La double inconstance de Marivaux

DISSERTATION LA DOUBLE INCONSTANCE DE MARIVAUX

(Intro)

La double inconstance de Marivaux est une pièce qui peut être perçue comme terrible et criminelle tout en denonçant la société du XVIII ième siècle. Tout d’abord, cette pièce n’est pas un crime dans le sens propre, c’est à dire que personne ne fait preuve de violence. Ici, c’est dans le but de faire quelque chose de mal; détruire l’amour entre Arlequin et Silvia d’une manière volontaire. En second lieu, on pourrait penser que cette pièce est une tragédie car le lieu choisi est un palais, endroit fréquemment utilisé pour les tragédies. Ensuite, le prince donne l’ordre à ses officiers du palais d’enlever Silvia, une villageoise, contre son gré. Le prince l’a rencontrée lors d’une partie de chasse et cette femme l’a traitée avec beaucoup de douceur, ce qui l’a enchanté. Il l’a également enlevée car il existe une loi qui l’oblige à épouser l’une de ses sujettes, il a donc donner l’ordre de la prendre en otage et de la ramener au palais contre sa volonté. En effet, l’emprisonnement de Silvia au palais l’enchante peu et on le remarque grace à sa dispute avec Trivelin au début de la pièce lorsqu’elle montre son mécontentement face à lui. Elle ne veut plus manger jusqu’à avoir vu son amoureux; Arlequin. Dans cette dispute, elle utilise des termes péjoratifs qui nous montre qu’elle est malheureuse et qu’elle veut mourir. De plus, cette pièce est un mensonge constant. Par exemple, le prince cache son statut à Silvia, il ne veut pas que celle-ci tombe amoureuse de son statut mais pour ce qu’il est, ce qui ne reste pas honnête envers elle. En outre, le prince n’est pas la seule personne malhonnête. Tous les membres de la Cour le sont aussi. Ils manipulent les villageois, Silvia et Arlequin, tout au long de la pièce, ils mentent et cherchent a corrompre l’amour entre Silvia et Arlequin en les achetant, c’est à dire, par exemple, dans l’acte I, Trivelin propose plusieurs richesses à Arlequin, cela en échange de Silvia pour qu’elle puisse épouser le prince. La Cour a finalement réussi à avoir ce qu’elle voulait et le prince a épousé Silvia. Marivaux montre alors que les personnages malhonnêtes, ont finalement obtenu ce qu’ils voulaient, c’est donc un crime.

Mais cette pièce est aussi un moyen de montrer qu’un crime peut être exécuté avec grâce et élégance au sein d’un complot. D’une part, nous pouvons penser que la pièce est une référence à un conte de fées, car elle se passe dans un palais et des membres de la royauté sont présents. De plus, au début de la pièce, Arlequin et Silvia éprouvent un grand amour l’un pour l’autre; Arlequin ne pense qu’à une seule femme et ne s’interresse à personne d’autre qu’elle. Silvia, quant à elle, veut mourir car elle ne peut pas voir Arlequin. C’est pour cela qu’il y a une mise en scène créée  tout au long de la pièce: les personnages jouent des rôles dans une autre pièce de théâtre; c’est une mise en abyme. Flaminia demande à sa soeur Lisette de séduire Arlequin par exemple. Elle le demande pour faire en sorte qu’il s’interresse à une autre femme que Silvia. D’autant plus que, Silvia, n’aime pas le prince, n’éprouve aucune attirance pour lui et ne voit qu’à ses yeux Arlequin. Elle l’a finialement  épousé. La gentillesse qu’a le prince envers elle, en plus de sa simplicité, l’ont charmée. De même pour Arlequin: grace à Flaminia, en ne lui montrant pas directement qu’elle cherchait à lui plaire, en lui disant que son amant décédé ressemblait étrangement à lui, a commencé à s’interresser à elle et de moins en moins à son amoureuse, Silvia. La destruction de l’amour entre les deux villageois est faite avec élégance et grâce, ils ne se sont rendu compte de rien car ils sont naïf. C’est pourquoi Arlequin et Silvia ne sont plus maîtres de leur destin. Flaminia et Arlequin s’aiment véritablement et le prince et Silvia aussi. Les courtisans ont tout de même réussi à avoir ce qu’ils voulaient, non pas par la violence, mais par une manipulation gracieuse et élégante. On peut donc penser que la naïveté peut être due au statut social; les villageois le sont et les membres de la Cour sont des traîtres mais ont ce qu’ils veulent.

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