Salina, partie 1, "Le sang des femmes", scène 6 "La requête de Salina", Laurent Gaudé

Commentaire composé

Salina est une pièce de théâtre de Laurent Gaudé écrite en 2003, cette pièce est organisée en un triptyque : Le sang des femmes, La dernière vertèbre et Le don des larmes. L’intrigue raconte l’amour de Salina pour Kano, mais cette dernière va se voire forcée d’épouser Saro, le frère de Kano. Elle tentera d’imposer son avis par tous les moyens mais personne ne l’écoutera. L’extrait qui nous est proposé se trouve dans la scène 6, « La requête de Salina », de la première partie, « Le sang des femmes », de la pièce et relate la demande de Salina à Khaya Djimba, la mère des deux garçons, d’intercéder en sa faveur pour qu’elle l’aide à épouser celui qu’elle aime. Nous verrons en quoi Salina est une héroïne tragique du XXIe siècle. Dans une première partie nous analyserons les fortes pressions et les tentatives d’intimidation que subit Salina puis dans une seconde partie nous analyserons son avenir tracé et sans issue.

Tout d'abord Salina subit une forte pression et de nombreuses tentatives d'intimidation.

Sa belle-mère est méprisante et autoritaire, on peut le voir grâce aux nombreux verbes à l'impératif tout au long du texte : "estime-toi heureuse", "fais-moi confiance", "penses-y", "n'espère pas gagner cette bataille là". Tout ces verbes montrent que Khaya est supérieure à Salina et que c'est elle qui décide. Elle est aussi méprisante à de nombreuses reprises comme le montre l'adjectif "ma petite" qui est utilisé péjorativement ou encore les nombreuses fois où elle est désignée comme un animal : "une bête", "sa proie". Pour Khaya notre protagoniste n'est qu'une moins-que-rien qui a déjà beaucoup de chance que le fils de cette grande famille l’est choisi. Khaya domine l'échange aussi par le temps de parole qu'elle monopolise. Elle est donc en plus d'être méprisante et autoritaire, dominante dans l'échange.

Pour Khaya il n'y a rien de plus important que l'honneur de la famille et le fait de demander d'épouser Kano, est pour elle, un affront "une offense que je pourrais te faire payer". Elle va donc faire en sorte qu'elle ne revoit plus jamais celui qu'elle aime, on peut noter la répétition de aucun "À aucun repas. À aucune fête. Dans aucun couloir, aucune rue.", puis "Pour toi, je n'ai plus qu'un fils.", ces deux citations on une valeur d'insistance et montrent parfaitement les intentions de Khaya à l'égard de Salina. De plus, Khaya comprend la demande de Salina comme un marché : "Pour qu'on ne puisse jamais croire [...] que tu as marchandée mes fils", cette métaphore compare les fils à de la marchandise et c'est ce qu'ils deviendraient aux yeux de tous si Salina arrivait alors à changer de mari, cela serait alors une grande honte pour le clan Djimba ce qu’il faut à tout pris éviter.

Salina est aussi confrontée à de nombreuses menaces, en effet si elle n'accepte pas le mariage, le clan Djimba ira la chercher : "Où que tu sois, nous irons te chercher", Kaya est déterminée à la marier à son fils. De plus si elle s'enfuit, ils la ramèneront et la marieront en utilisant la force s'il le faut : "Nous te ramènerons attachée comme une bête s'il le faut et nous te marierons. Nous te marierons assommée si tu décides de te débattre". Cette prise de parole sert à dissuader Salina de se révolter, le futur a valeur de certitude est utilisé pour que notre héroïne soit décourager et menacer. Notre protagoniste subit donc une pression et des menaces de la part du clan Djimba représenté par Khaya Djimba qui est méprisante et autoritaire face à Salina.

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