Le Renard et le Bouc, Jean de la Fontaine
Commentaire de texte : Le Renard et le Bouc, Jean de la Fontaine. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar osun • 3 Janvier 2018 • Commentaire de texte • 562 Mots (3 Pages) • 8 009 Vues
Commentaire :
Tout d’abord, nous pouvons nous intéresser au caractère plaisant de ce récit. La brièveté ainsi que la simplicité de la structure narrative de la fable font de ce texte un récit « efficace ». La présentation rapide de l’élément perturbateur : «La soif les obligea de descendre en un puits » (l.4) joue en faveur de la brièveté et donc du caractère plaisant de cette fable. De plus, le fait qu’il n’y ait d’autres péripéties que celle-ci rend le texte simple de compréhension. Nous pouvons aussi souligner l’emploi du présent de narration : « sort », « laisse », « fait » (l.21 et 22) ainsi que la présence d’un effet de chute pour mettre en relief l’élément de résolution. La personnification des deux personnages de la fable est manifeste grâce à l’abondance de l’utilisation du discours direct ainsi que l’emploi du champ lexical de l’amitié (« ami », l.2 ; « compère », l.8 ; « compagnon », l.21) qui leur donne une caractérisation humaine. De plus, il y a un jeu d’opposition visible entre le « dominé » (le Bouc) et le « dominant » (le Renard). Nous noterons l’utilisation de l’impératif de la part du Renard (« lève », l.10 ; «mets », l.11 ; « tâche », l.28 ») qui affirme sa position de dominant. Le Bouc quant à lui manifeste sa position de dominé par le biais de marques d’humilités tel que : « je loue les gens bien sensés comme toi. Je n’aurais jamais, quant à moi, trouvé ce secret, je l’avoue ». D’autre part, l’insulte que lui adresse le Renard : « Si le ciel t'eût, dit−il, donné par excellence Autant de jugement que de barbe au menton, Tu n'aurais pas, à la légère, Descendu dans ce puits » accentue cette position de dominé. Il y a un réel contraste apparent entre les différents traits de caractère chez les deux personnages, d’un côté le Renard malin et rusé et de l’autre, le Bouc naïf et stupide (« Celui-ci ne voyait pas plus loin que son nez », l.3).
De cette fable se dégage une double morale, celle de Renard et celle du moraliste. Renard donne une leçon très claire au Bouc qu’il lui adresse avec beaucoup de moqueries. En effet la comparaison moqueuse « Si le ciel t'eût, dit−il, donné par excellence Autant de jugement que de barbe au menton, Tu n'aurais pas, à la légère, Descendu dans ce puits. » (l.24) fait ressortir cela. Nous relèverons aussi l’emploi moqueur de l’impératif : « tâche » l.28 de la part de Renard censé encouragé le Bouc. En outre, l’expression « beau sermon » (l.22) est une marque d’ironie faite par l’auteur lui-même ce qui souligne l’ironie de la situation. La leçon du moraliste quant à elle se tient en une seule phrase : « En toute chose il faut considérer la fin. » (l.31). L’emploi du présent de vérité générale ainsi que de l’injonction « il faut » accentue le ton didactique de cette phrase. De plus, la morale est attendue depuis le début de la fable notamment grâce à la rime entre les mots « compagnie » (l.1) et « tromperie » (l.4) qui annonce la chute. Dès le début, la fin était annoncée. Il y a un écho ironique à la morale finale car tous les signes de la tromperie étaient présents.
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