Le rouge et le noir, Stendhal
Commentaire de texte : Le rouge et le noir, Stendhal. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar CLARISSE.BECARD • 2 Avril 2022 • Commentaire de texte • 1 256 Mots (6 Pages) • 390 Vues
Commentaire littéraire : Le Rouge et le Noir, première partie : chapitre 9
Le Rouge et le Noir de Stendhal est un roman sorti en 1830, dans lequel le personnage
principal, Julien Sorel fait l'objet d'une étude approfondie. On suit alors avec attention les méandres
de sa pensée, qui conditionnent ses actions et ses choix. Il est alors représenté comme un
personnage torturé par sa pensée et anxieux. Dans ce roman d’apprentissage, Julien Sorel est
d’abord engagé comme précepteur par M. de Rênal, le maire de Verrières. Puis au chapitre 6,
lorsqu’il rencontre Mme de Rênal, il décide de la séduire. Si lors du chapitre 8 sa tentative
d’approche en lui touchant la main a échoué, il compte bien retenter sa chance et se faire violence.
Car en effet, Julien voit dans ce geste le symbole de sa réussite et de son pouvoir de conquête. Il
compte alors exécuter son plan lors de l’extrait étudié. Cette scène se déroule dans un cadre
champêtre, avec Mme de Derville et Mme de Rênal. Comment Stendhal montre-t-il sa distance
ironique avec l’ambition certaine du jeune héros ? Alors que la conquête de la main se fait dans une
scène angoissante et calculée, nous verrons comment ce geste est assimilé à une conquête militaire.
Enfin, nous montrerons comment Stendhal instaure une distance ironique avec le personnage.
Si de prime abord Julien paraissait sensible et attentionné, il se révèle être un personnage
ambitieux, séducteur et manipulateur : il va jusqu’à trahir son supérieur, M. de Rênal, en séduisant
sa femme. Cette conquête de la main de Mme de Rênal est alors une véritable scène épique et
militaire.
C’est dans une atmosphère angoissante que se déroule la première partie de cet extrait. Ce qui crée
un paradoxe entre la séduction et le registre épique du début de cet extrait. Le champ lexical du
danger « angoisse », « mortelle », « violence », « danger » instaure une atmosphère angoissante qui
oppresse le lecteur. C’est le champ lexical du devoir qui vient renforcer cette ambiance stressante
avec « obligeât », « devoir », « était obligé ». De plus, l’hyperbole « mortelle angoisse » montre
l’importance qu’accorde le jeune héros à tenir la main de sa proie. Julien Sorel voit l’amour comme
un simple intérêt personnel, une sorte de formalité pour acquérir le pouvoir recherché.
L’exclamative additionnée à la formule du souhait « Que de fois ne désira-t-il(..)quitter le jardin ! »
montrenrt le jeune héros, tourmenté et agité. Cette tension exacerbée se ressent dans le voix des
personnages : « profondément altérée » pour Julien Sorel, et « tremblante » pour Mme de Rênal. Le
registre épique se poursuit dans la mention du combat intérieur de Julien « L’affreux combat que le
devoir livrait à sa timidité ». L’ambition de Julien est si importante qu’il est complètement
tourmenté et ne peut se ressaisir : l’opportunité est si grande qu’il a l’impression de jouer sa vie.
Julien se fixe alors un objectif : tenir la main de Mme de Rênal avant 10 heures. Se livre alors- en
plus de son combat contre lui-même- un combat contre le temps. Le champ lexical du temps « Neuf
heures trois quarts », «horloge », « dix heures » est omniprésent dans ce chapitre. Cela permet donc
de dramatiser le récit qui s’apparente à un compte à rebours avant la mort, ce qui accentue le
suspense.
Les sonneries « sonner », « sonneront » viennent, telles des harpies harceleuses, rappeler la
condition du jeune héros et l’attente du lecteur. La mention des duels « premier duel qui me
viendra » et « l’horloge du château » montrent l’ambition de Julien Sorel qui aspire à un train de vie
aristocratique. Ce qui est renforcé par le champ lexical de l’honneur « indigné », « lâcheté »,
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