Lecture analytique "la mort du roi Tsongor"
Fiche de lecture : Lecture analytique "la mort du roi Tsongor". Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Francoise Desmaison • 15 Juin 2018 • Fiche de lecture • 2 807 Mots (12 Pages) • 2 593 Vues
L.A. n° 14 : La mort de Tsongor
p.43 de « Il laissa tomber » ligne 864 à p.45 à « Katabolonga hurla » ligne 903.
Intro : (DANS LE CADRE DE L’ŒUVRE INTÉGRALE, IL EST TOUJOURS BON DE situer LE PASSAGE À ÉTUDIER DANS LE ROMAN, CELA MONTRE À L’EXAMINATEUR QUE L ELEVE A LU LE ROMAN EN ENTIER)
Le passage que nous allons étudier se situe à la fin du Ier chapitre du roman. Le Roi qui était heureux de marier sa fille Samilia au Prince Kouame a vu réapparaître en la figure de SK l’ombre funeste du passé. En effet ce dernier avait conclu un serment avec Samilia qui les engageait l’un envers l’autre. Dès lors la joie a quitté T et le sage homme pacifique qu’il est devenu sait de façon certaine que la guerre dans son royaume est dès lors inexorable car les deux prétendants de Samilia K et SK vont se déchirer pour elle.
Il décide donc de mourir par les mains de Katabolonga, son vieux compagnon qui était un rescapé de la peuplade des « rampants » anéantie par les troupes de T du temps où il était un Roi conquérant et sanguinaire, pacte qui avait été conclu entre eux des années auparavant
Cependant, Si K avait pressenti que ce jour de festivité devait être aussi le jour de la mort du Roi, il ne se sent maintenant plus capable d’accomplir cette promesse d’autrefois : le temps a passé et la rancœur a laissé place à l’amitié et au respect.
Pourtant T est décidé à mourir car il est confronté à un dilemme qu’il ne peut résoudre et il charge K d’expliquer les raisons de sa mort à ses enfants : T va mourir car il ne peut choisir qui devra être l’époux de S. Par le jeu de l’hypotypose, T voit et ressent ce que sa mort va provoquer mais il ne peut se résoudre à assister au chaos dans lequel son royaume de paix va basculer.
Dans le passage que nous allons étudier K, malgré son ancienne promesse ne peut se résoudre à donner la mort au Roi alors ce dernier se tranche lui-même les veines. Hélas la mort sera trop lente à venir alors il supplie son Viel ami de l’aider à mourir plus rapidement mais de ne pas laisser son âme partir dans le royaume des morts ; il veut voir ce qu’il va advenir de Massaba.
K ‘S’exécute alors AVEC une infinie tristesse et poignarde T pour honorer sa parole d’ami et sa parole d’autrefois.
(mon intro est volontairement trop longue, j’ai souligné en jaune les éléments qui me semblent essentiels, j’ai fait exprès d’être très précise dans cette intro afin que Romain situe BIEN le passage à étudier dans le roman, il faut que ce soit très clair pour lui.)
Pbtiques :
1-On se demandera alors comment la mort de T est-elle mise en scène ?
2-En quoi peut-on qualifier la mort de T de tragique ?(en quoi ce passage relève t-il de la tragédie ?)
3-En quoi ce passage vient-il compléter la visite de SK ?
4-Dans quelle mesure ce passage est-il pathétique et violent à la fois ?
Problématique : En quoi ce passage annonce t-il la tragédie qui va suivre OU En quoi ce passage relève t-il de la tragédie ?
LECTURE DU TEXTE
Annonce DES AXES : Dans UN 1TEMPS, etc….
- La dramatisation de la mise à mort
- La décision surprenante de T
K ne peut se résoudre à donner la mort à son vieil ami « je ne peux pas » l 863, le temps semble suspendu, tout est immobile autour des deux hommes comme si tout était déjà mort : « le poignard « est « au pieds » de K vaincu comme lui « qui se tenait là », l’imparfait vient renforcer cette sensation de lenteur. Le vieux serviteur est vidé de sa volonté comme en témoigne l’insistance sur sa non-action, lui qui était jusqu’à lors un personnage dynamique (‘n’oublions pas que le roman s’ouvre sur lui-même L 1)il est « « incapable de rien faire, « « les bras ballants » « il pleurait, ne comprenait pas ».
L’irréel du passé « Tsongor aurait voulu étreindre son Viel ami mais il ne le fit pas » montre que T est désormais privé, lui aussi de toute volonté qui le relierait au monde des vivants.
Il effectue un geste brusque et théâtral rapporté au PS avec des propositions juxtaposées qui vient rompre la lenteur du moment « il se baissa, prit le couteau, s’entailla les veines ». Paradoxalement la seule volonté du personnage est celle de ne plus jamais avoir de volonté, c’est à dire de mourir, le geste est « rapide » comme précipité pour ne pas avoir de regrets sans doute comme nous l’évoquions précédemment avec l’emploi de l’irréel du passé, pour accomplir aussi un devoir car une fois le sang versé il s’écoule lentement comme le justifie l’emploi de l’imparfait « coulait un sang sombre » et la voix du Roi devient « calme et douce. » l’irrémédiable a été accompli.
.b) Le choix d’une mort lente
Contrairement aux héros de tragédies, T ne se poignarde pas lui – même, il choisit un chemin plus long pour le mener vers la mort.
En effet, il ne fait qu’accomplir le premier acte de sa disparition. Une fois ce dernier effectué T éprouve la sensation d’un devoir rempli « voilà. Je meurs ». La brièveté de ces deux phrases l’une non verbale, l’autre simple, vient marquer la fin d’un temps, d’une époque, d’un dilemme aussi.
T se lance alors dans une hypotypose qui nous est rapportée au futur dans laquelle il décrit ce que vont être ses derniers instants « le sang s’écoulera hors de moi, je resterai ici jusqu’à la fin ; le jour va se lever, des gens accourront, j’entendrai dans mon agonie les cris de mes proches… ».
T dresse un tableau pathétique de ce qui l’attend avant que la mort ne le délivre, on notera l’anaphore des termes « le sang coule » qui montre à quel point la vie sera lente à quitter T et à quel point cette « agonie » le fera encore souffrir , elle sera baignée de soleil « la lumière paraîtra », elle sera bruyante et agitée « des gens accourront ; on se précipitera, les cris et le vacarme ».
T refuse cette agonie « je ne veux pas de cela ». »je ne veux pas aller au-delà » » jour dont je ne veux pas » (anaphore de « je ne veux pas » x3), le désir du Roi, qui aurait pu être un ordre se mue en supplique adressée de façon pathétique à K « aide-moi », « il ne s’agit plus de me tuer/ il s’agit de m’épargner ce jour nouveau », la parallélisme de construction permet de comprendre, de mettre un véritable sens derrière l’acte du Roi, il s’est mutilé « pour toi », pour K, pour lui ouvrir la voie de l’assassinat car il est le seul (prononcé deux fois) dès lors à pouvoir lui apporter la paix, à faire de lui une victime expiatoire, à pouvoir le délivrer à lui « épargner ce jour nouveau qui se lève » et dont il ne « veut pas ».
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