Tous des oiseaux, extrait scène 7, Wajdi Mouawad
Commentaire de texte : Tous des oiseaux, extrait scène 7, Wajdi Mouawad. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Tom Landy • 4 Novembre 2022 • Commentaire de texte • 1 350 Mots (6 Pages) • 756 Vues
Commentaire composé
Tous des oiseaux, extrait scène 7, Wajdi Mouawad
L’œuvre théâtrale de Wajdi Mouawad évoque l’histoire d’Eitan, un jeune juif israélien étudiant en biologie et tombant amoureux de Wahida, une jeune étudiante palestinienne de religion musulmane. Leur amour est rejeté par David, le père d’Eitan, le voyant comme un manque de respect envers les juifs. La scène 7 « Seder » de l’œuvre Tous des Oiseaux met en avant plusieurs crises. Quels types de crises semblent être présents dans cette scène et comment sont-elles mises en avant ? Tout d’abord, nous verrons comment la crise familiale est représentée pour enchaîner sur une crise personnelle. En un second temps, la crise scientifique sera évoquée, puis la crise sociale afin de terminer ce commentaire sur une crise d’idéologie et de politique.
Tout d’abord, une crise familiale se présente dans le texte en opposant Eitan soutenu par Etgar, son grand-père paternel, à ses parents, David et Norah. En effet, les répliques d’Eitan telles que : « Tu ne me craches pas au visage ? » (Ligne 2), « Tu m’écrases ! » (Ligne 3), « Vous m’écrasez sans que je comprenne pourquoi ! » (Ligne 3) montrent une colère croissante avec un vocabulaire brutal suivi par un point d’interrogation ironique et provocateur ou bien des exclamations évoquant son énervement lorsqu’il s’adresse à son père, David. Ensuite, les paroles « Alors, pourquoi mon grand-père qui est là, qui est sorti de la cendre des camps, pourquoi lui ne m’écrase pas ? » puis « Et pourquoi, c’est la parole de mon père, qui n’a rien connu des évènements, qui me broie ?» montrent que Eitan pense que son père parle de choses qu’il ne connaît pas car il ne les a pas vécues, sans même tenir compte de l’avis de son grand-père qui les a vécues et qui lui ne blâme pas Eitan pour sa relation avec Wahida. Alors que cela devrait être son grand-père qui montre une colère profonde envers la relation qu’a Eitan avec Wahida, ce n’est pas le cas ; Etgar préfère soutenir l’amour de son petit-fils. De plus, les répliques « Et pourquoi c’est l’amour de ma mère qui me tue ? » (Ligne 7) ainsi que « Quand elle est capable à la fois de me dire je te comprends, mais je ne prendrai pas ta défense ? » (Ligne 8) montrent que Eitan est en conflit face à sa mère, Norah. Elle le fait se sentir trahi car elle lui avait promis son amour et une compréhension de ses sentiments mais jamais elle ne prend sa défense. Un sentiment d’incompréhension de la part d’Eitan s’installe donc ici, visible avec la répétition du mot interrogatif « pourquoi ».
Une crise personnelle se présente ensuite face à Eitan. Son incompréhension est manifestée à travers plusieurs phrases interrogatives comme « Alors pourquoi ils ne m’accueillent pas ? » (Ligne 11), « Pourquoi tu souris, là ? » (Ligne 12), « Pourquoi ça te fait rire ? » (Ligne 12). Ces phrases montrent que Eitan est frustré et déstabilisé en se posant ces questions. De plus, l’utilisation de la deuxième personne du singulier « tu » répétitive dans le texte ainsi que la phrase « Ne pars pas, assieds-toi, tu vas m’écouter » (Ligne 24) montre qu’Eitan cherche l’attention de son père, ce qui dénote une forme de solitude liée à son conflit avec ses parents. En outre, un grand nombre de phrase exclamatives telles que « Tes chromosomes n’ont pas inscrit les traumatismes de ton père ! » (Ligne 21) ou encore « Il n’y a rien ! » (Ligne 16) ainsi que différentes négations « n’affecte aucun » (Ligne 18), « n’a pas » (Ligne 22) qui montrent son désaccord avec le choix de ses parents sur sa vie amoureuse et sa colère envers ses parents qui ne cherchent pas à comprendre ses décisions.
Eitan utilise du vocabulaire scientifique pour invalider les arguments de son père. Le vocabulaire énoncé avec « expérience » (Ligne 19), « chromosomes » (Ligne 18), « gènes » (Ligne 19) ou bien « ADN » indique qu’Eitan maîtrise le domaine de la génétique et sait de quoi il parle, contrairement à son père, qui d’après lui « n’a rien connu des évènements » (Ligne 7). En effet, il explique à son père en prenant l’exemple d’Etgar, que peu importe les expériences qu’un père peut vivre, aucun de ces traumatismes n’est communiqué chez l’enfant par la génétique, « Les gènes sont indifférents à nos existences ! Indifférents ! » (Ligne 20) tout en insistant sur l’indifférence. En disant la réplique « La génétique est sourde, aveugle à tout affect, toute douleur ! » (Ligne 26), il montre à son père l’importance du sujet qu’il évoque et insiste sur la capacité de la science à prouver cette absence de transmission génétique. De plus, Eitan précise « Si je la perds, je meurs » (Ligne 38). Il dit ici que son amour pour Wahida est si grand qu’il ne supporterait pas de vivre sans elle, même s’il le pouvait. Malgré les conflits opposant les musulmans aux juifs israéliens, pour Eitan la religion n’est rien devant l’amour, qui prévalue sur tout le reste. ‘
...