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Marivaux, La double inconstance, II, 6

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Par   •  31 Mai 2019  •  Fiche  •  3 418 Mots (14 Pages)  •  1 373 Vues

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Marivaux, La double inconstance, II, 6

Nous verrons en quoi la mise en abyme et ... court-circuitent le discours amoureux ?  

1- adieu tragique

2- la fausse confidence pathétique

3- amorce de communication par un effet miroir

1- La première réplique de Flaminia replace le dialogue dans une scène d’adieu. Passe du -je à l’usage emphatique de la troisième personne. Type de formulation employée dans Bérénice de Racine scène où Titus annonce qu’ils vont se séparer : P3. Flaminia se met elle-même en scène comme héroïne tragique. Ne...rien : accentue le côté solennel. Structure de la phrase : alternance personnages dans la réplique, caractère inéluctable de la séparation qu’elle va subir. « Ma mie » mot ambigu à double sens, personne avec relation d’amitié mais également la personne aimée. Impératifs en succession : tournures interrogatives qui se succèdent rapidement trahissent son incapacité à trouver une solution. Arlequin tente de se justifier : « car » Mais + ridicule, passe pour un personnage entièrement dominé par ses émotions. Car en tête de phrase + moi en incise : registre familier donc rupture par rapport au début de déclaration galante. Il faut que x2 et il ne faut pas que : devoir et désir du locuteur. Autre tournure impersonnelle qui introduit un chiasme : son amour pour Silvia comme un obstacle. Vers 352 : perte de repères des personnages pour ses sentiments. Lui aussi se présente comme un choix impossible, mais écarts de langage. Rôle ?

Arlequin, personnage grossier, manque éducation le trahit, ce qui brise l’émotion théâtrale. Registre changée par Flaminia.

2- Phrase nominale en tête de phrase : changement registre de langue. Elle ne se met plus en scène à la troisième personne, elle chercherait peut-être à réduire l’écart de langage entre les deux. Nouveau rôle : jeune femme éplorée. Elle réinvestit le discours sous la forme du pronom P1 -je : répété à chaque début de proposition. Confidence probablement fausse : on ne sait quand elle invente ou pas. « J’ai perdu » / « je n’ai eu de repos » : changement de registre, le pathétique. Expression d’une souffrance visant à émouvoir, elle se réfère peut-être au roman héroïque du XVIIe : idéalisation des sentiments et de la personne aimée ? Amant/aimable. Roman héroïque : baroque, langue raffinée. Restriction ne...que permet d’établir un parallèle entre son amour perdu et Arlequin. Arlequin investit la personne de Flaminia, jusqu’à presque effacer la présence de l’homme aimé : « lui », évoqué que 2 fois. Confusion introduite par « tant que » / Pauvre fille : rupture ton galant. « Il est fâcheux que » associé à l’obligation. Impression de regret d’Arlequin. Je vous donnerai : teintée d’ambiguïté. Jeu question réponse : imparfait, qui replace la situation dans le passé, et à chacune de ces questions les réponses de Flaminia renvoient à Arlequin la réponse. Rapport d’identification dans la première réponse, mais dans la deuxième : vision, qu’il a d’elle-même, comme si elle lui présentait son reflet. Attendrissement du personnage : doucement, si. Conditionnel passé renvoie à la surprise naïve d’Arlequin au sujet de sa beauté, il révèle qu’Arlequin n’a pas saisi le sens caché de la réponse de Flaminia. Il n’est plus le portrait, mais l’original. F a tenté de rentrer en communication avec A de façon détournée.

3- Amorce de communication par un effet miroir : regret par rapport à une relation amoureuse qui finalement n’aura pas lieu. « Avec feu » ardeur avec laquelle il répond + juron : surprise. Élan qui marque l’éveil de la passion chez ce personnage : je vous trouve charmante. Dernière réplique de F : singulière, elle reprend les mêmes tournures qu’A utilisait : vous me troublez // vous me gagnez le cœur. Tournure impersonnelle obligation « il faut que » reprend les mêmes mots. Conditionnel reporte F à un souhait qu’elle ne pourra pas réaliser. En reprenant les mêmes structures de phrases qu’A, elle rappelle le registre tragique du 1er moment. « Toujours » donner une certaine solennité à son propos.

Tente établir un dialogue amoureux avec Arlequin en ayant recours à plusieurs rôles, elle finit par s’adapter à son interlocuteur. La pièce se conclue sur un double mariage. L’amour semble triompher mais le spectateur ne peut cesser de s’interroger sur la sincérité des sentiments de F, sans que son masque ne soit tombé à la fin. Rapproché de la pièce des Fausses Confidences de Marivaux. (Attention à bien expliquer ce rapprochement, la partie d’ouverture de la conclusion doit être un commentaire d’analyse élaborée et pleine, moment d’élargissement du texte en analysant)

Introduction : partir du texte directement pour amener des éléments qui vont introduire le contenu du texte, dire que dans cet extrait est mis en scène le personnage d’Arlequin puis contexte un peu plus historique.

Commentaire : équilibre entre détails stylistiques et commentaire plus global de l’extrait.

Échange entre Flaminia et Arlequin est-il réellement un échec ? Gaucherie d’Arlequin, scène qui n’a pas porté ses fruits ? La scène est en quelque sorte maïeutique : scène que l’on peut présenter comme une mise en abyme, mais surtout une scène de séduction. Seducere. Flaminia pousse Arlequin à se détacher de Silvia. Détachement progressif dans le discours d’Arlequin : Silvia devient une obligation morale. Mais sur le personnage d’Arlequin : maladresses à cause de son origine oui, mais aussi le fait qu’il soit déjà engagé ailleurs. Flaminia prend plaisir à faire naître l’inconstance chez Arlequin, mais inconstance qui n’est pas difficile à faire réveiller.

Dernière réplique de Flaminia, comment peut-on le lire : réplique jouée, sur-théâtralisée, mime du départ spectaculaire censé provoquer le manque. Ambiguïté du personnage de Flaminia, maîtresse du jeu, actrice, mais prise à son propre piège de la logique autonome de la mascarade. Celle qui joue du théâtre est piégée par le théâtre elle-même, par la surprise de l’amour. Par le jeu, deux sentiments sont éveillés : désir qui émerge de la séduction, mais effet boomerang F sent venir quelque chose dont elle n’avait pas conscience : son propre sentiment. Dernière réplique est donc sincère ou jouée ? « je ne sais où je suis » réplique du théâtre dans sa logique de séduction ou alors elle s’est vraiment perdue dans son jeu. Illusions. La plupart du temps les personnages ne savent plus qui ils sont, brouillage entre vérité et mensonge (c’est une vérité du théâtre). La scène par le dialogue amène Arlequin à accoucher de son désir, et finalement c’est son propre désir à elle qui apparait, miroir, et fonctionnement ironique. Scène emblématique du marivaudage (en conclusion)

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