Lecture Analytique Heureux qui Comme Ulysse
Cours : Lecture Analytique Heureux qui Comme Ulysse. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar juju62510 • 23 Juin 2018 • Cours • 771 Mots (4 Pages) • 980 Vues
Heureux qui comme Ulysse…
Contexte d’écriture :
Du Bellay = grande figure de la poésie du XVIème siècle, membre de La Pléïade et grand défenseur de la langue française.
Reçoit une éducation humaniste : grec, latin, connaissance érudite de la littérature antique et désir de renouveler langue et littérature françaises sur les modèles grecs et latins.
Entre au service de son cousin le cardinal Jean Du Bellay, en 1553 et le suit à Rome dans ses missions diplomatiques. Son enthousiasme est grand à l’idée de découvrir l’un des berceaux de la civilisation, Rome. Pour les humanistes, la perspective du voyage, de la découverte, de la rencontre de l’autre est véritablement stimulante. Mais très vite la déception s’exprime :
- il est déçu par le spectacle de la Rome antique qui ne lui offre que des ruines (à l’origine du recueil Les Antiquités de Rome)
- Il est très vite écœuré par les intrigues et les hypocrisies de la cour du pape… et très vite ce qui devait être une merveilleuse aventure le plonge dans la nostalgie du pays natal : Du grec ancien νόστος, nóstos (« retour ») et ἄλγος, álgos (« douleur ») ; soit, « mal du pays ». Il se sent à Rome très vite en exil….
Composé sans doute en partie à Rome et en partie en France, après le retour du poète, le recueil de 192 sonnets est en quelque sorte le journal intime de ses désillusions…
Sonnet (forme importée d’Italie) à l’italienne : 2 quatrains et deux tercets d’alexandrins avec des rimes embrassées y compris dans le dernier sizain
Structure strophique du poème (trois phrases correspondant aux deux quatrains et au sizain) souligne trois mouvements :
- Comparaisons mythologiques
- Expression de la nostalgie du pays natal
- Oppositions entre Rome et le pays natal renforçant le sentiment d’exil et le manque .
Figure de l’antithèse omniprésente :
- dans la strophe 1 : entre voyage / retour
- entre la strophe 1/ 2 : Jason, Ulysse et le « je »
- dans les strophes 3 et 4 : Rome/ pays natal
- Lyrisme du poème : expression des sentiments personnels du poète
- complainte lyrique :
Expérience personnelle évoquée dès la 2nde strophe : omniprésence du « je » et des adjectifs possessifs de 1ère personne + Caractère affectif des termes « mon petit » (v. 5 et 13) et « ma pauvre » (v. 7) + ponctuation expressive liée aux exclamations et interrogations, propres au registre lyrique = Elégie = poème exprimant la tristesse sous la forme d’une plainte douloureuse que le terme « hélas » souligne. Hélas = soupir
- Nostalgie du poète par rapport au passé et incertitude par rapport à l’avenir. Très vite à l’évocation heureuse du voyage succède la douleur de l’exil.
Interrogations insistantes « quand », « en quelle saison » : seconde strophe est écrite au futur, interrogation qui traduit l’incertitude lancinante
- Douleur de l’exil qui s’enracine dans une comparaison critique entre Rome et le pays natal
Les deux derniers tercets consacrés à la comparaison entre Rome et pays natal : Anaphore (x 5) « Plus…que… » sert à mettre en avant la supériorité du pays natal.
Opposition se construit le plus souvent autour d’une césure à l’hémistiche ce qui renforce l’effet d’opposition (vers 11 à 14)
Accélération du rythme dans les quatrains : opposition développée sur deux vers, puis en un vers : traduction de l’exaltation des sentiments, du mouvement vers le pays perdu.
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