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Peut-on lire les Mains libres comme un éloge de la main ?

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Par   •  24 Octobre 2016  •  Dissertation  •  745 Mots (3 Pages)  •  891 Vues

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Sujet question type BAC :

Peut-on lire le recueil Les Mains libres comme un éloge de la main ?

Introduction :  Les Mains libres est un recueil de poèmes de Paul Eluard illustrant les dessins de Man Ray paru pour la première fois en 1937. C’est donc une création notamment surréaliste, à quatre mains qui engendre le refus de contrainte dans le domaine artistique et donc la liberté de création, mais aussi la liberté d’interprétation du lecteur face à ces associations. Nous étudierons dans un premier temps comment la main est célébrée, dans un deuxième temps l’ambiguïté de son rôle ainsi que dans un troisième temps ses valeurs péjoratives.

I/ La célébration de la main :

Le titre « Les Mains libres » → le fait de ne pas se sentir contrait par quoi que ce soit : idée de possibilités infinies, liberté de création. Sacralisation des mains avec la majuscule qui leur est attribuée.

Le poème qui porte aussi le nom « Les Mains libres » symbolise la liberté de mouvement.

Valeur méliorative directe de la main dans la préface : «Il y a plus de merveilles dans une main tendue, avide que dans tous ce qui nous sépare de ce que nous aimons. »  Cette main tendue et le pont du frontispice créent un pont entre deux arts.

La plupart des dessins de Man Ray représente des mains coupées et isolées d’un corps qui empêchent une identification et qui enclenchent l’imagination du lecteur :

  • comme avec « Solitaire » et « L’attente » où les mains ont un rôle actif et créateur face à la solitude, l’ennui et l’attente.
  • comme avec « Des nuages dans les mains » les mains sont gigantesques et atteignent les nuages, ce qui leur donne une importance cosmique.
  • comme avec « Le don » où le poème répond au dessin qui est celui d’une femme cambrée et nue → qui se donne, avec « des mains tendues » et dans « Burlesque » où une énorme main est représentée avec « fille de glace donne-moi » qui représente l’idée d’offrande.
  • comme avec « Le désir », « C’est elle », « La lecture », « Main et fruits » et « Le temps qu’il faisait le 14 mars » où le rôle de la main dans le dessin est beaucoup chargé en sensualité.
  • comme avec  « Brosse à cheveux » qui continue dans le rôle créateur de la main.

II/ L’ambiguïté du rôle de la main :

Le rôle de la main n’est jamais réellement démonstratif mais parfois suggéré  par ce qui l’entoure.  C’est pourquoi différentes interprétations sont possibles :

  • dans « L’évidence » les mains peuvent être vues de manières oppressantes, effrayantes, non désirées et trop nombreuses (Pièce chorégraphique de Pina Baüsch : Kontakthof.) mais aussi comme des mains multiples qui caressent et qui représente la femme honorée et chérie.
  • dans « L’aventure » le dessin propose une main qui cache la vue de cette immensité pétrifiante ou même d’un éblouissement,  tandis que le poème lui, insiste  sur la main aventureuse qui découvre avec « répands tes mains sur un visage sans raison ».
  • dans « Angoisse et Inquiétude » les deux vers développent deux idées antithétiques avec l’épiphore « détruire » et les infinitifs « purifier, raréfier, stériliser » et « semer, multiplier, alimenter »

III/ Les valeurs péjoratives de la main :

La main est rarement vue de manière totalement péjorative si ce n’est dans :

  •  « Pouvoir » où les mains sont violentes, qui traduisent une scène de souffrance et de fragilité pour la femme ainsi que d’obscénité. Les mains sont servies de manière négative avec « la réduit à l’impuissance », « saisit », « empoigne » et la femme associée à une « proie ».
  • « La peur » où est donnée à la main une dimension effrayante, avec le visage terrifié de la femme cloué au sol, et l’ombre de la main qui semble vouloir l’attraper. La femme est encore une fois vue comme une proie avec « la proie s’affole »
  • « Le tournant » où la main est disproportionnée et menaçante.

Conclusion : La main est un des thèmes les plus présents dans l’œuvre, à commencer par son titre. La main apparaît comme synonyme de liberté, de sensualité, de création mais aussi de façon brutale et possessive. C’est pourquoi le recueil « Les Mains libres » ne peut être lu pleinement comme un éloge de la main.

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