Poèmes Saturniens, Paul Verlaine

POEMES SATURNIENS

Paul Verlaine

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Le livre Poèmes Saturniens est le premier recueil poétique écrit par Paul Verlaine. Il est publié en 1866 par l'éditeur Alphonse Lemerre. Le choix du titre fait référence à l'astre de Saturne représentant l'état d'esprit de Verlaine lors de sa rédaction notamment lorsqu'il était au lycée, mais est publié bien plus tard.

I) Pourquoi Saturne ?

Dans la tradition astrologique, sont considérés comme planètes les astres suivants : le Soleil, Vénus, Mars, Jupiter, Mercure, la Lune et Saturne. Elles exerceraient une double influence sur nos existences : d’abord  par leur configuration au moment des naissances, puis  par leur retour périodique. Ainsi elles présidaient à nos « destinées » individuelles et rythmaient nos jours en périodes fastes ou néfastes. Parmi ces planètes il en est une qui a « mauvaise réputation ». Il s’agit de Saturne, l’astre des maladies, de l’humeur noire, voire de la mort. En se plaçant sous le signe de Saturne, Verlaine reprend ainsi une tradition très ancienne qui associe mélancolie et création artistique.

II) Verlaine est Saturnien

Dès le premier poème du recueil, Les sages d’autrefois, Verlaine déclare faire partie de « ceux-là qui sont nés sous le signe SATURNE », ceux ayant « Bonne part de malheur et bonne part de bile », soumis à une « Influence maligne ». Lorsqu’en 1866 il signe son premier recueil de poésie, Verlaine est en train de vivre une série de drames intimes qui assombrissent son existence. La mort de son père en 1865 et celle de sa cousine aimée Elisa en 1867 l’amènent à boire énormément. Son alcoolisme, et sa dépendance en particulier à l’absinthe,  qui remonterait au début des années 1860, le rend parfois furieux. A ces accès de folie succèdent des périodes d’abattement durant lesquelles il cherche le réconfort dans la religion. Il est ainsi tiraillé entre ce que Baudelaire appelait les postulations simultanées : l’une vers Dieu, l’autre vers Satan. Inquiet et mélancolique, Paul Verlaine évoque dans ses Poèmes saturniens les angoisses qui le taraudent, l’anxiété à laquelle il ne peut échapper et ses inquiétudes diffuses.

Marine 

J'ai choisi le poème Marine dans le chapitre intitulé EAUX FORTES car il évoque la force impressionnante de la nature à travers la personnification de l'océan qui palpite sous l'œil de la lune en deuil avec l'éclair qui fend le ciel, les vagues qui bondissent et l'ouragan qui erre.

Ses descriptions auditives et visuelles renforcent ce que le poète veut nous montrer : la force de la nature formidable, mais aussi expriment ses sentiments à lui, et nous ressentons cette puissance qu'il ne peut nous expliquer autrement.

Bien que ce poème ne réponde pas au thème de la mélancolie ou de la nostalgie,  le fait que tout le chapitre EAUX FORTES corresponde au motif de la puissance de la nature mérite d'être aussi évoqué.

Soleils Couchants

J'ai choisi le poème Soleils Couchants dans le chapitre intitulé PAYSAGES TRISTES dédié à Catulle Mendès pour son atmosphère mélancolique. L'usage de la répétition des mots mélancolie et soleils couchants renforce son sentiment de tristesse, il insiste sur le fait que dans ce poème, c'est ce qu'il veut exprimer à tout prix.

Il décrit un paysage avec ''des soleils couchants'' qui bercent de doux chants des champs versées par l'aube affaiblie. Son cœur qui s'oublie montre qu'un amour passé est maintenant perdu à tout jamais. Il évoque des fantômes qui pourraient être ses souvenirs, et ses rêves comme eux mêmes des soleils couchants sur les grèves pour expliquer que ses rêves continuent de revenir sans trêve.

Promenade sentimentale

J'ai choisi le poème Promenade sentimentale dans le chapitre intitulé PAYSAGES TRISTES pour son atmosphère sombre et douloureuse. Le poète décrit un paysage avec un couchant de soleil sur un étang parsemé de nénuphars et une saulaie, endroit où poussent les saules pleureurs. En répétant les mots blêmes, calmes eaux, plaie, parmi la saulaie, il accentue le manque de couleur et la tristesse du décor qui reflète son état d'âme.

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