Les infortunes de l amour Mme bovary
Étude de cas : Les infortunes de l amour Mme bovary. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ines Moudnib • 31 Décembre 2015 • Étude de cas • 710 Mots (3 Pages) • 1 132 Vues
OBJET D’ETUDE 2 : Le personnage de roman du XVIIème siècle à nos jours
Les infortunés de l’amour
Texte 1 : Gustave FLAUBERT, Madame Bovary, partie II, chapitre 13 (1857)
Flaubert, romancier du XIXème siècle (1821-1880) est un auteur que l’on peut rattacher au courant réaliste ; en effet, l’écrivain faisait des recherches minutieuses sur la société de son époque afin d’ancrer ses romans dans la réalité historique et sociale de son époque. Flaubert attachait également beaucoup d’importance au style qu’il travaillait avec acharnement en passant ses textes à « l’épreuve du gueuloir ». Madame Bovary (1857) lui assure le succès, une notoriété d’autant plus spectaculaire que cette œuvre lui vaut un procès pour immoralité. Emma Bovary, personnage éponyme du roman, s’ennuyant dans sa vie bourgeoise de province, a pris Rodolphe pour amant en rêvant d’une vie romanesque avec lui. Ce dernier, lassé par les extravagances d’Emma, décide de rompre en lui envoyant un courrier. La lettre de rupture de Rodolphe nous plonge au cœur d’une problématique propre à la relation amoureuse, celle des infortunes de l’amour. Cette lettre, en apparence bienveillante présente un portrait en creux de Rodolphe, personnage médiocre et lâche.
Une lettre en apparence bienveillante…
Cette scène montre Rodolphe rédigeant une lettre (« il écrivit » ; « il relut ») de rupture (l.19.34.43), une lettre qui ménage Emma.
Cette lettre contient un registre pathétique (« malheur », « pauvre », « malheureux », « atroce douleur », « chagrins », « torture »…) destiné à apitoyer Emma afin de lui faire accepter plus facilement la rupture.
Un registre tragique est également présent dans la lettre : afin de se dédouaner de la culpabilité liée à l’abandon d’Emma (parce que Rodolphe est lâche) il évoque la fatalité comme responsable de tout (de leur rencontre et de leur rupture) : « c’est là le sort » « n’en accusez que la fatalité » « le monde est cruel (=présent de vérité générale) » « j’ai voulu m’enfuir afin d’éviter la tentation (=référence au péché original) » La fatalité est invoquée par Rodolphe pour justifier (sans en prendre la responsabilité, par lâcheté) la rupture, l’obligation pour les amants de se séparer.
Rodolphe évoque également toutes les conséquences néfastes que provoquerait leur relation si elle durait : il anticipe (au mode conditionnel, mode de l’hypothèse et non de la certitude) tous les aspects hypothétiques d’une telle relation si elle n’était pas rompue.
Tous ces procédés stratégiques utilisés par Rodolphe montrent, non pas sa douleur face à la rupture, mais un esprit lâche et manipulateur qui n’assume pas ses véritables sentiments à l’égard d’Emma et qui cherche à préserver une image positive aux yeux de sa maîtresse. Il ment à Emma en utilisant des prétextes (et non des éléments tangibles) pour la fuir plus aisément.
Il laisse ainsi des espoirs à Emma en la valorisant (il la caractérise de façon exagérément méliorative en en faisant un portrait élogieux) en évoquant le lien indestructible
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