Pour apprécier un roman, un lecteur a-t-il besoin de s’identifier au personnage principal et de partager ses sentiments ?
Dissertation : Pour apprécier un roman, un lecteur a-t-il besoin de s’identifier au personnage principal et de partager ses sentiments ?. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Quarks • 4 Avril 2019 • Dissertation • 1 534 Mots (7 Pages) • 973 Vues
Pour apprécier un roman, un lecteur a-t-il besoin de s’identifier au personnage principal et de partager ses sentiments ?
Dans un roman, les personnages sont des êtres de fiction. Cependant, le romancier, en général, leur donne une identité, un caractère, un physique, les fait parler, les fait agir si bien qu’ils semblent être de vraies personnes. Dans son livre, « Le romancier et ses personnages », François Mauriac écrit que les personnages de roman « nous aident à nous mieux connaître et à prendre conscience de nous-mêmes. » Pour cela, il faut s'identifier aux protagonistes de l'histoire. Généralement, c'est le personnage principal qui retient notre attention. Mais est-ce là le seul intérêt d'un roman ? On peut alors se poser la question : « Pour apprécier un roman, un lecteur a-t-il besoin de s’identifier au personnage principal et de partager ses sentiments ? ».
Dans une première partie, nous verrons que l'identification au personnage principal aide à rendre l'histoire plus attrayante. Nous montrerons ensuite que le plaisir de la lecture d'un roman peut aussi être dû à d'autres raisons.
Le lecteur apprécie plus facilement le roman lorsqu’il se sent plus proche du personnage principal.
D'une part, lorsque le personnage principal présente des points communs avec le lecteur (comme l'âge, le sexe, la situation sociale, les traits de caractère ...) l'identification est plus facile. Le lecteur peut avoir envie de partager ses aventures, ses préoccupations, se demander ce qu'il ferait à la place du héros face aux situations qu'il rencontre. Il peut plus facilement partager les émotions et les sentiments de celui-ci. Par exemple, un jeune lycéen peut se reconnaître dans le personnage de Michael Berg, un adolescent qui découvre l'amour pour la première fois dans le roman "Le liseur" de Bernhard Schlink. C’est aussi le cas dans des sagas telles que The Mortal Instruments qui mettent en scènes des groupes d'adolescents et jeunes adultes avec des pouvoirs extraordinaires et des caractères différents et variés de manière à ce que le lecteur puisse s'identifier à au moins un des personnages. C’est sur le même principe que fonctionnent les œuvres de littérature de jeunesse comme les romans de Marc Twain, Huckleberry Finn ou Tom Sawyer, où chacun peut se reconnaître dans ces jeunes garçons qui au lieu d'aller à l'école vivent des aventures palpitantes.
D'autre part, l'utilisation du point de vue interne par le narrateur, permet au lecteur de vivre les événements, de ressentir les sentiments, émotions et comprendre les pensées du héros. Il n'y a donc plus aucune barrière entre le personnage principal et le lecteur ce qui permet une identification totale entre les deux. Le lecteur peut vivre les événements par procuration et ainsi apprécier plus facilement le roman. C’est par exemple le cas dans l'extrait de « La Condition humaine » d'André Malraux, qui met en scène Tchen, un jeune Chinois, qui doit assassiner un trafiquant d’armes. Dans cette scène, le lecteur peut parfaitement ressentir l'angoisse, le malaise physique et s'imaginer le cadre dans lequel il se trouve. Il en est de même pour le roman « Mrs Dalloway » de Virginia Woolf. Dans ce livre l'auteur décrit la journée d'une femme de la haute société dans l'Angleterre d'après la Première Guerre mondiale. Au fil de l'histoire, le lecteur accompagne l’héroïne dont il suit toutes les pensées dans une seule journée. Enfin, dans « Germinal » de Zola, le lecteur peut facilement s'imaginer le travail à la mine et les dures conditions de travail des mineurs grâce aux réflexions d'Etienne. Ce dernier se bat pour l'amélioration des conditions de vie des mineurs de charbon dans le Nord de la France.
En outre, les histoires écrites à la première personne permettent au lecteur de vivre l'histoire comme s'il était le personnage principal ou le confident du héros qu'il accompagne dans ses aventures. Le lecteur découvre l’histoire avec le protagoniste principal, souffre avec lui, partage ses joies, ses doutes, assiste à ses réussites ou échecs. Dans le roman « La Horde de contrevent » d'Alain Damasio, un groupe part chercher l'origine du vent qui balaie sans cesse leur planète. Dans ce livre, chaque chapitre fait intervenir un narrateur différent qui raconte l'histoire à la première personne. Le lecteur endosse une identité différente à chaque partie de l'histoire. Il se retrouve fauconnier, éclaireur, voleur, ...Dans « Une Arme dans la tête » de Claire Mazard, le lecteur vit la vie d'un jeune adolescent africain d'un foyer en région parisienne qui essaie de se reconstruire. Le personnage principal est un ancien enfant soldat qui a été drogué et manipulé par un groupe militaire dans son pays. Enfin, dans le roman « Le Bizarre Incident du chien pendant la nuit », on peut vivre les aventures de Christopher, un adolescent autiste de 15 ans habitant à Swindon (Wiltshire), qui enquête sur la mort du chien de sa voisine.
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