Les objets

Suite du cours de français :

II.MATÉRIALITÉ DE L’OBJET ET SON ÉVOLUTION

A. Fabrication et mode de production :

1) invention de l’outil (objet transformé) dans la préhistoire

C’est ce que confirme l’anthropologue Claude LEVI-STRAUSS dans Race et Histoire, 1952. Pour lui, l’invention des outils techniques n’est pas le fruit du hasard mais bien de l’intelligence humaine capable de fabriquer des outils intermédiaires pour arriver à ses fins.

2) l’artisanat, déconsidéré face aux Beaux Arts jusqu’au 17ème siècle et réhabilité par les Lumières

Toutes fois en philosophie, un autre courant incarner par Platon, place les capacités intellectuelles, l’intelligence, au dessus des attitudes physiques. Dans La République, Platon place le philosophe au sommet de la société idéale qui l’a imaginé. Et au bas de cette échelle sociale, se situaient les artisans.

De toute façon ceci correspond à la pyramide sociale qui a existé en Occident pendant tout l’ancien Régime, autrement dit la Monarchie. Ce sont les Lumières au 18ème siècle qui réhabilitent les métiers de l’artisanat car ils sont liés aux valeurs bourgeoises du travail et au mérite personnel : les philosophes des Lumières sont d’origine bourgeoise et luttent contre les privilèges de la naissance, c’est à dire de la Noblesse. Voltaire fait l’éloge du commerce, il fait l’éloge du travail. Diderot dans l’Encyclopédie fait la part belle aux arts mécaniques par opposition aux Beaux Arts ceux qui ont une vocation purement esthétique.

3) la révolution industrielle modifie notre rapport aux objets

L’arrivée de la machine dans la manufacture, fin 18ème début 19ème, est une révolution car :

- elle bouleverse les modes de productions, à la fin du 19ème siècle cela abouti au taylorisme, c’est à dire travail à la chaîne avec rationalisation des tâches et répétition des tâches.

- elle bouleverse aussi les conditions de travail, et voit la naissance de la classe ouvrière et la prolétarisation des masses.

- cela a également modifié le prix ou le coût du produit fabriqué en série, l’objet se banalise, à terme l’objet devient remplaçable, même jetable.

- enfin, la production en série entraîne des changements dans la technique de vente : apparition des nouveaux magasins milieu du 19ème siècle. Emile Zola décrit l’avènement dans Au Bonheur des Dames, 1883.

Octave Mouret, mets en place des stratégies commerciales, réclames, soldes dans l’extrait le magasin ressemble à un champ de ruine.

4) la société de consommation créée le besoin de l’objet et consacre son règne

Le développement de la production est immanquablement corrélé à la consommation permettant d’écouler cette dernière. Voilà pourquoi Octave Mouret suscite l’hystérie de ces acheteuses en provoquant les soldes. Tous les moyens sont bons pour susciter le réflexe d’achat et nous pousser à acquérir l’objet que l’on n’a pas encore ou mieux celui que l’on a déjà mais dans une version plus récente (téléphone).

Ce phénomène a été expliqué par Jean Baudrillard dès 1970 dans La Société de Consommation.

L’explication de la thèse de Baudrillard : l’objet a deux fonctions, une fonction objective utilitaire et une fonction symbolique car l’objet de consommation n’est pas prisé pour son utilité mais pour sa fonction symbolique. Le supplément d’être qui nous donne : on achète un objet pour se distinguer socialement or comme la société de consommation renouvelle constamment ses objets donc nous sommes de perpétuels insatisfait et d’éternels consommateurs.

B. Vers la dématérialisation de la consommation ?

1) la révolution numérique a modifié notre rapport aux objets culturels

La génération numérique a parfaitement intégré la consommation de produits culturels numériques. Aujourd’hui la moitié des français possèdent un Smartphone. Les français ont en moyenne 6,5 écrans.

Pour autant l’achat de biens culturels physiques n’a pas disparu. D’après une enquête parue dans Challenges, en juin 2014, 80% des personnes interrogées continuent à utiliser des supports traditionnels physiques et en même temps 69% d’entre eux utilisent aussi des supports numériques.

Impact de la révolution numérique :

- La révolution numérique a encouragé la culture de la gratuité qui va de pair avec le droit démocratique à l’accès au savoir. La génération Y est donc moins attachée à l’acquisition de bien culturels physiques mais elle n’est pas toujours prête à payer pour accéder au savoir.

- La révolution numérique pose des problèmes récurrents en matière de respect du droit à la propriété intellectuelle. Selon le site Hadopi, le téléchargement illégal représente le quart du téléchargement total.

- L’impact environnemental : la dématérialisation de certains objets s’est traduite par la prolifération des supports numériques. Tous ces supports, une fois hors d’usage, repartent dans les pays producteurs.

2) mais peut-on vraiment se passer d’objets ?

Non, car la dématérialisation ne concerne que certains domaines, les biens immatériels (textes, images) et quelques objets prévus sur nos applications de Smartphone (calculatrice, calendrier, horloge).

La numérisation a pour avantage : une liberté de consultation, supprime les problèmes de stockage et d’archivage, elle désengorge aussi les services administratives

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