Madame de la Fayette, " La Princesse de Clèves "
Commentaire de texte : Madame de la Fayette, " La Princesse de Clèves ". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Mélanie Juvanteny • 31 Mai 2016 • Commentaire de texte • 2 420 Mots (10 Pages) • 1 420 Vues
XVII ème siècle « La Princesse de Clèves », Madame de la Fayette.
INTRODUCTION:
Mme de la Fayette entre dans l'aristocratie grâce à son mariage avec le comte de la Fayette. Son nouveau statut social lui permet de tenir un salon où elle invite intellectuels et écrivains. Elle développe ainsi une grande amitié avec le duc de La Rochefoucauld, un des maîtres du classicisme. Son œuvre majeure, La Princesse de Clèves, est publiée en 1678. Elle est considérée comme le premier grand roman de la littérature française car il est le premier qui dote son héroïne d'une psychologie complexe.
Le passage que nous allons étudier se situe au début du roman, l'héroïne est présentée à la cour d'Henri II pour la première fois. Le lecteur la découvre également pour la première fois. Son portrait s'inspire du roman héroïque et de la préciosité mais relève du roman psychologique par l'importance accordée au portrait moral et surtout à l'analyse à laquelle se livre Mme de la Fayette pour expliquer les vertus dont est dotée son héroïne.
LECTURE:
Il s'agit d'étudier en quoi ce portrait de Mlle de Chartres laisse présager un destin exceptionnel. Pour cela nous verrons la fille comme une incarnation de la perfection, suivit de son éducation irréprochable et enfin du portrait annonciateur d’un destin tragique.
PLAN:
I. Une incarnation de la perfection
1. Le portrait physique
2. Fine fleur de l'aristocratie
3. L'importance du portrait moral
II. Une éducation irréprochable
1. Eloge de Mme de Chartres chargée de l'éducation de sa fille
2. Préparation à la vie de cour et aux risques qu'elle comporte
3. Une vision exigeante de l'amour et de l'honnête femme
III. Un portrait annonciateur d'un destin tragique
1. Une arrivée remarquée à la cour présageant un destin hors du commun
2. Des indices de fragilité
3. La confrontation des exigences de l'amour conjugal au pouvoir de l'amour-passion
CONCLUSION:
Ce portrait de Mlle de Chartres laisse présager un destin exceptionnel car il la présente comme l'incarnation de la perfection par sa « beauté parfaite », son appartenance à la haute noblesse reflétant sa noblesse de cœur, sa pureté et sa vertu qui lui viennent de l'éducation irréprochable qu'elle a reçue de sa mère. Sa mère, Mme de Chartres, a donné toute son énergie et sa sagesse pour la préparer à la vie de cour et l'inculquer les valeurs de l'« honnête femme ». Elle est donc appelée à un mariage d'exception. Cependant, son jeune âge, sa fragilité, son manque d'expérience à la vie mondaine et les exigences de l'amour conjugal opposé à l'amour-passion par sa mère annoncent plutôt un destin tragique à l’héroïne.
OUVERTURE: On peut le rapprocher avec Mme de Merteuil, dans « les liaisons dangereuses » toutes deux s’éduque, mais pour des choses différents: vertu/manipulation, mensonge.
I. Une incarnation de la perfection
Le portrait brossé par Mme de la Fayette présente Mlle de Chartres comme une incarnation de la perfection par sa beauté physique, sa noblesse de haut rang et sa vertu.
1. Le portrait physique
-> Il s'agit de la première apparition de Mlle de Chartres, le lecteur s'attend à ce que l'auteur brosse son portrait qui débute traditionnellement avec le portrait physique. Mais le narrateur se contente de reprendre au début de la description le terme « beauté » pour la désigner : « Il parut alors une beauté », « une beauté parfaite » avec l'emploi de l'adjectif hyperbolique « parfaite » soulignant sa
grande beauté et « son esprit et sa beauté ». Cela donne l'impression de théâtraliser l'entrée en scène de la jeune femme et la triple occurrence du mot « beauté » traduit l'admiration qu'elle suscite chez les courtisans.
-> Champs lexical du regard: « attira les yeux »; « admiration »; « l’éclat »
-> Début « il paru alors » : Comme les compte de fée, même procédé d »exagération que les romans médiévaux, courtois.
-> idéalisation propre au roman héroïque.
Ce n'est qu'à la troisième phrase de l'extrait (« Son père était mort jeune […] madame de Chartres, sa femme ») que le lecteur comprend qu'il s'agit de Mlle de Chartres et que à la fin de l'extrait que son portrait devient plus détaillé. Ce portrait se fait à partir de la vision du « vidame », c'est donc une focalisation interne. Il se concentre sur les canons de la beauté classique : « blancheur de son teint » qui est un signe de noblesse et de pureté morale, « traits réguliers » qui traduisent l'harmonie du classique et les « cheveux blonds » qui sont souvent associés à l'or et au soleil.
Les dernières lignes utilisent à nouveau des expressions à valeur superlative : « la grande beauté », « ses cheveux blond lui donnaient un éclat qu'on avait jamais vu qu'à elle », « pleins de grâce et de charmes ». Mlle de Chartres semble être un archétype de la beauté féminine. Son portrait physique reste très stéréotypé et vague, il ne permet pas de la singulariser puisque toutes les héroïnes de roman héroïque présentent ces caractéristiques. Ce portrait est encore très éloigné de la précision des romans réalistes au XIXème siècle.
2. Fine fleur de l'aristocratie
-> Cependant, même si son portrait physique reste très général, le narrateur insiste en revanche sur son identité sociale. En effet, elle est de noble extraction à la cour et est de parenté avec de nobles personnes comme l'indique
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