunesse du personnage principale. Il poursuit avec « Chaque jour, chaque heure, chaque minute avait son idée ». La reprise anaphorique de chaque montre que sa jeunesse était comblée d’énergie d’idées et de pensés. L’emploie de « Mon esprit, jeune et vif, était plein de fantaisies »et « des théâtres pleins de bruit », nous informe sur l’aisance matérielle du personnage et indique que le personnage avait une vie devant lui. Il était donc instruit et cultivé. A cette époque, ces caractéristiques correspondent à la bourgeoisie. Mais le personnage était certainement plus précisément un aristocrate. Par la suite, l’auteur énumère les centres d’intérêt du personnage : « chapes d’évêques ». Il est donc catholique, croyant et accorde de l’importance à sa religion. Mais Victor Hugo insiste davantage sur sa vie amoureuse avec : « des jeunes filles », « encore des jeunes filles ». Cette répétition recrée l’insouciance de la jeunesse qui est encore plus accentué par « de sombres promenades la nuit sous les larges bras des marronniers ». En effet, cette personnification des marronniers et ce lieu nous renvoie au Jardin d’Éden. On peut donc assimiler cet endroit à un Locus Amoenus. L’emploie de la métaphore de la fête dans « c’était toujours la fête dans mon imagination » nous indique qu’en plus d’être aisé, il avait de l’imagination. Néanmoins, à travers cette première partie du texte, on constate une présence d’imparfait. Cette marque de temps opposent donc sont passés idéal et sa situation sinistre actuelle. On comprend ainsi que l’auteur dresse un portrait mélioratif du personnage, en énumérant ces centres d’intérêts et son caractère passé.

     Mais on constate que ce texte ressemble plus à un journal intime. En effet, au début du texte il écrit « Bicêtre ». Le Bicêtre est une prison parisienne. L’incorporation de l’emplacement de l’auteur est caractéristique d’un journal intime. Elle nous permet d’apprendre davantage sur le personnage, ici, on comprend qu’il écrit son journal depuis une cellule de cette prison. Mais on remarque que cette forme de journal intime se voit d’avantage par le monologue intérieur qu’utilise le personnage principale : « j’», « me », « je », « mon » et « mes ».  On comprend que ce journal intime lui permet de laisser libre court à ses pensées et émotions même si le « je » est entouré d’un mystère. En effet, on ne connaît ni son identité ni son crime. C’est cette absence d’identité que Victor Hugo utilise comme stratégie afin que le lecteur ne prenne pas de partie. Le monologue intérieur ainsi que « j’étais un homme comme un autre » permet au lecteur de se glisser dans la peau du personnage. Ainsi, une forme de pitié peut apparaître chez le lecteur afin de l’émouvoir. Nous comprenons donc que la première personne « je » et la similitude du texte à un journal intime nous fait plonger dans le monde intérieur du condamné provoquant la pitié du lecteur.

    Si l’auteur fait paraître la joie passé du personnage, il n’hésite pas à le comparer à sa détresse actuelle. En effet, cette détresse paraît avec l’opposition chronologique entre « Autrefois » et « Maintenant ». En effet, ces deux adverbes de temps sont assimilés aux deux périodes de sa vie. Avec « Autrefois » représentant sa jeunesse qui est caractérisé par « j’étais libre » à la fin du premier paragraphe. A l’inverse « Maintenant » représentant sa malheureuse condition de prisonnier, est caractérisé par « condamné à mort ». On retrouve ainsi une opposition très claire entre sa jeunesse et sa condition carcérale pour accentuer le changement extrême d’environnement qui paraît insupportable pour le condamné.  Sa détresse est d’autant plus accentuée par la répétition de « Condamné à mort » et de son, point d’exclamation « ! ». Victor Hugo insiste sur cette phrase pour faire comprendre au lecteur que c’est le thème principal de son roman.  De plus, il positionne cette phrase nominale à trois endroits stratégiques du texte. En effet, on le retrouve au début, au milieu et à la fin. Il ouvre le texte, se place au centre et ferme le texte afin de créer une sensation de renfermement. Enfin, la phrase : « semble plutôt des années que des semaines » nous informe de la condition pénible de sa sentence. Il a perdu la notion de temps à cause de l’ennuie. De surcroit, dans cette première partie du texte, l’auteur dresse un portrait mélioratif du personnage principal décrivant sa vie pré-condamnation et la nostalgie qu’il éprouve envers elle. Mais voyons plutôt une description plus approfondie de sa condition carcérale et de ses effets sur notre personnage.

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