Que symbolise la « fenêtre » ?
Commentaire de texte : Que symbolise la « fenêtre » ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LOilol1323 • 13 Décembre 2020 • Commentaire de texte • 2 051 Mots (9 Pages) • 630 Vues
Que symbolise la « fenêtre » ? Appuyez-vous en partie sur votre réponse à la question du sujet n° 1.
- La fenêtre est une frontière entre l'extérieur et l'intérieur : elle est donc ouverture sur le monde extérieur (objets, êtres, faits sociaux et politiques...), mais aussi sur le monde intérieur (sentiments...).
- La fenêtre suggère l'évasion hors du monde ; la poésie serait comme un refuge, un paravent contre la réalité.
- La fenêtre comporte une vitre qui peut suggérer la déformation : la poésie métamorphoserait le monde à travers le regard du poète.
Le choix du plan
- La forme de la question vous permet une réponse dialectique : « Oui, en un sens, la poésie est une ouverture sur le monde (quels éléments du monde ?). Mais elle "re-traite" le monde et le déforme ».
- Comme vous aurez à parler très souvent des notions d'ouverture et de monde, constituez-vous une « banque » de synonymes constituant leur champ lexical afin d'éviter les répétitions.
Le choix des exemples
Appuyez votre réflexion sur :
- des poèmes qui peignent le monde extérieur (« Fenêtres ouvertes » de Hugo ; « Les Fenêtres » de Baudelaire, les textes du corpus), et notamment des poèmes engagés : « Melancholia » (Hugo), « Ce cœur qui haïssait la guerre » (Desnos), « Liberté », « La courbe de tes yeux » (Éluard)...
- des poèmes qui peignent le monde intérieur : poésie lyrique de la Pléiade ; poèmes lyriques de Hugo (« Demain dès l'aube », « Oh je fus comme fou... »), de Verlaine (« Mon rêve familier »)...
- des poèmes qui permettent au poète et au lecteur de s'évader hors du monde : « Invitation au voyage », « Parfum exotique » de Baudelaire...
- des poèmes qui expliquent le monde : « Correspondances » de Baudelaire ; « Aube » de Rimbaud, le poète « voyant » ...
- des poèmes qui métamorphosent le monde : les surréalistes...
CORRIGÉ
Dans ce corrigé, vous devez ajouter des exemples tirés de vos connaissances personnelles. Les titres en couleur et les indications en italique servent à guider la lecture mais ne doivent pas figurer sur la copie.
Introduction
Amorce : On ne compte plus les définitions de la poésie, genre aux multiples facettes. Devant cette difficulté à la cerner, la définition est souvent métaphorique : pour Platon, la poésie est une « chose ailée » ; pour Horace, elle est une « peinture » ; pour d'autres, c'est une « fenêtre ouverte » sur le monde.
Problématique : En quoi la poésie correspond-elle à cette définition métaphorique ? Sur quoi cette « fenêtre » ouvrirait-elle ? Quelle vision de la réalité nous donne-t-elle ?
Annonce du plan : Comme toute fenêtre, la poésie nous donne à voir le monde extérieur. Mais elle ouvre aussi sur le monde intérieur. Cependant la poésie est une « fenêtre » souvent déformante qui métamorphose le réel.
- I. Une « fenêtre » ouverte sur le monde extérieur
1. Ouverture sur le monde dans sa quotidienneté
La poésie s'inscrit souvent dans un décor familier : elle rend compte alors du monde quotidien qui nous entoure dans tous ses aspects matériels. C'est la poésie des choses banales.
Guillevic invite à « regarder » « Un toit, du ciel » ; Reverdy décrit une maison abandonnée au vent après le départ de ses occupants ; Rimbaud peint un « Buffet » ; Hugo fait entendre les bruits d'un port animé qui lui parviennent par sa fenêtre ; Ponge, plus terre-à-terre encore, prend le parti des choses : le pain, l'huître ou encore le cageot.
2. Ouverture sur une époque : un certain réalisme poétique
La poésie est aussi ancrée dans une époque, qu'elle prend sur le vif, peignant êtres et choses sans les embellir.
Baudelaire revendique son statut de peintre de la vie moderne : les « Tableaux parisiens » avec « Les Petites Vieilles », « À une mendiante rousse », « Les Aveugles », ou les Petits Poèmes en prose avec « Les Fenêtres » reconstituent le Paris du XIXe siècle. Apollinaire, dans « Zone » (Alcools), ouvre notre fenêtre sur « une jolie rue », « industrielle », « neuve et propre ». La chanson de Brel « Les fenêtres » évoque sur le mode ironique la société contemporaine.
Pour évoquer ce monde, les poètes recourent à une langue simple dont les termes familiers donnent directement à voir. Brel a l'audace d'appeler un chat un chat : il nous fait croiser « Louisette » (diminutif), ses « fenêtres rigolent, jacassent ».
3. Ouverture sur le monde : la poésie engagée
La poésie dévoile aussi le monde dans sa laideur, c'est-à-dire son injustice ou sa violence : Hugo nous ouvre les yeux sur le travail des enfants dans « Melancholia », Rimbaud peint un champ de bataille dans « Le mal ».
Le plus souvent, le poète, être sensible, s'érige contre ce monde d'injustices et d'abus. La poésie engagée dénonce, mais aussi revendique des droits ou des valeurs : les poètes résistants, Éluard, Aragon, Desnos ouvrent les yeux du lecteur sur les horreurs de l'Occupation et, en contraste, proposent un monde de « Liberté ». Parfois c'est sur une identité que la poésie ouvre les yeux du lecteur : Césaire, Senghor sont les peintres de la négritude qu'ils revendiquent devant le monde.
Le poète recourt alors aux registres les plus variés : La Fontaine fait avec humour dans ses vers la satire des grands et du roi (« Les animaux malades de la peste ») ; dans Les Châtiments, Hugo dénonce les exactions de Napoléon III, tantôt avec une violence épique, tantôt sur un ton pathétique.
Transition : La fenêtre ouvre sur le monde extérieur mais elle est aussi une frontière : si elle invite à regarder au loin, elle ouvre également vers le monde intérieur.
II. Une « fenêtre » ouverte sur le monde intérieur et sur l'ailleurs
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