Les règles : à quel prix ?

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Discrètement nommé la « précarité menstruelle », cette situation de précarité restée longtemps tabou peut nos voisines, nos sœurs, les femmes dont nous croisons tous les jours la route, mais dont ce terme ne leur échappe jamais, malgré les sacrifices qu’elles sont amenées a faire dans leur vie quotidienne.

Selon un sondage de Ifop Opinion, réalisé en mars 2021, 1 française sur 3, soit 15% de la population, souffre de précarité menstruelle, allant même jusqu’à devoir choisir entre l’achat de protection hygiénique ou bien l’achat de produits de première nécessité, comme la nourriture. Cet important pourcentage de notre population est resté sous silence trop longtemps pour continuer à ignorer le problème de la précarité menstruelle.

Les règles sont une des grosses causes de perte d’argent dans la vie d’une femme. En effet, les règles commencent en moyenne a 13 ans, et viendront à peu près 500 fois dans toute une vie. On estime donc qu’une femme à flux moyen en France dépensera 3800€ en protection. Seulement, cette facture est incomplète car les flux peuvent varier, et le prix et le choix des protections aussi. Les dépenses totales peuvent représenter jusqu’à 5% du budget d’une femme dans sa vie. Outre le prix des protections, d’autres problèmes peuvent survenir lors des règles. L’endométriose touche 10% des femmes, qui ont donc besoin de congés, de rendez-vous chez un gynécologue, qui leur prescrira des radios des ovaires, et enfin un traitement, qui peut aller d’antis-douleur puissant à la pilule. La précarité menstruelle peut être très dangereuse, elle peut provoquer des infections à cause de protection trop utilisées ou même inventées et présente un risque social pour les femmes qui ne peuvent pas se protéger.

Le tabou autour des règles et de la précarité menstruelle persiste pourtant. 8% des femmes ne changent pas leurs protections autant qu’il le faudrait à cause du prix trop élevé. Cet enjeu reste trop important pour les 4,5 millions de femmes vivant sous le seuil de la pauvreté. Cependant, en 2021, le gouvernement prévoit d’investir 5 millions d’euro pour lutter contre cette précarité, en mettant en place des distributeurs dans certaines régions défavorisées.

Marlène Schiappa et Christelle Dubos, deux femmes politiques françaises, ont également un budget de 1 million d’euro pour tester la gratuité des protections hygiéniques dans une région ou ville donnée.

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