Lecture analytique, Femmes soyez soumises à vos maris de Voltaire

Femmes soyez soumises à vos maris, Lecture analytique

Introduction :

Au 18eme siècle, la place des femmes dans la société est un sujet de débat. En effet, les Lumières accueillent parmi eux une femme : Madame du Chatelet, une scientifique qui traduit les théories de Newton et qui rédige l’essai sur le bonheur. Voltaire, s’inspire de cette femme, pour créer le personnage de la maréchale, présente dans Femmes soyez soumises  à vos maris, un pamphlet virulent paru dans l’œuvre Mélanges, pamphlets et œuvres polémiques entre 1753 et 1768. Il traite de la place des femmes dans la société sous la forme du dialogue. Voltaire met ce discours dans la bouche d’une femme pour lui donner plus de force.

Problématiques possibles :

• Ce texte est-il un plaidoyer en faveur des femmes ?
• En quoi la forme du pamphlet aide-elle à faire progresser la condition des femmes ?
• Montrez la force de conviction développée dans ce texte
• Ce texte vous semble-t-il répondre au principe plaire et instruire ?

1. Une femme de caractère

1. Le tempérament impulsif de la maréchale

• Exclamatives (l.27) : elle ne cache pas sa colère
• Italiques (l.5, 13,14) : se moque des qualités que les hommes leur demande d’avoir
• « toute rouge de colère » L.1 : annonce son tempérament dès le début du texte
• Geste violent (l.5) : elle jette le livre de Saint Paul pour montrer son indignation
• Questions rhétoriques (l.15, 17, 18, 19, 21,27) : elle s’impose dans le dialogue et ne laisse aucune place à l’abbé

Cette femme agit avec beaucoup de spontanéité et s’impose dans le débat pour faire entendre son point de vue et sa colère.

1. Un langage cru

• Périphrases « maladie de neuf mois » (l .18) « incommodités très désagréable » (l.20) 3douze maladies » (l.21) : aborde des sujets tabou à l’époque, sujets qui choquent
• Expression populaires « je lui aurai fait voir du pays » (l.13)
• « imbéciles » (l.38) : ne cherche pas de métaphore : elle est directe

Elle utilise ainsi un langage cru pour faire passer ses idées sur des sujets osés

1. Des sujets osés

• Evoque des problèmes physiologiques (grossesse, règles) (l.18, 20, 21)
• Evoque l’infidélité « je n’ai pas trop gardé ma parole, ni lui la sienne » (l.6)
• Fait une analogie entre le mariage et l’esclavage, la femme et l’esclave  «  sommes nous donc des esclaves ? » (l.17) 

• Que des sujets tabous, qui choquent

• Montre de l’irrespect envers le texte de saint Paul, elle le jette : pas du tout habituel à l’époque, geste de révolte osé

La maréchale utilise ainsi son fort caractère pour servir sa réflexion argumentative.

1.  Une démonstration digne des lumières

1. Une réflexion rationnelle

• Raisonnement inductif
• Un schéma argumentatif complet :

• Thèse explicite « j’y ai vu ces paroles : Femmes soyez soumises  vos maris ; j’ai jeté le livre » (l.5)
• Arguments variés : Adominem : «  l’auteur est très impoli » (l.8)

Expérience « quand j’épousai M. de Grancey, nous nous promîmes d’être fidèles : je n’ai pas trop gardé ma parole ni lui la sienne » (l.15)

Logique «  elle n’a pas prétendu que l’union formât un esclavage » (l.24)

Autorité «  certainement la nature ne l’a pas dit … » (l.23)

Absurde «  parce qu’un homme a le menton couvert d’un vilain poil rude, qu’il est obligé de tondre de fort près, et que mon menton est né rasé, il faudra que le lui obéisse très humblement » (l.27)

• Exemples variés :

Expérience «  jamais Monsieur le maréchal ne m’a écrit dans ce  style » (l.8)

        Culturel «  je me souviens bien que Molière a dit » (l.25)

        Actualité «  ces jours passés d’une princesse allemande » (l.35)

• Concession « n est ce pas assez » (l. 17)

La maréchale met en place une démonstration qui montre à la fois l’absurdité de la situation des femmes à cette époque,  et le fait qu’une femme est capable d’argumenter.

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