Marguerite Yourcenar, Les Mémoires d'Hadrien
Commentaire de texte : Marguerite Yourcenar, Les Mémoires d'Hadrien. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar roxanz • 3 Juillet 2022 • Commentaire de texte • 1 094 Mots (5 Pages) • 513 Vues
Marguerite Yourcenar, Mémoires d'Hadrien, 1951
Introduction :
Nombreux sont les hommes politiques romains à avoir composé des mémoires ou des commentaires dans lesquels ils rendaient compte de leur carrières et de leurs conquêtes, travaillant ainsi à s’assurer un nom dans l’Histoire. En rédigeant les pseudos-mémoires d’Hadrien en 1951, Marguerite Yourcenar semble s’inscrire dans la lignée de ces préccédents.
Toutefois, il faut se souvenir que ces mémoires impériaux constituaient, avant tout, des récits à des fins apologétique d’autoglorification. Or, tel n’est pas le but avoué par Hadrien dans le roman.
→ « Animula vagula blandula »
Ce 1er chapitre est consacré à l’évocation désabusée de la ruine du corps au seuil de la mort. Hadrien apostrophe Marc-Aurèle, destinataire de cette longue lettre, et lui confie ses motivations.
Comment le projet d’’écriture subit une inflexion, de la lettre didactique vers l’analyse introspective, véritable enquête de soi menée au gré du souvenir ?
1)Une écriture en mouvement
Dans ces premières lignes, Hadrien tâche de définir la nature du projet qu’il juge difficil à saisir dans la mesure où il semble évoluer et se modifier au fil de l’écriture.
Dans ces quatre 1ère lignes, quatre natures distinctes sont envisagées que trahissent, d’abord, → les 3 substituts lexicaux « lettre », « délassement » et « méditation » avec le verbe « raconter » trahissent cette nature qui est le récit de la vie.
Le caractère épistolaire de l’écrit, qui constitue le projet initial, se trouve indiqué par le respect de certaines caractéristiques parmi lesquelles l’énonciation spécifique :
-la présence explicite de l’émetteur et du destinataire désignés par le recours à la première et la deuxième personnes du singulier.
Transformation du projet initiale : verbe « est devenue »
+modification progressive de la nature : locution adverbiale « peu à peu »
+abondance de pronom de 1er personne du sing. = le projet épistolaire verse dans l’autobiographie.
2)L’exigence de sincérité
Cette sincérité, c’est le précisément l’une des règles fondamentales fondant « le pacte autobiographique » selon Philippe Lejeune.
Dans ce mouvement, l’émetteur prend la peine de signaler l’existence d’un récit de vie préalable, rédigé « l’an dernier ».
Se pose alors la question de l’utilité de ces mémoires qui constituent, a priori, un doublon.
Pourquoi l’empereur éprouverait-il le besoin de reprendre une tâche qu’il amené à bien l’année précédente ? A quoi bon ces deux récits de vie aussi rapprochés dans le temps ?
→ L’adjectif « officiel » signale que le compte-rendu de Phlégon relevait du domaine publique et était écrit à des fins d’apologie. La ligne 6 signale également que ce compte-rendue avait vu sa rédaction orientée par des contraintes d’ordre politique (« l’intérêt public ») et d’ordre moral « décence » ; ces contraintes trahissent l’objectif d’autoglorification de ce premier récit de vie.
Si le premier était public et envisageait d’offrir le portrait mélioratif de l’empereur, c’est donc que le second est d’ordre privé, et offre à Hadrien l’occasion de se dépouiller du masque que constituait son statut, il s’agit alors de l’individu d’Hadrien.
Si le premier était contraint, c’est donc que le second est caractériser par sa grande liberté et son authenticité
=certains mensonges que révèle « réarranger certains fait » et la tournures superlative « j’y ai menti le … (regarder sur le texte)
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