Lecture analytique Le pain de PONGE

Lecture analytique n°4 : Le Pain de Francis PONGE

Introduction

F.P est un poète français du 20e siècle qui rompt avec la tradition de la poésie lyrique. Il a côtoyé des grands auteurs tq Camus ou Sartre. En 1940, il entre dans la résistance et sera décoré.

En 1981, il reçoit le prix National de la poésie.

Il a écrit en 1942, son plus célèbre recueil de poèmes, Le Parti pris des choses. Ce recueil est une suite de poèmes descriptifs centrés chacun sur un objet familier, un élément minéral, végétal ou animal. Ponge y porte un regard différent sur des choses banales qui deviennent soudain des choses poétiques.

Le poème « Le Pain » tiré du Parti pris des choses est écrit en prose.

Nous allons nous demander en quoi ce poème est-il une tentative pour donner une nouvelle définition du pain ?

Nous verrons, dans un premier temps, l’auteur nous donner une description objective du pain. Puis, nous étudierons comment il nous en fait en même temps une description métaphorique.

1. Une description objective

Le titre présente l'objet avec un article défini : « le pain ». Il nous prépare à lire une définition.

Une description précise et ordonnée du pain : une vision lointaine du pain « panoramique » qui se rapproche petit à petit jusqu’à voir le pain dans les moindres détails. D'abord l'extérieur, la surface, la croute, puis l'intérieur, la mie, avant d'évoquer sa décomposition puis la disparition dans la bouche du consommateur

Présentation du pain dans sa dimension ordinaire en apparence : la surface d'abord, la pâte ensuite puis la description précise de sa cuisson « four stellaire» pour le four à pain, « éructer » qui correspond au gonflement de la pâte, «  durcissant ».

Puis, il détaille les différentes parties du pain presque de manière scientifique : utilisation du mot « tissu » pour comparer la mie aux éponges, utilisation du champ lexical des végétaux « feuilles ou fleurs », « ces fleurs fanent » pour décrire le pain qui rassit, la décomposition du pain « la masse en devient friable ».

De plus, il utilise le présent qui a une portée de vérité générale, c’est donc un texte explicatif comme un documentaire.

1. Une description métaphorique

 Le pain est un objet banal du quotidien. Il est pourtant présenté de façon très valorisante par Francis Ponge. Adjectifs "merveilleuse", "panoramique" au début du poème. Comparaison du pain à des chaînes de montagne => donne aussi de l'importance à cet objet banal.

FP nous invite au voyage en donnant une dimension géographique au poème. « les Alpes, le Taurus ou la Cordillère des Andes ».

Il nous ainsi présente le pain comme un microcosme, un monde en miniature que l'on a à portée de main. Poursuite de la métaphore sur les montagnes avec les termes : « vallées », « crêtes », « crevasse ». Le pain devient le monde avec ce paysage de montagne, ses végétaux, « feuilles ou fleurs ». Un monde où « la lumière …couche ses feux » par référence au soleil couchant. Un monde également souterrain « lâche et froid sous-sol »

Ce microcosme décrit est aussi prétexte à représenter la création du monde. L'allusion à la cuisson, « masse amorphe » « four stellaire » « façonnée » renvoie à une vision de la création de la matière à laquelle Dieu donne une forme.

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