Maupassant / Bel Ami
Commentaire de texte : Maupassant / Bel Ami. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar sibdh • 7 Avril 2022 • Commentaire de texte • 1 130 Mots (5 Pages) • 492 Vues
COMMENTAIRE DE TEXTE BEL AMI
Bel-Ami est un roman à la fois réaliste et naturaliste du XIXe dont l’histoire se déroule durant les débuts de la IIIème République, entre 1881 et 1883. Dans ce roman très connu de Maupassant, l’auteur pointe du doigt la nouvelle bourgeoisie, une classe sociale avide d’argent et de réussite où la lutte pour la vie se confond avec la lutte pour l’argent. Peu importe d’être diplômé ou fils d’une bonne famille, le but est d’arriver par n’importe quel moyen au sommet de la société. Cette loi anime les hommes de Maupassant et principalement George Duroy, le héros de l’histoire. Portrait critique de la société de Paris des années quatre-vingts, Bel-Ami raconte l’ascension d’un héro opportuniste et sans scrupule qui atteindra le sommet en profitant des femmes et de sa carrière de journaliste comme marches pour atteindre le sommet de la hiérarchie. Introduit dans le milieu journalistique, George Duroy utilise les femmes pour réussir. Il épouse Madeleine Forestier devenue veuve et rédige avec son aide ses articles politiques. Dans l’extrait étudié, ils discutent ensemble de leurs idées. En quoi cet extrait met-il en avant l’aspect politique de ce couple complémentaire ? Ce texte montre tout d’abord que George et Madeleine forment un couple complémentaire pour en dévoiler l’aspect politique et journalistique.
Tout d’abord, les deux protagonistes de cet extrait forment un couple complémentaire.
En effet, Madeleine constitue l’élément puissant. On peut l’observer dès le début de l’extrait : « Tu ne sais pas, nous avons à travailler, ce soir, avant de nous coucher (…) Tiens, prends la lampe. », ou encore « Oui…Oui… C’est très bon… Excellent… C’est très fort… ». On remarque qu’il n’y a que les paroles de Madeleine qui sont rapportées au discours direct, contrairement à celles de George qui elles sont rapportées au discours indirect, voire même au discours narrativisé ou récit de paroles. La première réplique est particulièrement longue : il s’agit d’une tirade. En s’imposant ainsi, elle montre que c’est elle qui détient le savoir, le pouvoir. Les pronoms personnels « Je » et « m’a » dévoilent la finesse avec laquelle Madeleine tient les commandes. Elle est au courant des choses importantes : « On m’a apporté des nouvelles », « C'est Laroche-Mathieu le député, le futur ministre, qui me les as données. » Madeleine est également brillante sur le plan intellectuel. On le voit grâce aux phrases déclaratives suivantes : « Elle exposa ses idées, et le plan de l'article qu'elle rêvait », « Elle se mit à lui souffler ses phrases tout bas dans l'oreille. » Elle est la tête pensante qui l’aide à démarrer son article. Madeleine est enfin une femme anticonformiste. En effet on remarque grâce au gérondif « et ayant allumé sa cigarette » qu’elle fume, chose qui étaient interdites à une femme au XIXème siècle. De plus, on constate à la fin de la lecture de l’extrait qu’elle écrit ses articles par procuration : elle veut pouvoir écrire et être reconnue, choses alors impossibles à son époque car elle ne peut pas signer ses articles. Elle est l’inspiratrice de Duroy.
Ensuite, George Duroy symbolise plutôt la partie dominée dans ce couple. On constate d’abord que l’ombre de l’ancien mari de Madeleine rôde autour de lui. En effet, la pause descriptive commençant à « Les mêmes livres » jusque « un peu mâché au bout par la dent de l’autre » marque un arrêt dans l’extrait. Le narrateur décrit le cabinet de travail, en insistant sur la présence de Forestier, sur le souvenir du défunt. De plus, la gradation descendante de « Forestier », puis « mort » et enfin « l’autre » désigne Duroy comme le double. Forestier est oublié, George a pris sa place après sa mort. Le verbe d’action « s’empara » signifie énormément. En effet, Le verbe utilisé par le narrateur est très fort, bien plus fort que verbe « prendre » : Georges ne prend pas le porte-plume, il s'en « empare ». Cela montre sa détermination. Il prend symboliquement l'objet qui incarne M. Forestier. Il hérite ainsi de la place de Forestier (la scène se déroule dans le bureau du défunt). George est moins brillant que sa femme. On le remarque grâce à l’imparfait caractérisant l’habitude et à l’adverbe « toujours » dans « Il avait toujours le début difficile et il cherchait ses mots avec peine ». L’écriture est laborieuse, car George peine à l’écrit autant qu’il excelle à l’oral : « George le relut tout haut, en le déclamant ». Malgré cela, en antithèse avec la phrase d’avant, George montre une certaine ambition : « Il souleva des objections, reprit la question, l'agrandit, développa à son tour non plus un plan d'article mais un plan de campagne contre le ministère actuel. ». On voit qu’il développe les idées de Madeleine.
...