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"Spleen" j'ai plus de souvenirs..." de Baudelaire

Analyse sectorielle : "Spleen" j'ai plus de souvenirs..." de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  29 Avril 2022  •  Analyse sectorielle  •  952 Mots (4 Pages)  •  1 895 Vues

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                                                                LXXVI Spleen

Le poème étudié fut écrit par Charles Baudelaire, poète de la modernité, inclassable, au carrefour de différents genres littéraires comme le Romantisme, le Réalisme, le Parnasse ou encore le Symbolisme, au XIXème siècle. Le poète faisait partie de la génération des poètes maudits, c’est-à-dire non compris par la société de leur époque. Le poème fait partie de la section « Spleen et idéal » de son receuil de poèmes « Les Fleurs du mal » publié en 1857. Le spleen désigne un état de mal-être profond, un dégoût de la vie tandis que l’idéal apparaît comme une quête d’une perfection, d’un monde idéal.

Dans ce poème, Baudelaire s’exprime à la première personne du singulier et fait un bilan désespérant de son existence. Il se montre succombant sous le poids de souvenirs terribles, de visions étranges et macabres, se sentant accablé par le perpétuel ennui et la lenteur des jours qui s’accumulent.

Formé d’alexandrins à rimes suivies, le texte n’est pas régulièrement disposé en véritables strophes. Le poème, fragmenté en séquences inégales, donne une impression de chaos.

Le poète annonce son bilan au vers 1, placé indépendemment des autres, en début du poème. Dans la deuxième partie, Baudelaire fait, à l’aide de métaphores, un inventaire chaotique de ses souvenirs. Puis dans la dernière partie, il décrit l’ennui qui le ronge et sa conséquence.

Le vers 1 est une très expressive hyperbole, qui du fait de son isolement, donne l’impression d'une
immense mémoire
. Ce vers sert d’ouverture au poème, il annonce le thème qui sera développé dans les séquences suivantes : l’immense lassitude qui est celle de celui qui a tout vu.

Aux vers 2 à 5, il présente son « triste cerveau » comme un « gros meuble à tiroirs » qui serait une représentation de sa vie où des éléments douleureux se mêlent à des souvenirs plus tendres, les uns et les autres étant dévalorisés par le bric-à-brac dans lequel ils se trouvent.

Avec « bilans » v.2 «procès » v.3 « quittances » v.4, le poète évoque les difficultés judiciaires qu’il connut après avoir dilapidé l’héritage paternel qui lui value d’être submergé par des dettes.

Avec «romances» vers 3, «billets doux» vers 3, «lourds cheveux» vers 4, il se
rappelle des amours tandis qu’avec « vers » v.3, il se remémorre ses souvenirs littéraires.

Au vers 4, des mèches de femmes sont enroulées dans des quittances. Dans «quittances», on peut entendre aussi le verbe «quitter», marquant la fin d’histoires d’amour. Et la dissonance est encore appuyée par la rime «romances» / «quittances».

Aux vers 6 et 7, la «pyramide», qui est envisagée comme «un immense caveau» est comparé à «une fosse commune». Cette métaphore transforme les souvenirs en ossements, et font de sa mémoire un champ de cadavres.

Les images funèbres s’enchaînant, apres un tiret qui sert à mettre en relief le passage, Baudelaire se voit comme un « cimetière abhorré de la lune » vers 8, c’est-à-dire qu’il ait haït même par la lune, qu’elle n’éclaire donc pas, contrairement aux cimetières romantiques doucement éclairés par elle. Le cimetière est peuplé de cadavres d’êtres qu’il a connu et qu’il voit parcouru par des «vers» v.9 comparés aux «remords» v.9 qui le rongent.

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