Les sujets abordés par la poésie

Rédaction partie II dissertation :

       Nous pouvons également nous dire que la poésie se doit d’aborder d’autres sujets que la beauté pour plusieurs raisons.

         Premièrement, la beauté n’est qu’un des aspects de la vie. Elle possède de multiples facettes bien que celles-ci soient parfois moins plaisantes. La poésie est là pour faire compte de la vie dans son ensemble et ne doit pas s’arrêter à ses caractères agréables mais peut aussi se pencher sur la souffrance ou le mal-être de l’existence. Nous pourrions ainsi citer Les Contemplations, un recueil de poèmes écrit par Victor Hugo et publié en 1856, véritable hommage à sa fille Léopoldine Hugo, morte noyée dans la Seine à Villequier. Le poète y fait part de multiples facettes de cette vie comme l’amour, la joie mais également la mort, la maladie et le deuil comme dans le poème « demain, dès l’aube… » qui raconte avec mélancolie le trajet du poète jusqu’à la tombe de sa fille. Nous pouvons y ressentir la douleur et la tristesse de Hugo par rapport au décès de son être cher avec des passages comme « Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit » par exemple ou il insiste sur sa tristesse en nous disant que même le jour sensé être lumineux, chaud et heureux est pour lui transformé en une nuit sombre, froide et malheureuse de la cause de cette triste situation. Nous voyons ainsi que la poésie ne doit pas seulement évoquer la beauté et le bonheur de la vie mais aussi ses autres aspects comme la tristesse par exemple.

       Mais nous pourrions également rappeler que l’un des principaux buts de la poésie est d’exprimer les sentiments du poète qui par nature ne peuvent pas être positifs à tout instants. L’auteur peut y exprimer sa souffrance, son malheur ou son spleen (son mal-être) comme notamment dans le poème « quand le ciel bas et lourd ». Dans ce poème publié dans Les Fleurs du Mal en 1861, son auteur : Baudelaire exprime par des visions cauchemardesques tels « qu'un peuple muet d'infâmes araignées » ou d’« affreux hurlements»  les sensations de la montée d’une crise d’angoisse qui graduellement l’enferme dans sa propre « prison » mentale aux « plafonds pourris » et l’étouffe de plus en plus jusqu’à que le poète soit « vaincu » et finisse même par mourir comme nous indique l’utilisation de « corbillard » dans la fin du poème. Le poème exprimant un sentiment terrible, même destructeur est donc complètement aux antipodes du petit texte gai et beau de poésie auxquels on pourrait penser aux premiers abords[bien]. Il nous montre également que les sentiments du poète ne peuvent pas être positifs à tout instants et que la poésie peut en faire part avec brio.

       Mais le poète ne se contente pas de décrire le monde qui l’entoure et ses sentiments personnels. Il peut également faire preuve d’une grande empathie avec ses semblables comme le démontre bien le poème : « les fenêtres », écrit par Baudelaire et publié dans Les Fleurs du Mal [soulignez ! ] en 1861. Dans « Les fenêtres », le poète exprime sa fierté de souffrir à travers l’âme et l’esprit de personne qu’il aperçoit depuis sa fenêtre parisienne. Il plonge ainsi dans là la vie d’une « femme mûre, ridée » et « pauvre » cousant sur son balcon et dont il essaie de retracer le passé et comprendre les douleurs. Il lui imagine une histoire malheureuse car nous disant que :« quelquefois je me la raconte à moi-même en pleurant ». Ainsi en souffrant avec les autres et vivant une partie de leur vie tragique à leurs côtés, le poète s’oublie momentanément sois même et sa propre vie misérable et en tire même une certaine fierté : « je me couche, fier d’avoir vécu et souffert dans d’autres que moi-même ». Cela nous montre bien que la poésie peut ne pas toujours avoir d’inspirations belles mais peut aussi faire part de l’empathie du poète par rapport à des êtres misérables.  

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