"Le serpent qui danse" de Baudelaire
Commentaire de texte : "Le serpent qui danse" de Baudelaire. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar Elliottherock • 11 Décembre 2019 • Commentaire de texte • 1 876 Mots (8 Pages) • 3 352 Vues
Ce texte, le serpent qui danse est un poème extrait des Fleurs Du Mal, recueil de poèmes écrit en 1857 par le poète français Charles Baudelaire. Jugé trop expressif et dégradant pour la religion, ce poème est retiré de la première édition. En effet, ce recueil poétique condamné pour “offense à la morale” évoque plusieurs thèmes tels que le spleen, la figure féminine ou bien la mort. Plus précisément, notre texte évoque un amour passionnel entre le poète et sa muse.Composé de cinq quatrains et appartenant à la section spleen et idéal, cette “muse” va entraîner le poète dans un voyage d’amour.
Nous nous demanderons alors comment le corps féminin peut-il amener le poète dans un voyage d’amour passionnel ?
Lors d’un développement en deux axes nous aborderons l’idée du corps féminin incitant à un rêve. Dans cet axe, nous analyserons la déclaration d’amour du poète pour sa muse, la mise en valeur du corps de celle- ci ainsi que le rêve du poète procuré par sa muse.
Dans un second temps, notre deuxième axe montrera la connotation érotique du poème visant à montrer la force du corps féminin. Pour cela, nous étudierons l’évolution érotique du poème puis le rôle ambivalent de la muse et enfin la condition du poète face à la situation.
Dans un premier temps, Baudelaire nous fait part de l’éloge d’une femme aimée qui invite à la rêverie. Pour Baudelaire le portrait de Jeanne est celui d’une femme ambivalente. Le champ lexical du corps “ton corps si beau” (v.2), “la peau” (v.4), “chevelure” (v.5), “tes yeux” (v.13), “ton corps se penche s’allonge” (v.25) , “bouche” (v.31) et “tes dents” (v.32), introduit le regard du poète “j’aime voir” (v.1). Dance ce poème la vision du corps occupe une place très important, retrouvé dans la strophe 1 une vision globale du corps puis en poursuivant dans le second quatrain, la chevelure, symbole de la féminité. Le poète décrit ensuite les yeux de sa bien-aimée, puis la gestuelle, cette strophe fait donc référence au titre du poème Le Serpent qui danse. Baudelaire poursuit sa description avec la été puis la bouche de Jeanne “ta tête d’enfant” (v.22), “l’eau de ta bouche” (v.31), “tes dents” (v.32). Puis fini par faire un retour sur lui-même “je crois”. (v.33) et “mon cœur” (v.36). On remarque alors que Baudelaire se déplace avec un glissement sur le corps de sa muse. Dans un second temps, le registre lyrique du poème accentue l’effet affectif important pour la femme. “Chère indolente” (v.1) relate une intensité amoureuse et un émerveillement du poète qui est souligné par des intensifs “si beau” (v.2). Les sentiments de Baudelaire sont également exprimés à travers une ponctuation expressive, les quatrains 1 et 9 se terminent par des points d’exclamations pour introduire et terminer le poème. Ainsi le lyrisme est très clair, ici le poète fait une verticale déclaration d’amour à sa bien-aimée: Jeanne.
C’est aussi à travers la description élogieuse du corps de Jeanne, que Baudelaire déclare son amour pour elle. Le regard du poète semble se déplacer sur le corps de cette femme au fur et à mesure de l’avancée du poème. C’est à dire que le champs lexical du corps évolue du premier jusqu’au neuvième quatrain ; la description est d’abord générale : « corps » (v.2,v.25), « peau » (v.4), « chevelure » (v.5), puis devient de plus en plus précise :« yeux » (v.13), « tête » (v.22) et « dents » (v.32). Le champs lexical de la vue est également présent : « voir » (v.1) « miroiter » (v.4). Le poète ne lâche pas la femme du regard puisque les champs lexicaux du corps et de la vue sont présents dans sept quatrains sur neuf.
Baudelaire semble fasciné par la démarche, les poses et tout simplement l’attitude de Jeanne, il compare même sa démarche à un serpent qui danse : « à te voir marcher en cadence » (v.17), « on dirait un serpent qui danse » (v.19). Le serpent est symbole d’immortalité mais surtout de renaissance, Baudelaire qui est un artiste ennuyé, faisant souvent appel au mal dans ses poèmes, a des sentiments inhabituels tels que du bien-être, du plaisir, de l’intérêt et se sent vivant à travers cette femme. La démarche ondulée de Jeanne est renforcée par l’hétérométrie des vers, il y a une alternance entre un pentasyllabe et un octosyllabe pour chaque quatrain ; le poème ondule en même temps que la femme, et renvoie de nouveau à l’image du serpent.Le serpent qui danse peut renvoyer une image de poème blason, (type de poème datant du XVIe siècle) qui a pour code de mettre en valeur une partie d’un corps féminin. Cependant, comme nous l’avons vu plus tôt, Baudelaire ne met pas en valeur une, mais plusieurs parties du corps de Jeanne. L’éloge de chaque partie est soutenu par le registre lyrique, le lexique est mélioratif et les hyperboles qui soulignent les émerveillements du poète : « de ton corps si beau » (v.2), « ta chevelure profonde » (v.5), « un ciel liquide qui parsème mon cœur !» (v.35,v.36)
Pour Baudelaire, Jeanne invite aux rêves parce qu’elle incarne l’ailleurs, soit l’idéal absolu. Elle est métisse et pour parler d’elle, le poète emploie des références exotiques telles que « âcres parfums
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