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Les types de discours/ La compétence discursive

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Par   •  12 Février 2016  •  Discours  •  1 946 Mots (8 Pages)  •  1 236 Vues

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Les types de discours/ La compétence discursive

La langue considérée dans sa dimension sociale est  actualisée en discours, la capacité du langage se développe et s’apprend alors dans un cadre discursif. Nous recentrerons notre travail sur l’écrit dans le domaine du discours, dans la mesure où le CECRL  nous sert de référence théorique pour l’approche actionnelle que nous avons retenue, et que celui-ci définit le texte[1] comme étant une séquence discursive.

La connaissance des règles discursives d’écriture, les différents types de discours et leur mode d’organisation, ainsi que la focalisation  sur  le développement de l’utilisation de stratégies discursives, sont plus qu’importantes. En effet, comme le notent  C. Cornaire et P.M. Raymond, « (…) le scripteur cherche à entretenir, ou entretient déjà, certaines relations avec ses lecteurs, ce que reflète plus ou moins son discours. » [1994 : 38]. Et, comme le montrent H. Boyer et al. : « (…) entre la production d’un discours par un sujet et l’interprétation de ce discours par son interlocuteur/correspondant, il n’y a pas symétrie. En effet, le sujet communiquant[2]est amené à construire (ou à convoquer) une certaine image du sujet interprétant à laquelle il va adapter son propos, sans toutefois être totalement sûr de son fait. A l’autre bout, le sujet interprétant, qui ne correspond jamais exactement à ce qui a été imaginé (ou à ce que croit savoir de lui le sujet communiquant), va devoir à son tour construire un certain nombre d’hypothèses lui permettant – ou non – d’accéder au sens du message qui lui est adressé. Car les aptitudes et les attitudes des deux partenaires ne sont pas identiques : elles dépendent de leurs savoirs respectifs, de leurs systèmes de valeurs, mais aussi de leur histoire et de leur vécu personnels…, de leur propre « univers du discours ». » [2001 : 39-40].

Le plus immédiat  pour notre problématique est de poserles méthodes et les techniques à mettre en œuvre pour faciliter le développement de ces stratégies.  Apprendre au scripteur à construire son discours sur la base non seulement d’une intention, mais également de la prise en compte de divers facteurs, au premier chef du contrat, tacite ou explicite qui conditionne les formes et la légitimité de l’échange (qui détermine ce qui doit être dit, comment le dire, l’organisation de l’interaction verbale entre les partenaires). Tout énoncé relève, d’une façon plus ou moins évidente, plus ou moins volontaire, plus ou moins élaborée, de stratégies qui visent à adapter les objectifs de communication aux diverses contraintes du cadre situationnel.  En termes d’acquisition, « produire un discours en situation de communication exolingue constitue donc pour l’apprenant un moyen pour formuler et mettre à l’épreuve des hypothèses relatives au fonctionnement de la langue parlée par ses interlocuteurs. » [J.Giacobbe, 1992 : 13].

Le développement des recherches sur le discours a fait apparaître la notion de typologies discursives, avec la reformulation de la notion d’énonciation et l’affinement du paradigme des indicateurs linguistiques, ce qui se traduit par un élargissement du domaine d’application de cette nouvelle base typologique. Les typologies discursives s’appuient sur « (…) les caractérisations liées aux fonctions, aux types et aux genres de discours et les caractérisations énonciatives. » [D. Maingueneau, 1998 :

Pour D. Maingueneau (1998), un discours est :

- une activité verbale, c’est ce que concrétisent nos élèves en tant que producteurs,

- une organisation qui va au-delà de la phrase, qui mobilise des structures d’un autre ordre que celles de la phrase, c’est une unité complète, leurs productions s’inscrivent dans cette unité complète,

- est une forme d’action (les actes de langage ou actes de parole, développés par J.L. Austin (1962) puis par J.R. Searle (1969)), qui vise à produire une modification chez le destinataire, étant entendu que, dans les consignes des activités et/ou tâches à réaliser par les apprenants-scripteurs, ce destinataire soit précisé. Il s’agit de définir au scripteur, qui sera son « partenaire du discours », pour qu’il puisse s’engager, d’une manière appropriée, dans une communication ;

 - est interactif, puisque tout échange verbal  engage deux partenaires (Je-Tu), le concept de dialogisme s’impose. En effet, la majeure partie des productions écrites de nos élèves s’inscrivent dans un cadre conversationnel[3], et ce quel que soit le type de texte à produire. C. Kerbrat-Orecchioni souligne que « dans l’interaction « en face à face », la pression du destinataire y est maximale. Quand il s’agitd’un échange en différé, on parlera d’un fonctionnement dialogal mais non interactif. » [2005 : 22].

Dans une communication différée,  les deux partenaires coordonnent leurs énonciations en tant que co-énonciateurs, ils jouent des rôles, ont des droits et des devoirs ; et des savoirs leur sont alors attachés. Ainsi, le discours s’organise-t-il en  fonction du rôle (des rôles) qu’on fait jouer à chacun d’eux. Selon D. Maingueneau, la conversation n’est pas le discours par excellence, mais un des modes de manifestation du discours. Dans cette perspective et comme nous l’avons précisé dans le point précédent, à la suite d’A. Culioli, on ne parlera plus de destinataire, mais de coénonciateur. Dans les stratégies d’enseignement, nous mettrons l’accent sur cet aspect de la communication : les coénonciateurs sont les partenaires du discours ;

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