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Le rouge et le noir de Stendhal

Commentaire de texte : Le rouge et le noir de Stendhal. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  22 Février 2022  •  Commentaire de texte  •  1 259 Mots (6 Pages)  •  814 Vues

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Le Rouge et le Noir est un roman publié en 1830 par Stendhal qui est un ancien officier de Napoléon.

 Ce roman réaliste raconte l’ascension du jeune Julien Sorel, fils de charpentier, qui arrive à s’intégrer dans la societé grâce à son intelligence ambitieuse, sa beauté et son « âme frénétique ». Ce roman met en avant un tableau social et politique d’une société divisée entre monarchisme et libéralisme. Madame de Rênal fait connaître au père de Mathilde l’union qu’elle eut avec ce même Julien, alors que s’organise le mariage entre Julien et la riche Mathilde de la Mole, fille d’un puissant marquis. Ces révélations d’infidélité anéantissent le projet du mariage entre Mathilde et Julien. Par vengeance, il tire sur mme.de Rênal, mais n’arrive pas à lui ôter la vie. Ce crime inattendu précipite la fin du roman, autour du procès de Julien. L’extrait étudié ici se situe au chapitre 41 de la deuxième partie : « Le Jugement ». Malgré ses soutiens influents, le jeune homme se condamne à mort avec un discours dénonciateur, qui accuse la société.

Comment Julien Sorel se condamne-t-il volontairement à une mort héroïque ?

 Extrait étudié « Messieurs les jurés, L’horreur du mépris, que je croyais pouvoir braver au moment de la mort, me fait prendre la parole. Messieurs, je n’ai point l’honneur d’appartenir à votre classe, vous voyez en moi un paysan qui s’est révolté contre la bassesse de sa fortune. Je ne vous demande aucune grâce, continua Julien en affermissant sa voix. Je ne me fais point illusion, la mort m’attend : elle sera juste. J’ai pu attenter aux jours de la femme la plus digne de tous les respects, de tous les hommages. M de Rênal avait été pour moi comme une mère. Mon crime est atroce, et il fut prémédité. J’ai donc mérité la mort, messieurs les jurés. Mais quand je serais moins coupable, je vois des hommes qui, sans s’arrêter à ce que ma jeunesse peut mériter de pitié, voudront punir en moi et décourager à jamais cette classe de jeunes gens qui, nés dans une classe inférieure et en quelque sorte opprimés par la pauvreté, ont le bonheur de se procurer une bonne éducation, et l’audace de se mêler à ce que l’orgueil des gens riches appelle la société. Voilà mon crime, messieurs, et il sera puni avec d’autant plus de sévérité, que dans le fait je ne suis point jugé par mes pairs. Je ne vois point sur les bancs des jurés quelque paysans enrichis, mais uniquement des bourgeois indignés… »

Julien parla sur ce ton, Pendant vingt minutes : il dit tout ce qu’il avait sur le cœur ; l’avocat général, qui aspirait aux faveurs de l’aristocratie, bondissait sur son siège ; mais malgré le tour un peu abstrait que Julien avait donné à la discussion, toutes les femmes fondaient en larmes. Mme Derville avait son mouchoir sur ses yeux. Avant de finir, Julien parle de la préméditation, à son repentir, au respect, à l’adoration filiale et des temps plus heureux, lorsqu’il avait des sentiments pour Mme de Rênal… Mme Derville jeta un cri et s’évanouit. »

Tout d’abord, Julien se montre de manière révolté par sa pauvreté ensuite il avoue avant d’accuser la société

 Le discours que prononce Julien devant les jurés constitue sa plaidoirie. C’est pourquoi il s’exprime de manière solennelle avec l’adresse respectueuse « "Messieurs les jurés" ».

 Cependant, dès la deuxième phrase, Julien justifie sa prise de parole par « "l’horreur du mépris" ». Il est aperçu alors comme un héros orgueilleux, qui refuse d’être jugé par des hommes qu’il méprise. L’allitération en « r » exprime le dégoût du héros face à ses juges : « "L’horreur du mépris, que je croyais pouvoir braver au moment de la mort, me fait prendre la parole"

La répétition du mot « Messieurs » dans la deuxième phrase est une anaphore moqueuse, et non une marque de respect. Le mépris de Julien Sorel retranscit dans la tournure ironique «" l’honneur d’appartenir à votre classe" » : les termes (« "honneur », « votre classe" ») sont en réalité un blâme. L’allitération sifflante « "vous voyez en moi un paysan qui s’est révolté contre la bassesse de sa fortune. "» exprime la même colère de ce « paysan » révolté par la société.

Julien ne « demande aucune grâce » alors qu’il risque la mort. Il renverse la fonction de la défense, car il transforme sa défense en autocondamnation

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