Scènes tragiques

La scène de séparation entre Andromaque et son fils dans les troyennes d’Euripide, l’affrontement entre  Camille et son frère, Horace, dans la pièce de Pierre Corneille et encore de nombreuses autres pièces, telles que Antigone et Britannicus, font partis de la tragédie. Les précieuses ridicules, l’Avare ou encore la critique de l’école des femmes sont toutes trois des comédies de Molières, écrites au XVIIe siècle.

Les auteurs de comédie disent peindre d’après nature, tout en en montrant les travers des hommes et en s’en moquant, tandis que les tragédiens mettent en scène une imitation de la vie des hommes, dont le dénouement est souvent malheureux.  Nous montrerons donc, dans un premier temps,  ce que pense Molière de la tragédie, et comment défend-il la comédie, puis dans un second temps, ce que pensent les tragédiens de la comédie et comment défendent-ils les idées exposées dans leurs œuvres. Viendra ensuite les ressemblances et les différences entre les deux styles théâtraux : sont-ils semblables ?  

        En 1663, Molière écrit l’école des femmes, une pièce qui fut victime de nombreuses critiques, dont il répondit par une autre pièce, la critiques de l’école des femmes, dans laquelle il expose ses opinons.  Dans celle-ci, Molière se sert de Dorine pour défendre ses idées. Dans cette scène (VI),  Dorante et Uranie s'opposent aux partisans de la tragédie. Uranie n’a pas d’avis définitif sur la question, comme le montre la coordination « mais », par laquelle il oppose les deux genres. Dorine elle, a un avis irrévocable sur cette question : la comédie peint d’après nature, alors que la tragédie ne fait que « suivre les traits d'une imagination qui se donne l'essor, et qui souvent laisse le vrai pour attraper le merveilleux ».  Molière parle de ses personnages tels des hommes, qui sont peint d’après nature, pour que les portraits ressemblent à la réalité. D’après lui, les comédies sont des « pièces sérieuses », dans lesquelles il faut dire des « choses de bon sens, et bien écrites ».  Il emploi aussi le terme « honnêtes gens » en parlant de son public, ce qui laisse donc penser à une rivalité entre les deux publics.

 Lorsque Molière parle de la tragédie, il insiste sur le terme « héros » désignant le personnage principal de la pièce, ce qui rend, d’après lui, une pièce tragique plus inaccessible au lecteur, alors que dans chacune de ses pièces, les personnages présents sont des Contemporains (bourgeois, hommes du peuple, domestiques), qui vivent dans la même époque que l’auteur. Afin de faire facilement rire le public, les fins de comédie sont  heureuses (souvent un mariage) et les problèmes abordées au cours de la pièce sont des sujet courants.  Ces pièces sont écrites dans le langage de l’époque, proche de la  conversation, alors que les pièces de la tragédie sont, selon lui, trop éloignées de la vérité, par leurs vers en alexandrin, leurs dialogues argumentatifs et leurs monologues.   Les décors sont aussi différents, les pièces comiques se jouent dans des lieux familiers (intérieur bourgeois, ville, maison) alors que pour la tragédie, les lieux sont éloignés : Rome, Grèce, pièce d’un palais.

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