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Les liaisons dangereuses : Comment le portrait que la Marquise fait d'elle-même dans cette lettre dessine-t- il en creux le portrait de la femme dans la société du XVIIle siècle ?

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Par   •  14 Janvier 2023  •  Commentaire de texte  •  1 142 Mots (5 Pages)  •  356 Vues

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LES LIAISONS DANGEREUSES

Problématique: Comment le portrait que la Marquise fait d'elle-même dans cette lettre dessine-t- il en creux le portrait de la femme dans la société du XVIIle siècle ?

Introduction :

Les Liaisons dangereuses de Choderlos sont un roman épistolaire dont la parution en 1782

provoqua un scandale. En effet, ce roman met en scène deux libertins, la Marquise de

Merteuil et le Vicomte de Valmont, dévoilant au lecteur leurs complots machiavéliques. Si la complicité des deux personnages est évidente au début du roman, elle s'effrite peu à peu parce que Valmont, resté à la campagne chez sa tante afin d'y séduire la prude, vertueuse et dévote Mme de Tourvel, tombe de plus en plus sous le charme de celle-ci, ce qui n'échappe pas à sa complice qui lui envoie alors une lettre rageuse dans laquelle elle retrace son parcours de vie qui fait d'elle, selon ses propos, une femme d'exception qui n'a rien de commun avec toutes les autres.

Nous nous demanderons alors comment le portrait que la Marquise fait d'elle-même dans cette lettre dessine en creux le portrait de la femme dans la société du XVIIle siècle.

Nous étudierons tout d'abord la revendication d'une singularité de la part de la Marquise pour analyser ensuite le récit rétrospectif d'une éducation autodidacte, et, dans un dernier temps, nous examinerons le bilan de son parcours que la Marquise établit.

I - Premier mouvement : La revendication d'une singularité (du début jusqu'à « je suis mon ouvrage »).

Le premier mouvement s'ouvre sur la conjonction de coordination « mais» qui marque l'opposition par rapport à ce qui vient d'être écrit par la Marquise sur les autres femmes. Doublée du pronom tonique « moi », le personnage affiche ainsi sa singularité, sa différence.

De plus, les deux questions rhétoriques « qu'ai-je de commun avec ces femmes inconsidérées ?» et « Quand m'avez-vous vue m'écarter des règles que je me suis prescrites et manquer à mes principes ?» renforcent la revendication d'une singularité, l’éloge de soi, et opposent la Marquise à la communauté des femmes désignées ici

péjorativement par le déterminant démonstratif « ces ». Doublée de l'adjectif qualificatif

« considérée »

Qui plus est, les propositions suivantes « car ils ne sont pas, comme ceux des autres femmes, donnés au hasard, reçus sans examen et suivis par habitude ; ils sont le fruit de mes profondes réflexions » sont fondées sur un parallélisme et une antithèse qui contribuent à faire de la Marquise un personnage d'exception qui use d'un lexique de la réflexion et de la raison tel que

« règles », « principes », « réflexions ».

Enfin, il faut noter, dès ce premier mouvement, l'omniprésence de la première personne

(« moi », « je », « m'», « me », « mes », « mon ») qui marque l'indépendance d'esprit de la Marquise. Il est aussi remarquable, c'est-à-dire digne d'être remarqué, que la Marquise est à la fois sujet et objet des propositions (« je les ai créés », « je suis mon ouvrage »), se présentant ainsi en autodidacte qui s'est elle-même formée.

Ainsi, la libertine revendique non sa liberté de moeurs mais sa liberté d'esprit. Elle se distingue des femmes de son temps et de leur condition sclérosante, dont elle a appris à se défaire. Elle va ensuite faire le récit rétrospectif de son éducation autodidacte.

II - Deuxième mouvement : Le récit rétrospectif d'une

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