Synthèse sur les nouvelles technologies

Marie HEUMAN

DE1

LITTERATURE

SYNTHESE DE DOCUMENTS

Les documents de ce corpus traitent des enjeux de la communication à travers les outils numériques. En 2001, Serge Tisseron s’inquiète de « l’Intimité Surexposée » par l’usage du téléphone portable. Dans un extrait de Fresh Theorie publié en 2005, Olivier Razac donne la définition de « The Global Positioning System » et analyse de façon philosophique le rôle et l’évolution de l’utilisation de cet outil depuis sa création dans notre société. Le troisième texte de Nicole Aubert nous met en garde sur une forme de culte de l’urgence dans le texte intitulé « Urgence et instantanéité : le nouveaux pièges du temps ». Le dessin de Denis Pessin quant à lui, semble faire le constat d’une dérive des réseaux sociaux.

Les nouveaux outils font partie des avancées technologiques créées pour développer la communication dans le monde. Qu’en est-il réellement ? Sont-ils un progrès ou une forme de dégression pour notre société ? 

Nous verrons tout d’abord qu’ils contribuent et favorisent les échanges entre tous. Devenus indispensables pour presque tous les humains de la planète, nous verrons dans une seconde partie qu’ils ne sont cependant pas sans conséquences néfastes sur notre quotidien.

Qui aujourd’hui n’a pas un téléphone portable, un GPS dans sa voiture et un compte sur les réseaux sociaux ? Chaque auteur s’accorde à montrer que ces avancées technologiques permettent au monde entier de communiquer et de rester connecté. Selon Serge Tisseron, le téléphone portable permet à l’homme de sortir de tout isolement et va même jusqu’à lui donner un rôle au sein de la société, une acceptation, une reconnaissance. Le téléphone portable est aussi - comme le GPS - comme un objet rassurant, sécurisant. Dans ce monde en perpétuel mouvement, le portable est effet devenu le « « doudou moderne » ; le GPS, le guide indispensable ; et les réseaux sociaux, le journal intime, l’amie à qui l’on confie tout. Comme le dit Nicole Aubert, en cette époque où l’urgence prime, l’utilisation de ces nouveaux outils de communication doit être maitrisée. Celui qui s’y est adapté, se trouve alors comme désinhibé, libéré de tout blocage ou complexe. Il n’a plus aucune distance à parcourir et ne s’éloigne que s’il le désire ou quand c’est nécessaire.  Où qu’il se trouve mais sans bouger, il fait part de sa vie privée, de son travail et connais en retour tout des autres à l’autre bout de la terre. Grâce au téléphone portable « on garde un contact privilégié avec ceux dont on se trouve provisoirement éloigné » comme le confirme Serge Tisseron. Quant aux « Les travailleurs indépendants et les salariés -de Olivier Razac- ils peuvent améliorer leurs performances grâce aux GPS ». Tout progrès est réalisé, organisé pour répondre à « l’urgence … omniprésente » constatée par Nicole Aubert. Le temps nous échappe, les face à face disparaissent ; l’ordinateur Denis Pessin devient alors l’un des nouveaux moyens de communiquer, un véhicule pour s’évader.

                Mais ces évolutions technologiques – bien que fort utiles – comme nous venons de le voir, ne cachent-elles pas des effets néfastes sur notre société ? Après en avoir loué les avantages, chaque auteur de ce corpus les critique en effet, allant jusqu’à dénoncer ces nouveaux modes de communication menant paradoxalement à un certain isolement, au stress, à une atteinte aux libertés de chacun et une intrusion dans la vie privée. Il est constaté que quiconque n’adhère pas à ses évolutions, se retrouve alors en marge de la société ; et que, la majorité utilisatrice de ces moyens de communication n’a plus de contact en face à face. On est seul, au milieu de tout le monde et pourtant relié à tout le monde. La géolocalisation initialement utilisée dans l’armée ou dans les sports à risques, s’est développée pour l’usage des particuliers pour les aider à s’orienter, se localiser et être localisé. La critique d’Olivier Razac est sans appel. A force de vouloir tout contrôler, on est nous-même surveillé, pisté, contrôlé par sa famille, ses amis, son employeur, l’Etat. De nouveaux dispositifs et la loi voient alors le jour pour protéger le consommateur. Nicole Aubert dénonce le culte de l’urgence pour survivre et le pièges de la réactivité, de l’immédiateté. Pour être concurrentiel, proactif, tous les moyens de communication sont mis en œuvre et utilisés. On court après le temps, tout est priorité sauf l’homme lui-même qui sombre dans le stress, l’isolement, la culpabilité. Les réseaux sociaux n’échappent pas aux critiques des auteurs et notamment le dessin de Denis Pessin. En effet l’homme représenté s’inquiète de ce que la femme puisse écrire sur lui sur son ordinateur. Sans aucun regard envers lui, la femme confirme qu’il est l’objet de ses écrits mais qu’il ne peut en être le lecteur. Il est exclu de sa propre vie qui est mise sur la place publique sans son accord. Le titre de l’extrait de Serge Tisseron semble résumer la situation de cet homme qui a perdu le contrôle de son intimité surexposée.

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