Revalorisation de la culture nègre dans l'oeuvre chant d'ombre
Fiche de lecture : Revalorisation de la culture nègre dans l'oeuvre chant d'ombre. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar fofana ismael batieba • 27 Février 2020 • Fiche de lecture • 3 083 Mots (13 Pages) • 606 Vues
SIGLES ET ABREVIATIONS
AFRISTAT :Observatoire Economique et statistique d’Afrique Subsaharienne
BIT :Bureau International du Travail
CAD :Comité d’Aide au Développement
CEDEAO : Communauté Economique Des Etats d’Afrique de l’Ouest
CIST :Conférence Internationale des statisticiens du Travail
DFID :Département pour le développement international
ENSEA :Ecole Nationale Supérieure de Statistique et d’Economie Appliquée
ISE :Ingénieur Statisticien Economiste
KAPPRA : Kenya Institute for Public Policy Research and Analysis
PIB :Produit Intérieur Brut
SI :Secteur Informel
UPI :Unité de Production Industrielle
US : United States
RESUME
Le secteur informel, comme c’est le cas dans tous les pays en voie de développement, occupe une grande place dans l’économie ivoirienne. Son ampleur s’est étendue depuis les récentes crises qu’a connues le pays, crises qui l’ont propulsé au rang d’Etat fragile. Etant donné que « la situation des Etats fragiles nécessite des réponses spécifiques, différentes de celles qui sont appliquées dans des environnements plus stables »1, dans ce papier nous nous interrogeons de savoir si le secteur informel ne pourrait pas être utilisé comme un outil pour la reprise de l’économie ivoirienne. Nous répondons par l’affirmative à cette problématique en montrant que le secteur informel ivoirien est un secteur hétérogène composé d’agents qui y sont employés pour échapper au chômage et d’agents qui y sont pour profiter des avantages que leur procure ce secteur. Cette répartition des agents dans ces deux segments du SI est due à des barrières à l’entrée dans les secteurs les plus favorables pour chaque agent. Par conséquent, les politiques économiques à mettre en œuvre par le gouvernement afin d’utiliser le SI pour relancer l’économie devraient donc être : primo de mettre en œuvre des mécanismes d’identification des acteurs qui sont volontairement dans le SI et secundo de mettre en place des politiques de soutien et de promotion de l’emploi pour ceux pour qui l’emploi informel constitue un rempart contre le chômage.
- Définition
Le secteur informel est officiellement défini comme « un ensemble d’unités produisant des biens et des services en vue principalement de créer des emplois et des revenus pour les personnes concernées. Ces unités, ayant un faible niveau d’organisation, opèrent à petite échelle et de manière spécifique, avec peu ou pas de division entre le travail et le capital en tant que facteurs de production. Les relations de travail, lorsqu’elles existent, sont surtout fondées sur l’emploi occasionnel, les relations de parenté ou les relations personnelles et sociales plutôt que sur des accords contractuels comportant des garanties en bonne et due forme» (BIT, 1993).
D'un côté, les petits producteurs appartiennent à des réseaux caractérisés par des relations interpersonnelles de confiance et de coopération et liés aux unités domestiques (non dissociation des budgets domestiques et productifs, utilisation de la main-d'œuvre familiale, dilution du surplus au sein des familles). Mais, de l'autre, ils sont insérés au marché et subissent la concurrence.
L’économie informelle traduit les capacités de résilience de sociétés à faible productivité face aux chocs extérieurs . A bien des égards, son développement peut être considéré comme la réponse apportée au défi de la croissance de la population, donc de la demande d’emplois souvent au détriment de l’accumulation du capital. Le secteur informel est devenu depuis 1980 le principal pourvoyeur d'emploi urbain, même si les entreprises modernes assurent encore 80 % de la valeur ajoutée non-agricole, et il devrait le rester à l'avenir.
L’informel a été, de fait, le principal moteur de la construction des villes et de l’animation de la vie urbaine. En dehors des quartiers « modernes », la ville ouest-africaine d’aujourd’hui est le fruit du travail de l’économie populaire qui bâtit les maisons, fabrique les meubles, crée et transforme les produits agricoles, répare les automobiles, anime les marchés, organise l’épargne, distrait (restaurants, buvettes, troupes théâtrales et musicales) et même soigne (tradipraticiens).
- SECTEUR INFORMEL
Dans cette partie, nous présenterons d’abord les différents débats autour de la notion de «secteur informel», ensuite nous présenterons différentes études faites sur ce secteur. 1. Problème autour de la définition du secteur informel Pendant longtemps, plusieurs conceptions ont soutenu l’idée qu’il est difficile et pratiquement impossible de mesurer l’ampleur du phénomène d’informalité. Mais sa contribution au PIB se révélait de plus en plus importante. C’est cette situation qui a suscitée tout l’intérêt accordé au phénomène. Il devenait donc plus que nécessaire pour les chercheurs et les comptables nationaux de caractériser ce secteur pour faciliter sa prise en compte dans les différentes études économiques et surtout dans la confection des comptes de la nation. Le rapport du 18 décembre 2012 du groupe de Delhi montre pourquoi il est difficile de mesurer le SI : les unités sont nombreuses et de petites tailles, mobiles, sujettes à des rotations et à des cycles saisonniers et dotées de comptabilités sommaires. D’après le BIT, l’activité informelle est «toute activité non enregistrée et/ou dépourvue de
comptabilité formelle écrite exercée à titre d’emploi principal ou secondaire par une personne en tant que patron ou à son propre compte »4. Cette définition a été résumée par trois grands critères d’identification par la 15ème Conférence Internationale des Statisticien du Travail (CIST) :
✔ l’organisation légale des entreprises
Deux autres critères s’ajoutent souvent à la définition des entreprises du secteur informel. Il s’agit du type d’activité économique et de la taille de ces entreprises. Toutefois, pour des raisons de comparaison internationale seuls les critères de non enregistrement, de non tenu
de comptabilité et de la production marchande seront utilisés dans cette étude pour identifier les unités de production informelles. 2. Etude empiriques du secteur informel Roseline Nyakerario Misati (2007) révèle dans une étude qu'il existe une relation positive entre les activités du secteur informel et l'investissement. Selon elle, la création de richesse et la réduction de la pauvreté est associée à un secteur informel plus développé. Misati(2007) suggère alors une plus grande attention vers ce secteur dans les programmes de développement et un renouvellement des législations concernant le secteur informel. Depuis quelques années un nouveau courant de penser a émergé et met en avant le caractère volontaire du secteur informel. De ces courant, on a des auteurs tels que: M. Ben salem et I. Bensidoun (2011) qui ont abordé la question d'hétérogénéité du secteur informel. Ils coupent ainsi avec l'idée traditionnelle que l'emploi informel est formé seulement d'emploi en dernier ressort pour échapper au chômage. Ils développent un modèle maintenant très utilisé (le modèle de mixture de densité) pour analyser l'existence d'hétérogénéité du secteur informel. Ces auteurs ont ainsi montré que le secteur informel Turc est segmenté en deux secteurs. Cette segmentation étant due non pas à un choix des agents mais à des barrières à l'entrée dans les différents secteurs empêchant ces agents d'y accéder. Avec une même approche méthodologique Isabel Günter et Andrey Launov (2011) ont étudié le cas du secteur informel ivoirien. En se basant sur l'enquête niveau de vie 1998. Ils montrent également que le secteur informel ivoirien est hétérogène et que le marché de travail est caractérisé par des barrières à l'entrée dans les secteurs traduisant ainsi la violation de l'hypothèse de marché compétitif. Les résultats obtenus par Günter et Launov (2011) sont identiques à ceux obtenu dans ce papier avec la différence que nous considérons l'auto sélection au niveau du marché du travail et non dans le secteur formel seulement comme dans Günter et Launov (2011).
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