Lecture anlytique "Les Tragiques" - Agrippa d'Aubigné
Fiche : Lecture anlytique "Les Tragiques" - Agrippa d'Aubigné. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Erdaxx • 12 Mars 2017 • Fiche • 1 004 Mots (5 Pages) • 7 409 Vues
Lecture analytique 1
-Les Tragiques d’Agrippa d’Aubigné-
Titre du livre : Les Tragiques
Titre de l’extrait : Misère, livre I, vers 97-130
Biographie : Né en 1552 Agrippa d’Aubigné est issu d’une noble famille protestante. Dès l’âge de 15 ans il prend part au combat qui oppose Catholiques et Protestant dans les Guerres de Religions qui divisent le pays aux côtés d’Henri IV. En 1577, blessé, il se retire du front et commence à écrire les Tragiques : long poème consacré aux malheurs des Protestants. Il meurt en 1630.
Œuvres principales :
- Les Tragiques (1616)
- Confession catholique du sieur de Sancy (publiée en 1660)
- Les aventures du baron de Fænestre (1617)
- Histoire universelle depuis 1550 jusqu'en 1601 (1616-1620)
Mouvement : Humanisme
Genre : Poésie
Résumé de l’œuvre : Le premier chant dont est issu notre extrait intitulé Misère décrit la France déchirée par les guerres civiles à travers l’allégorie d’une mère impuissante face à la violence de ses deux fils.
Vocabulaire :
- « besson » (v6) : jumeau
- « meshui » (v11) : aujourd’hui
- « son ennui » (v12) : sa douleur
- « félons » (v31) : déloyal
- « géniture »(v33) : enfants
L'histoire biblique : Esaü et Jacob sont les fils d'Isaac et de Rebecca. Isaac est aveugle, et c'est Esaü qui possède le droit d'aînesse. Rebecca, la mère, a une préférence pour Jacob. Un jour qu'Isaac avait faim, il échange son droit d'aînesse à Jacob contre un plat de lentilles. Mais après avoir obtenu ce qu'il voulait, il change d'avis. Pendant qu'Esaü était parti chasser, son frère, déguisé et aidé par sa mère, reçut la bénédiction d'Isaac qui croyait avoir Esaü en face de lui. Il hérite ainsi puis s'exile et a 12 enfants.
PB : Comment Agrippa d’Aubigné met en scène les évènements des guerres de religions pour mieux les dénoncer ?[pic 1]
Plan :
- Un tableau allégorique caractérisé par la souffrance et la violence
- La représentation allégorique d’une France qui souffre
- La mise en scène réaliste d’un combat
- L’engagement d’Agrippa d’Aubigné en faveur d’une cause
- La symbolique des références bibliques
- L’opinion du poète
Analyse :
I-A)
Analyse | Interprétation |
V1« Je veux peindre la France, une mère affligée » → Peinture d’un tableau allégorique → « France » et « mère » sont de part et d’autre de la seizure + place centrale | La France est une mère et les deux religions sont des frères. Termes intimement liés, image renforcée. |
→Champ lexical : « tétins nourriciers » (v4), « doux lait » (v8), « le suc de sa poitrine » (v29). →Mise à la rime de « affligée » et « chargée » | Aspect maternelle, image d’une mère nourricière. Désespoir et souffrance de cette mère, elle n’est pas récompensée comme elle le devrait. Source de son affliction, ces deux enfants |
Répétition du nom « douleur » (v21-22) + comparatif « plus forte » + adj « éplorée » (v21) | Souffrance de la mère |
Verbe « succomber » (v22) + expression antithétique « mi- vivante, mi- morte » (v22) | Souffrance décrite comme mortelle. Agonie |
Gradation + anaphore « Ni les soupirs ardents, les pitoyables cris, ni les pleurs réchauffés » (v15-16) |
Mise en place du registre pathétique afin de toucher le lecteur et inspirer de la compassion pour la mère qui souffre.
B)
Analyse | Interprétation |
« Je veux peindre la France » (v1) | Volonté de créer un tableau précis : marque le lecteur (bcp de détails violents du combat→registre épique) |
Métaphore : « Un combat dont le champ est la mère » (v14) | Compare la mère à un champs de bataille |
Champs lexicaux de la violence :« brise, empoigne, fait dégât, se crève les yeux » | Montre la véhémence du conflit |
→Succession d’enjambements (v3 à 5) →Gradation (v4 à 5) « coups, d’ongles, de poings, de pieds » | →Brisement des Alexandrins montre le conflit et chaos → Fureur qui oppose les deux frères. |
Assonances-en « ou » (v17-18) | Montre l’acharnement des enfants (rappel les coups qui redoublent) |
« D’un gauche malheurs ils se crèvent les yeux » (v20) | Gauche est ici à son sens premier (funeste, sinistre) = mort cruelle, aveuglement des deux parties. |
...