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Qui n’a pas déjà pensé en voyant une personne sans domicile fixe, mais  comment en est-elle arrivée là ? Pourquoi et comment se retrouve t-elle dans la rue ?

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Par   •  20 Novembre 2017  •  Dissertation  •  713 Mots (3 Pages)  •  837 Vues

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Qui n’a pas déjà pensé en voyant une personne sans domicile fixe, mais  comment en est-elle arrivée là ? Pourquoi et comment se retrouve t-elle dans la rue ?

C’est une question que je me poserai toujours, comprendre, s’intéresser aux plus faibles, qui n’ont plus rien, plus personne autour d’eux, ceux qui ont besoin de nous, et peut-être un peu de  moi. Je travaille dans une aumônerie de l’Eglise  Notre-Dame de Lorette à Paris dans le 9éme, je m’appelle Bénédicte et les enfants de la paroisse m’ont surnommé sœur Béni. J’aime rencontrer mes paroissiens et me promener dans le quartier. C’est là que je croise et discute avec les sans domicile fixe, chacun avec son histoire, sa souffrance.

Il y a un an, à la veille de Noel, pour me rendre à mon cours de catéchisme, je passais, comme tous les mercredis, devant cette femme, sans domicile fixe avec un air extrement triste tenant toujours un livre. Elle avait des vêtements dépareillés  avec des trous elle n’avait plus de chaussures et elle avait un teint pâle. On aurait dit qu’elle était asthmatique vu la façon dont elle respirait. Cette personne était différente car elle lisait, ce qui était peu habituel comparé aux autres sans domicile fixe. Et de plus, elle lisait toujours le même livre. Un jour donc,  en allant à mon cours de catéchisme, je la voyais qui faisait une crise d’ashme alors je m’approchais d’elle, je tentais de la calmer  et lui donnais de la ventoline, asmatique moi-même j’en ai toujours sur moi. Je l’emmenais à l’infirmerie de la paroisse. Elle avait de la fièvre, je pensais qu’elle avait une grippe. Elle était timide, et ne parlait pas trop. Je lui proposais d’aller dans la chambre d’accueil de notre paroisse. Elle me suivait mais ne disait rien. Je voyais bien qu’elle avait besoin de parler, quelque chose la bloquait et l’empêchait de parler. Les jours passaient et elle ne disait toujours rien, en revanche son état de santé s’améliorait. Cela faisait un mois que nous l’hébergions à la paroisse et j’étais obligée de lui annoncer qu’elle ne pouvait pas rester plus longtemps, notre accueil servait pour des urgences et de l’hébergement provisoire. Quand je lui annonça que nous ne pouvions plus la garder et qu’il fallait que nous l’aidions à trouver un autre lieu d’accueil, elle se mit à pleurer. Nous allâmes dans une salle de classe car je pensais que la raison de fondre en larmes d’un coup est confidencielle. Je lui séchais ses larmes puis elle me dit :

-«Vous savez  j’ai eu une vie horrible et ce n’est que dans votre paroisse où je retrouve un peu de paix »

Puis elle recommença à pleurer alors je lui dis :

-«Ne vous inquiétez pas madame je vais demander à ce que vous restiez un mois de plus, et après nous pourrons partager ma chambre si nous ne trouvons pas un hébergement »

-« Merci » me dit-elle. Je me dis que c’était le moment de lui poser une question un peu plus personnelle.

-« Mais dites-moi. Pourquoi tenez-vous toujours un livre dans la main.

-« ah ce livre, c’est le livre préféré de ma fille, Léa. »

-« Pourquoi votre fille n’est pas avec vous ?et où est votre famille ? »

Elle recommença à pleurer, des larmes d’une profonde tristesse. Je compris que ce sujet  était plus que sensible. Alors je lui dis :

-« Si vous ne souhaitez pas m’en parler je peux comprendre »

-« non, je sens en moi le moment d’en parler cela fait trop longtemps que je porte cette douleur seule. Ce livre, comme je vous l’ai dit appartenait à ma fille Léa. Il y a plus de trois ans, nous étions une famille unis. J’étais une romancière avec un peu de succès, mon inspiration était ma fille. Mon mari et ma fille, agée de 5 ans, sont morts dans un accident de voiture. Et petit à petit je me suis coupée du monde, jusqu’à ne rien gérer, sombrer,  perdre la raison, me concentrer sur ma douleur et leur souvenir. Je n’avais plus d’inspiration, plus de sens à ma vie, jusqu’à perdre mon confort matériel »

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