Les illusions d’un novice, L’Equipage, partie I, chapitre 2 (Kessel)

titre: Déception de ne pouvoir voler.

Le matin du premier vol d’Herbillon se révèle être un réveil cauchemardesque pour le jeune soldat plein d’ambition.

Dans la première partie du texte étudié nous pouvons voir que l’auteur a voulu créer une scène ironique et cruelle. En effet, la scène est tournée ironiquement : le réveil plein d’illusion et de rêves de gloire d’Herbillon (« la pensée…lui revint avec un halo de joie confuse : il volait ce matin ») s’oppose à l’arrivée fracassante de Matthieu, porteur de la mauvaise nouvelle : le vol est annulé. Au premier abord, la réalité est décevante (brouillard) mais finalement elle donne du répit aux aviateurs étant donné que la gloire n’est pas quotidienne. Le fait que Herbillon attendait cette sortie pour se mettre au niveau des « anciens » pour rentrer dans l’escadrille rend cette scène cruelle. On peut constater qu’Herbillon est déçu et a une réflexion enfantine (« mais il faisait si beau hier ») qui est soulignée par le verbe introducteur de paroles « murmura » ce qui rapport l’attention sur la jeunesse de l’aspirant : « jeune homme ».

Plein d’élément génère la déception chez Herbillon. Effectivement, nous constatons que sa déception fait naître un sentiment de crainte chez le jeune novice : il a peur de rester « novice, le subalterne moral ». Il se sent alors inférieur aux anciens. L’auteur souligne ce sentiment en employant l’adverbe intensif « tant » ainsi qu’une ponctuation expressive ce qui montre l’espoir anéantis de vivre le premier vol et de manquer le rite d’initiation marquant le passage dans le monde des héros (« il avait mis tant d’espoir autour de ce vol qui devait être sa véritable entrée dans l’escadrille ! »). On peut comprendre qu’il est également démoralisé grâce à l’emploi de la proposition subordonnée circonstancielle à valeur d’opposition et de l’emploi du futur proche dans le passé (« tandis que maintenant il allait rester le novice… »).

Cependant cette déception le permet de se ressaisir car il peut se fixer un but et rester à la surface face à la marée de son désœuvrement (« ce désir fixa un but à son désœuvrement »).

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