Réponse à Lamartine critique de La Fontaine

Cher monsieur Lamartine,

Je prends la liberté de défendre ce cher la Fontaine qui se retournerait dans sa tombe s’il avait lu votre lettre. En effet, votre critique de La fontaine et de ses Fables montre bien que vous n’avez rien compris à son génie littéraire.

        Vous critiquez la musicalité et la symétrie des vers mais on peut lire et entendre dans quasiment chacune de ses fables et chacun de ses vers un travail de ciselure versifiée conséquent/qui suppose bien de l’attention et de la concentration pour un vieillard !

Ainsi, utiliser des animaux en tant que personnages dans les fables permet de les rendre plus compréhensibles et de mettre en évidence les défauts de la Condition Humaine.

Vous parlez d’une soit disant philosophie froide d’un sans soucis et de la naîveté d’un égoïste. En réalité, l’aumône et la protection que demandait la Fontaine à ses riches financiers lui permettait de se consacrer pleinement à l’art littéraire sans devoir écrire des œuvres alimentaires de basses qualité ou à se soucier des besoins matériels.

Vous dîtes que ses contemporains n’en parlent qu’avec une espèce de pitié, et bien, l’un des meneurs des modernes, Charles Perrault en fait l’éloge alors qu’ils étaient opposés l’un à l’autre dans la querelle des anciens et des modernes. Ce dernier pourrait bien vous affirmer que la Fontaine était loin d’être un vieux philosophe cynique mais bien au contraire, qu’il était un original, créateur d’un nouveau genre de poésie qu’il a porté à la perfection et que personne ne pourra jamais surpasser.        

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