Littérature et réalité CM1
Commentaire de texte : Littérature et réalité CM1. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Manon Maximettedelanight • 16 Novembre 2019 • Commentaire de texte • 3 778 Mots (16 Pages) • 647 Vues
HBM1U02 Lettres Modernes
HBM102A
Littérature et réalité CM1
Est-ce que l’œuvre peut représenter le réel ? à quel prix ? comment ?
Tableau de Magritte La trahison des images au XXe qui résume assez bien les choses : « Ceci n’est pas une pipe ». Ceci = démonstratif. Référent = la pipe. L’affirmation est en décalage avec notre première perception. Il y a un paradoxe pcq la pipe est bien représentée, en perspective et en réalité. Mais en même temps l’affirmation est vraie, ce n’est pas une pipe, on ne peut pas la toucher, on ne peut pas la prendre. 🡪 Met en scène un art mimétique réaliste, mais il avoue que c’est un art mensonger
🡺 Les images trahissent le réel et le spectateur.
Histoire de Pline : le peintre Zeuxis : il a existé mais ses œuvres ont disparu. Il aurait peint des raisons si ressemblants, que des oiseaux seraient venus les picorer sur la toile. Là, le récit vise à accréditer la capacité de l’œuvre d’art à imiter le réel parfaitement.
Cette question du rapport au réel se pose différemment selon les arts. Elle se pose dans les arts mimétiques : la peinture jusqu’à une certaine époque (Picasso abolit la perspective cependant)
La musique n’a aucune prétention mimétique. Une suite de notes, do ré mi fa sol… ne nous rapproche pas de quelque chose de réel. Peut provoquer des émotions seulement. Il y a eu des tentatives de musiques plus mimétiques ex : imitation du bruit de l’eau qui coule, des oiseaux…
Les moyens propres à chaque art font qu’ils se positionnent différemment face au réel.
La littérature : L’utilisation des mots : un mot = un signifiant. Et chaque mot a un signifié (chose à laquelle il renvoie). Il y a un arbitraire du signe : c’est différent des peintures. Le mot « chat » n’a rien à voir avec l’animal en lui-même.
2e question : la question de la fiction, très spécifique à la littérature. Un univers qui n’existe pas, mais auquel on accepte de croire tout en sachant fort bien que c’est faux. On sait que c’est de la fiction, des mensonges. La question du rapport littérature / réalité apparait dès l’Antiquité, avec Aristote et Platon notamment, et d’autres. Ils développent la mimésis (imitation du réel). Cette question va traverser les siècles. C’est une question ancienne qui s’est reposée, et qui n’a finalement jamais été tranchée. C’est un moteur de l’évolution des hommes.
I) La mimésis
Platon envisage la mimésis dans La République. Il envisage une cité idéale dont il exclut les poètes (ça vaut aussi pour les Epopées etc écrites en vers). Pour lui, les poètes sont ceux qui empêchent de distinguer la frontière entre le vrai et le faux. Donc s’ouvre avec une condamnation de la littérature, en raison de son rapport avec la réalité.
Aristote sera plus généreux avec la littérature. Dans La Poétique, il classe différentes formes de littératures, dont la mimésis. Il propose 2 manières de représenter le réel : 1ère forme la diêgêsis (diégèse : le récit, ce qu’on raconte). Pour lui c’est quand on raconte ce qui s’est passé.
2ème forme : la mimésis : les évènements ne sont pas racontés, ils sont représentés, on nous le montre.
A partir de cette opposition, Aristote classe les genres. Le théâtre : supérieur. Et en dessous : les arts comme l’Epopée.
Il hiérarchise dans le théâtre la tragédie supérieure à la comédie (car sujets plus élevés).
Pour lui, la diêgêsis est inférieure à la mimésis, mais la diêgêsis est quand même un sujet sérieux.
II) Le réalisme
Le mot réalisme, globalement ça désigne la volonté de donner une représentation fidèle du réel. On peut distinguer 2 sens au mot réalisme :
- Le procédé d’écriture pour donner l’illusion du réel (registres d’écriture réaliste, procédés)
- C’est un mouvement esthétique qui se développe en France au IXXe. Se développe à la fois dans la peinture et dans la littérature. Le réalisme se concentre sur un genre presque unique : le roman.
Chapitre 1 : Roman et réalité
Un genre longtemps considéré comme populaire, inférieur. (Aristote ne le considère même pas du tout). C’est un genre peu codifié, peu de règles contrairement au théâtre et la poésie. C’est un genre qui ne deviendra un genre dominant qu’à partir du IXXe.
L’un des romans les plus importants de l’Histoire littéraire c’est Don Quichotte (début du XVIIe). Ce roman raconte l’histoire de Don Quichotte, fasciné par les chevaliers (ça n’existe plus au XVIIe). Il prend les éléments de chevalerie pour la réalité. Il déforme la réalité pour vivre des aventures de chevalier.
🡪 Un livre qui nous parle de la force de la fiction, du pouvoir des livres à nous faire croire que la fiction est réelle.
🡪 Une critique du lecteur naïf, fou, qui lit comme un enfant.
Pose de façon assez forte la question du rapport à la réalité. C’est un antiroman, un roman qui ne cesse de critiquer les romans.
Autre antiroman : Jacques le Fataliste, Diderot
I) Le roman réaliste
Mouvement littéraire du réalisme et du pictural (Flaubert, Maupassant, Stendhal…) qui apparaît en réaction au mouvement dominant de la première moitié du IXXe : le Romantisme (V.Hugo, Musset, Vigny, Gautier…)
Le romantisme est un mouvement qui met au centre le moi individuel, le « je » avec ses émotions et ses passions. Donc un mouvement qui va s’intéresser à l’intériorité et ses excès. Passion amoureuse, passage du temps, quête de l’un au-delà, quête de qqch d’idéal qu’on ne trouve pas dans le réel.
Le romantisme = déception face au réel. Beaucoup de poésie lyrique, des métaphores.
Les réalistes en ont marre de ça : ils cherchent le réel, ils veulent le décrire, le comprendre, dans tous ses aspects, même les plus triviaux, les plus laids (sexualité etc…) Seul le roman pouvait trouver une langue pour répondre à ça.
1ère caractéristique : rôle important de la description, elle doit être minutieuse, précise. Pas forcément impressionnante. Forte impression de vraisemblance pour le lecteur. Effet de réel = énormément de détails qui ne servent qu’à dire : « Je suis réel ».
2ème caractéristique : les personnages. On cherche à nous faire croire que ce ne sont pas des personnages, mais des personnes. On va inscrire le personnage dans un milieu social, le décrire physiquement, entrer dans ses pensées*. Il a un nom, un passé. Il va être mis en relation avec beaucoup d’autres personnages.
* (il existe 3 types de focalisation : omnisciente, interne, externe)
A) Balzac
Contemporain du romantisme, mais précurseur du réalisme. S’intéresse énormément à la société de son époque : triomphe de la bourgeoisie, développement des banques, de l’argent, de l’individualisme…
Balzac refuse toute idéalisation.
Rastignac (héro du Père Goriot) est un jeune homme qui a décidé de monter dans la société et qui au départ est un jeune homme bon, mais à la fin il a perdu toutes ses illusions, chacun pour soi, individualiste. = Pour réussir dans cette société il faut se compromettre, oublier ses idéaux. ≠ Jean Valjean de V.Hugo.
Balzac écrit plusieurs romans, le 1er en 1819, il en écrit beaucoup, et en 1840 il les inclut da s un seul ensemble appelé La Comédie humaine (regroupe 70 romans).
Balzac écrit un avant-propos dans lequel il se dit secrétaire (je n’invente rien, je transcris), et il veut faire une Histoire des mœurs (vices, vertus). Pour ça, Balzac s’inspire beaucoup de la zoologie et cherche des « espèces sociales », il va penser des TYPES d’individus.
B) Zola
...