Les Mémoires d'Hadrien- Marguerite Yourcenar
Dissertation : Les Mémoires d'Hadrien- Marguerite Yourcenar. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Luluu_vz • 18 Mai 2022 • Dissertation • 1 804 Mots (8 Pages) • 351 Vues
Dissertation sur le roman
Ce n’est qu’après la seconde guerre mondiale; après avoir découvert le génocide juif, les camps de concentration, l’arme atomique, les tensions internationales et les guerres de décolonisation; que Marguerite Yourcenar reprend l’écriture des Mémoires d’Hadrien, proget commmencé en 1924. Publié en 1951, son roman entre biographie et fiction est un grand succès. Elle entre en 1980 à l’Académie Française, et ses Oeuvres romanesques paraissent même dans la Bibliothèque de la Pléiade en 1982. Son roman historique fait échos aux réflexions du moment sur le pouvoir, mais aussi l’homme et son rapport au monde à travers un Empereur romain qui fait le bilan de sa vie à l’approche de sa mort. Nous pouvons donc nous demander si: « La première fonction d’un récit ou d’un roman est-elle de nous faire comprendre la vie des autres ? ». En effet, le roman a-t-il pour but que le lecteur s’identifie aux personnages ? Dans un premier temps nous verrons en quoi le roman permet de s’identifier à un ou des personnages, puis nous montrerons que les lecteurs peuvent aussi se distinguer des personnages. Enfin nous expliquerons que la fonction première du roman est de permettre au lecteur de s’évader de la réalité.
Marguerite Yourcenar, dans son œuvre Mémoires d'Hadrien, a dû inventer certains passages du livre par manque de sources. Néanmoins le roman est ancré dans la réalité puisqu’il parle d’un personnage qui a vraiment existé. Le fait que les lieux et les personnages soient réels provoque une plus forte identification aux personnages car ils semblent vraiment exister. Le récit nous plonge donc dans une histoire réaliste qui semble vraiment se dérouler sous nos yeux. En effet dans le roman de M. Yourcenar les endroits visités par Hadrien sont réels : Le Nil, Rome ou encore la Grèce. De plus, le récit est ancré dans la réalité grâce à de nombreuses indications spatio-temporelles: « Nous fîmes halte à Jérusalem »; « Depuis deux ans et plus » (Saeculum Aureum). Cette description des lieux a été rendue possible grâce aux voyages de l’auteure là où son récit a lieu, comme la Villa Adriana. Ce n’est pas la seule à se déplacer pour écrire un roman plus réaliste; Emile Zola s'est rendu dans des mines du Nord de la France pour écrire Germinal. Il voulait montrer la réalité du XIXème siècle comme d’autres écrivains réalistes et naturalistes.
Ensuite les écrivains utilisent beaucoup l’empathie que peut avoir le lecteur pour les personnages; cela est souvent dû à leur caractère, leur comportement ou simplement leur statut/âge. Effectivement les Mémoires d’Hadrien relatent les confessions d’un Empereur sur son lit de mort. On éprouve de l’empathie pour un homme qui se confie à nous en nous racontant tous les détails de sa vie, en nous confiant ses défauts : « Je les [les hommes] sais vains, ignorants, avides, inquiets, capables de tout réussir pour se faire valoir, même à leurs propres yeux, ou tout simplement pour éviter de souffrir. Je le sais, je suis comme eux.». D’autres auteurs utilisent aussi l’empathie pour qu’on s’attache au personnage; comme Victor Hugo dans Le dernier jour d’un condamné. Il relate ici les derniers moments d’un condamné à mort, de sa condamnation à ses derniers instants avant son exécution. L’écrivain ne nous explique même pas le crime commis par le personnage principal, il nous explique seulement ses dernières pensées. On éprouve énormément de pitié pour un homme qui sait qui va mourir.
Finalement la manière de raconter joue énormément sur l’identification au personnage. Un narrateur intérieur, qui s’adresse directement aux lecteurs; et un point de vue interne; donc on en sait autant que le personnage principal; nous aident à nous identifier au héros. On se rapproche du protagoniste, on peut facilement se mettre à sa place. Les Mémoires d’Hadrien ont un point de vue interne et un narrateur intérieur donc on arrive à se reconnaître dans le personnage. De plus, le narrateur raconte beaucoup de passages différents de sa vie. On s’identifie forcément à lui à un moment ou à un autre, de par la diversité de passages racontés. Dans le roman Le journal d’Anne Frank, le point de vue interne d’une petite fille naïve face aux atrocités de la seconde guerre mondiale nous fait avoir pitié de cet enfant. Cette tonalité pathétique engendre énormément d’empathie pour cette jeune fille qui raconte son histoire d’une manière simple, enfantine.
Ainsi nous avons vu que l’identification aux personnages peut se faire de différentes manières pour que le lecteur s’attache aux protagonistes et ressente ses émotions. Cependant certaines œuvres nous montrent que l’identification à un ou des personnages n’est pas systématique.
Le personnage principal a souvent un statut important, avec parfois du pouvoir. Cependant nous, lecteurs, ne nous reconnaissons pas forcément dans la fonction qu’exerce le protagoniste lorsqu’elle est très éloignée de la notre. Il est difficile de s’identifier à un personnage si différent de notre personne, ou bien à un personnage dont on ne sait rien. Avec les Mémoires d’Hadrien, on découvre la vie d’un Empereur romain, or la fonction du personnage n’est pas commune et en plus éloignée dans le temps. Le lecteur peut avoir du mal à comprendre cet homme de pouvoir qui possède un grand Empire; et les mœurs et coutumes antiques sont également très différentes des nôtres aujourd’hui. Cela ne fait qu’augmenter notre distance au personnage. Certains romans ne permettent pas l’identification au personnage, et cela peut être voulu. Dans L’étranger
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