Les figures de style

 Les FIGURES de STYLE

Une figure de style, c’est une manière pour un écrivain (ou parfois un locuteur) d’exprimer une idée ou un sentiment grâce à une façon originale, imagée (souvent littéraire) d’utiliser les mots, ce qui donne alors  à ces mots une force particulière. La figure s’éloigne de la manière ordinaire, plate et terne d’exprimer une idée (cette manière plate est appelée « degré zéro de l’écriture ») pour donner plus de force et d’originalité au fond (= idées) grâce à la forme (= manière de faire passer l’idée). Une figure peut jouer sur le lexique (vocabulaire), sur la syntaxe (construction) des groupes de mots ou des phrases, sur les sons, etc. Certaines figures sont aussi appelée « figures de pensée », notamment l’ironie.

Une figure de style rend le texte plus expressif, plus impressionnant, plus convaincant, plus séduisant, plus poétique, plus émouvant, plus singulier…

Classement des figures selon différents critères

        Le rapport de ressemblance entre une réalité et une chose imaginée à laquelle la réalité fait penser

        Le rapport d’opposition entre deux « choses » (idées, attitudes, apparences, etc.)

Les figures de la répétition 

Les figures reposant sur un jeu de construction (symétrie, déplacement, rupture de construction)

Les figures de l’exagération et de l’amplification

Les figures d’insistance

Les figures de l’atténuation

Les figures de remplacement (d’un mot attendu par un autre…)

Les figures de pensée 

Les figures de jeu sur les sons

Les figures d’analogie : rapport de ressemblance 

La comparaison   deux éléments sont rapprochés à cause d’un point commun. Il y a le comparé (= la chose ou la personne réelle qui est évoquée) et le comparant (ce qui n’est pas réel mais qui est dans l’imagination de la personne qui fabrique la comparaison car elle a trouvé une ressemblance entre la réalité du comparé et l’image du comparant). Elle suggère un lien secret et fait percevoir autrement la réalité.

Le rapprochement entre le comparé et le comparant s’effectue grâce à un mot-outil de comparaison : comme, tel, semblable à, pareil à ..., ressembler, etc.

Il est beau comme un dieu.

Elle avait des yeux pareils à des agates.

Ce champ de blé ressemble à un océan.

La comparaison établit un rapport de ressemblance entre deux objets dont l’un sert à évoquer l’autre.

« Je suis comme le roi d’un pays pluvieux,

Riche mais impuissant, jeune et pourtant très vieux. »              (Les Fleurs du mal, Baudelaire)

Comparé : le poète =  « je »,                (le comparé renvoie à la réalité évoquée)

Comparant : le roi d’un pays pluvieux,   (le comparant n’existe que dans l’imagination du narrateur qui a établi une ressemblance entre la réalité et un objet ou une situation imaginaire, imaginée et imagée)

Outil de comparaison : comme (autres outils de comparaison : tel que ainsi que, verbes : sembler avoir l’aire paraître).

Domaine de comparaison (point commun entre le comparé et le comparant) : la mélancolie

Les comparaisons peuvent être classiques ou faire émerger de nouvelles significations :

« La terre est bleue comme une orange. » (Eluard) 

[pic 1]

La métaphore   c’est une comparaison sans mot-outil entre deux éléments qui n’ont habituellement pas de point commun évident. Elle est plus frappante que la comparaison et souvent plus difficile à repérer.

 Ce garçon, c’est un dieu !

Les agates de ses yeux brillaient.

Cet océan de blé est superbe.

« Votre âme est un paysage choisi. » (Verlaine)

La métaphore est une image suggérée au lecteur. Comme une comparaison, elle établit un rapport de ressemblance entre deux éléments. Toutefois, dans la métaphore, il n’y a plus d’outil de comparaison et quelquefois le comparé s’efface devant le comparant. La métaphore transforme la réalité, la renouvelle.

(cf.  La citation de Mallarmé sur la métaphore : « Je raye le mot comme du dictionnaire ».)

« Dans ma main resplendit un soleil minuscule. » (Pierres, Roger Caillois).

Dans cette phrase de Caillois le lecteur doit retrouver par la logique qu’il s’agit d’une pierre précieuse … C’est une métaphore avec l’absence d’un élément, le comparé (c’est une métaphore in absentia).

Métaphore in absentia : le comparé n’est pas clairement désigné dans le texte

                      Métaphore in praesentia : le comparé est présent à un endroit du texte

L’homme établit de nombreuses relations entre des perceptions dues à des sens différents. Un jeu de rapprochements par ressemblances devient possible entre l’ouïe, le toucher, la vue, le goût et l’odorat. La métaphore crée des rapports insolites et souvent poétiques.

[pic 2]

La personnification  c’est la représentation d’une chose ou d’un animal sous une forme humaine. C’est un cas particulier de la métaphore.

 Le vent mugissait dans les branches et hurlait sous les portes

La personnification attribue des caractéristiques humaines à des êtres inanimés ou à des animaux.

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