QUEL EST L'INTERET DE PERPETUER LE DEVOIR DE MEMOIRE

La ministre de l’éducation nationale a souligné il y a 2 ans déjà, la nécessité de refonder les programmes scolaires autour du devoir de mémoire ; que ce soit par le biais de la littérature, de l’histoire, …

C’est pourquoi il est intéressant de savoir si le souvenir collectif est une force pour toutes les sociétés.

J’insisterai tout d’abord sur ce souvenir collectif qui est incontournable dans nos sociétés modernes. Mais je nuancerai en signalant que la transmission se doit d’être faite à bon escient et objectivement.

L’aspect essentiel du devoir de mémoire ne pourra jamais être mis en cause.

En effet, il est capital, en tant que citoyen responsable, de savoir réfléchir, prendre des décisions afin de veiller à ne jamais reproduire les erreurs du passé. C’est par le biais de l’éducation que nous avons la connaissance de ce qui a été commis ou réalisé auparavant. Et en ce sens, nous devons pouvoir être capable de tirer un enseignement profitable. L’actualité montre la résurgence du fanatisme religieux surtout marqué aujourd’hui par DAESH. C’est exactement ce que nous avons combattu par le biais des philosophes au 18ème siècle. Voltaire soulignait dans Candide (1721) l’aberration de l’Inquisition (fanatisme religieux catholique). A travers cette connaissance, nous comprenons la dangerosité de ces pratiques et donc la nécessité de combattre cette forme d’obscurantisme.

Toute société, pour pouvoir fonctionner correctement, a besoin d’une forme de rassemblement déterminée par une langue commune, un passé commun favorisant de ce fait l’unité nationale. Il est capital que chaque citoyen comprenne l’histoire de son pays et puisse rendre hommage à ceux qui ont combattu et se sont sacrifiés au nom de la liberté de leurs engagements personnels et de la nation. C’est pourquoi, Paul Eluard insistait sur le point suivant « si l’écho de leur voix faiblit, nous périrons ».

Il est incontestable que le devoir de mémoire est essentiel à la construction d’un patrimoine commun. Néanmoins, il doit être objectif et ne jamais être utilisé pour servir des intérêts personnels.

En effet, la mémoire collective ne doit pas devenir un outil de propagande ou de manipulation.

Il est évident que l’Histoire, la culture, le patrimoine ne doivent pas servir les intérêts d’un parti politique et devenir une forme d’instrumentalisation. Effectivement, dans le cadre d’un pays démocratique, ce détournement du devoir de mémoire pourrait être utile à une politique extrême et dans le cadre des pays totalitaires être utilisé pour refaire l’histoire et servir l’ambition d’un parti unique. C’est ce qu’Hitler a utilisé en 1933 pour convaincre les allemands du bien-fondé de son programme en jouant sur les émotions suite au Traité de Versailles en 1919.

Il est également capital de ne pas l’utiliser comme un moyen de pression ou de propagande pour affirmer la puissance d’un pays. Dans des circonstances particulières de l’histoire, il a été démontré que le devoir de mémoire a été utilisé à des fins de vengeance ou de soumission. A partir des lois FERRY (1880-1882), ce principe va être vérifié à travers la dispense de l’histoire jugeant l’allemand

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