Texte sur Corbière le Crapaud
Commentaire de texte : Texte sur Corbière le Crapaud. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Naws13 • 18 Mai 2018 • Commentaire de texte • 1 637 Mots (7 Pages) • 912 Vues
Question sur le texte de Corbière « Le crapaud », in Les Amours Jaunes : En quoi ce poème est-il grinçant? ► un plan détaillé possible :
I. CE POÈME PROPOSE UNE PARODIE INQUIÉTANTE DE SAYNÈTE AMOUREUSE
Ce qui peut apparaître à première vue comme une saynète amoureuse est caractérisée par une atmosphère angoissante ... et tourne fort mal !
► humour grinçant et accents parodiques
II. UN ANTI-POÈME AU CHANT GRINÇANT
Ce poème-crapaud discordant met à distance forme poétique et lyrisme traditionnels
►jeu sur les contraintes poétiques et le lyrisme provocant
III. LE PORTRAIT DU POÈTE EN CRAPAUD : AUTODÉRISION OU IRONIE ?
►un autoportrait grinçant
A) Un échange entre deux amoureux au clair de lune : les « clichés » de l'idylle romantique
- promenade amoureuse au clair de lune (cliché romantique) : « dans une nuit » v.1, « La lune » v.2 avec clair-obscur « clair » / « sombre » à la rime, dans la nature « sous le massif » v.5 (= buisson) et « vert » v.3, couleur du massif naturel
- lexique du chant : « un chant » anaphore v.1 et 4
« comme un écho » v.4 « il chante » v.11 + mention du
« rossignol » v.10, oiseau qui a la caractéristique de chanter la nuit, et traditionnellement associé à l'amour à tous ces termes connotent l'harmonie
- il s’agit d’un échange entre deux êtres amoureux comme le signalent les tirets, la ponctuation expressive, le tutoiement (proximité affective) :
« viens, c'est là » v.6 et l'expression suivante : « près de moi, ton soldat fidèle » v.8
► On retrouve ici un début de poème traditionnel,
« romantique » : deux amants semblent s'entretenir de la nature, des sons...
B) Mais le cadre et l’atmosphère sont angoissants (effet de contraste)
- atmosphère lourde, étouffante : « nuit sans air » v.1 ; silence entrecoupé, contrastant avec un « chant » dont la source est d'abord énigmatique
- lueur froide : « vert sombre » v3, lexique du métal :
« plaque, métal clair, découpures »àlumière froide et tranchante, qui contraste avec l'obscurité, crée des zones d'« ombre », rimant avec « sombre » (rime riche qui accentue l'impression de mystère)
- l'animal découvert est... un crapaud, associé à « la boue », et porteur de connotations macabres,
A) Un sonnet brisé ... et renversé (= renverse la tradition)
- deux tercets, deux quatrains = un sonnet mais inversé (les tercets sont construits autour de l'anaphore « un chant » ; les quatrains le sont autour du crapaud, émetteur du chant = progression, conventionnelle dans le sonnet)
- rimes embrassées dans les quatrains (respect de la contrainte) mais différentes d'un quatrain à l'autre ; rimes suivies et embrassées dans les tercets
- emploi de l’octosyllabe (au lieu des alexandrins ou des décasyllabes traditionnels)
+ un vers problématique : v.9 « poète » = synérèse bien difficile/ malsonnante !!
- une ligne en pointillés inattendue et brisant le sonnet, mais qui met en valeur la chute du poème (conventionnelle dans un sonnet : la clausule, préparée en amont par la progression)
B) Des effets de dislocation et de discordance = des
A) Le crapaud et son coassement : symboles ironiques du poète et de son chant brisé
- le poète (mot le plus dissonant du poème !) est associé au crapaud dès le vers 9 par le poète lui-même et confondu avec lui dans le dernier vers, qui est la chute du poème et qui invite le lecteur à une relecture intégrale du texte
- l'animal choisi pour représenter le poète contraste avec la figure traditionnelle du poète-rossignol et est empreinte de pessimisme :
àil est infirme physiquement : a perdu « ses ailes de géant » (cf. « L'Albatros » Baudelaire) : il est « sans aile », « tondu » = sous le signe du manque voire vulnérabilité
B) Solitude et repli du poète maudit
- image douloureuse du poète : malheureux et blessé : « il s'en va [...] sous la pierre »
- il est abandonné de tous, y compris sa compagne de promenade, suscitant l'effroi
+ terme familier/péjoratif : « ça » et présentatif « c'est là », traduisant le mépris des hommes pour lui ;
- le poète-crapaud est exilé dans le
monde : « enterré » dans la boue caché du regard, « sous le massif »
►On est loin de l'image du poète « chose ailée et sacrée » Platon (Ion) ; c'est plutôt la figure du poète maudit : « tout vif, enterré là », d’un écorché vif, d’une sensibilité écorchée :
coassements fort désagréables...
- phrases brèves, nominales, juxtaposées
- nombreux points de suspension qui entrecoupent les phrases, soit au début, soit à la fin, et donnent une l'impression d'inachèvement de « découpures » de phrases, bribes « plaqu[ées] »... ne délivrant qu'une partie du message
- énonciation peu précise : il est parfois
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