Lecture Analytique Incipit Réparer les Vivants
Cours : Lecture Analytique Incipit Réparer les Vivants. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Ninev • 9 Mai 2019 • Cours • 1 323 Mots (6 Pages) • 1 144 Vues
LA 1 – Incipit
L’auteur dit dans une interview « Le livre s'est imposé parce que j'ai vécu une série de deuils rapprochés. J'ai essayé de donner une forme à cette expérience que j'avais traversée, et qui a donné le climat du livre. »
Comment cet incipit, au travers de la présentation paradoxale d'un personnage, annonce-t-il le débat éthique du roman ?
- Un début de roman énigmatique
1° Le cadre spatio-temporel
- Le lieu :« l'estuaire » « le pays de Caux », La région du Havre est évoquée
- La temporalité La nuit, il fait froid, l'hiver ? + « cette nuit-là » = tps indéterminé + horaire 05:50 donné à lire comme l'inscription digitale sur un réveil (« écran tactile »). Indices d’une époque moderne « alarme d’un portable »
cette nuit-là » → élément perturbateur semble inscrit dans cet espace temporel qu'il va falloir définir et approcher
« alors qu'une houle sans reflets roulait le long des falaises, alors que le plateau continental reculait, dévoilant ses rayures géologiques »( (l. 14/15) qui semble surtout inscrire le roman dans l'inéluctabilité du cycle marin et géologique
- On passe du pays de Caux au lieu où semble se trouver le personnage «au pied d'un lit étroit » (l. 18), d'un espace ample à l'exiguïté d'une chambre.
2° Une atmosphère lugubre
« gelait à pierre fendre », houle ; atmosphère sombre (pas de lumière « nuit sans étoiles », « sans reflets »), bruyante (allitérations : reflets, roulait, falaise..), décor minéral, froid. Un cadre inquiétant et mortifère : «Cette mer de nuit, cette mer d'aube est un motif de la mort » dira la romancière dans une interview donnée à Télérama → effet de suspense : il va se passer qqchse, qqn va mourir.
2° le personnage
- Anaphore de « ce qu’est le cœur » = mystère du cœur humain
- Son nom : Simon Limbres. Ce nom peut entrer en résonance avec le nom commun « limbes » qui désigne un état vague, incertain, et d'attente (un projet encore dans les limbes). Cela peut déjà entretenir une idée de flou à propos du personnage.
- Âge : l.8.9 : un « corps de vingt ans ». On suppose, ce qui est confirmé, qu'il est en bonne forme physique « un pouls probablement inférieur à cinquante battements par minute »
- Parcours du personnage, passé : aucun des événements de la vie de Simon n'est mentionné. En revanche, le passage est parsemé des émotions diverses qu'il a déjà éprouvées : « ce qui a fait bondir [ce cœur], vomir, grossir, valser léger comme une plume ou peser comme une pierre »( l.3) « ce qui l'a fait fondre - l 'amour ; » (l. 4) La mise en relief du mot par le tiret, puis par le point virgule souligne l'importance de ce sentiment dans la vie du personnage, ce qui paraît cependant assez naturel pour un jeune homme de son âge. Plus loin « la joie qui dilate et la tristesse qui resserre » (l. 7) « l'émotion qui précipite » (l. 9) accentuent encore cette dimension émotive pressentie chez Simon.
On imagine qu'il s'est passé qqchse « « qd soudain tt s'est emballé » : adverbe + vbe au passé composé ; « emballer » donnent à lire un élt perturbateur qui a eu lieu ; changement de temps verbal puisque nous avons par ailleurs un usage de l'imparfait dans le reste du texte. Il y a un avant et un après ce 5h50.
- Conditionnel : incertitude de la reomancière qui avance par hypothèse
De ce mystère naît un horizon d'attente : le lecteur a envie d'en savoir plus et de poursuivre la lecture. En ce sens l'incipit répond à sa fonction.
- La présentation des thèmes à venir
- Une structure complexe : mime la vie
une écriture particulière : une seule longue phrase : phrase fleuve dans laquelle l'auteur joue avec la ponctuation( virgules, points virgules, tirets, appositions, démonstratifs), comme pour faire entendre l'écoulement de la vie → la phrase se déroule comme le souffle.
Impression d'être en apnée → le cœur du lecteur s'emballe, on est comme en état de stress
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