Les deux coqs, Jean de la Fontaine (1668)
Commentaire de texte : Les deux coqs, Jean de la Fontaine (1668). Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Margaux Oms • 19 Juin 2016 • Commentaire de texte • 900 Mots (4 Pages) • 1 544 Vues
XVII°
« Les deux coqs » (1668)
Jean de la Fontaine (1621-1695)
Poète et conteur, Jean de la Fontaine à surtout marqué l’histoire par ses fables. Auteur prolifique il a vécu de sa plume grâce à la vente de ses recueils mais également en se plaçant toute sa vie sous la protection financière de plusieurs protecteurs. Son œuvre fut très appréciée de la cour de Louis XIV. Le poète y met en scène des animaux pour critiquer les hommes et dénoncer les grands problèmes de son époque.
En 1668, La Fontaine publie 6 livres de « Fables choisies et mises en vers par Mr de la Fontaine ». L’auteur souligne ainsi les emprunts qu’il fait aux fabulistes de l’Antiquité, notamment Esope et Phèdre. Ce livre connaît un succès immédiat. Dix ans plus tard, la Fontaine publie un deuxième recueil où l’on trouve « Les deux coqs » qui est la 13ème fable du livre VII.
Ce texte est un apologue : récit accompagné d’une morale. « L’apologue est composé de deux parties, le corps est la fable, et l’âme, la réalité ». La fonction principale de ses fables est de plaire et d’instruire.
LE TEXTE
L’apologue se développe sur 32 vers : les 28 premiers vers constituent le récit tandis que la morale est contenue dans les 4 derniers vers.
- Situation initiale / description tient en un demi vers qui présente les personnages et souligne la fragilité de leur entente.
- L’événement perturbateur surgit avec brutalité sur un demi vers ➡ effet de surprise
- Les péripéties : sont largement développées avec un rebondissement, la victoire provisoire d’un des coqs
- La solution du problème provoque un complet retournement de situation ➡ effet de surprise
- La situation finale inverse l’état des deux coqs, le vainqueur provisoire est devenu le vaincu
- Solution du problème surgit au vers 23
- La moralité met en garde le lecteur contre l’orgueil qui peut le mener à sa perte.
Temps du récit : imparfait ➡ installe le récit dans un passé indéterminé « longtemps » ; « pour toujours »
Lieu : basse cour « voisinage » ; « le toit » + autre espace symbolique ➡ mythologie grecque « le Xanthe » et « Troie »
Les animaux représentent la société humaine mais ils ont leur identité propre. Ainsi, la Fontaine montre le coq conformément à la symbolique populaire, fier, combatif, agressif, et aussi séducteur.
D’autre part, il s’attache à développer les personnages en leur donnant des sentiments (amour et haine), des traits de caractère « orgueil »; « coquet », et des attitudes.
Tous ces éléments participent à l’ humanisation des animaux dont le nom est d’ailleurs doté d’une majuscule.
Cette fable présenter caractéristiques d’un apologue classique :
- Un schéma narratif structuré
- Une morale explicite
- Un récit longuement développé
- Attention particulière aux personnages
Alternation des alexandrins et des octosyllabes :
- L’alexandrin et un verre noble qui correspond à un discours élevé ainsi la fontaine utilise pour la parodie de l’épopée de la guerre de Troie, pour décrire les préparatifs de vengeance du coq battu et pour donner plus d’ampleur et un effet plus menaçant à ces préparatifs.
- Les octosyllabes s’intercalent entre les alexandrins selon un rythme apparemment irrégulier. Ces vers plus courts produisent un effet de brièveté, de resserrement, et de surprise.
La morale, la partie la plus sérieuse de la fable comporte 3 alexandrins mais le dernier vers du poème est un octosyllabe qui produit la surprise en un effet de chute percutante.
Cette alternance de vers est caractéristique du style de La Fontaine pour conserver l’intérêt de son lecteur, il passe de l’alexandrin à l’octosyllabe de façon parfois très rapide ( vers 1 à 4 ).
La vitesse du récit caractérise la fable, La Fontaine le dynamise en multipliant les enjambements (vers 3 et 4) « il voyait tout les jours/cet objet rallumer … »
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