Fable : le Renard et le Bouc de Jean de la Fontaine

Fable : le renard et le bouc de Jean de la Fontaine

Au XVII siècle, la société se concentre autour de la cour du roi. Les écrivains comme La Bruyère ou La Fontaine soulignent les nombreux travers de leurs temps dans leurs œuvres fidèles à l’idéal classique : instruire et plaire. Ainsi en 1668, Jean de La Fontaine publie ses Fables, dans celles-ci, des apologues inspirés d’Esope tirent les leçons de cette observation sociale. La fable 5 du livre III : « Le renard et le bouc » illustre la nécessité de bien examiner les conséquences avant de se lancer dans une  aventure. Comment apparait la visée didactique de ce texte ? Pour répondre à cette problématique mon explication suivra deux grandes parties de ce texte : le caractère plaisant du récit et la présence d’une double morale.  

La visée didactique de ce texte apparait tout d’abord à travers le caractère plaisant du récit. En effet, la présence dans cette fable de deux personnages totalement opposés l’un à l’autre nous donne un ton humoristique. D’une part, la présence du renard implicitement nous permettra d’assister à des situations amusantes. D’autre part la naïveté du Bouc et sa fin tragique attribue un caractère à visée didactique à ce texte.

Au vers 6 jusqu’au vers 23 : on observe des péripéties pendant lesquelles le renard sera le manipulateur et aura toujours l’initiative. De plus au vers 9, il y a un résumé saisissant de la situation, du vers 10 au vers 16 : nous avons une rupture c'est-à-dire une séparation d’intérêt, on voit bien que le bouc est manipulé par le renard. Puis du vers 17 au vers 20 : une réplique du bouc apparait montrant que celui-ci ce rend compte de sa sottise et de sa crédulité. Au vers 24 jusqu’au vers 30 : un dénouement se crée : c’est le sermon du renard explicitant déjà la morale. Enfin au vers 31 : il y a une morale très brève. La concision du récit nous montre que ce récit est bref avec une description minimaliste notamment dans la situation initiale au vers 2. Puis une description d’un portrait bref et moqueur du bouc apparait au vers 4 « maître en fait de tromperie ». Depuis le début de cette fable on observe une situation de supériorité en faveur du renard, on voit bien que manipulateur et chef sont ses principales caractéristiques.

Ensuite on relève deux caractères contrastés. Tout d’abord celui du renard étant supérieur apparaissant lucide, ironique et cruelle. La  supériorité du renard apparait et ce grâce au choix des mots « capitaine » et « maître » ces titres honorifiques mettent le renard en position de supériorité. Cette position de pouvoir attribuée au renard se manifeste davantage par l’utilisation de verbes au mode impératif : « Lève » ; « Mets ».

En outre, le portrait du renard s’illustre petit à petit lors de son sermon religieux « si le ciel t’eût » traduisant une ironie moqueuse et cruelle.

Quant au Bouc, celui-ci apparait à l’opposé du renard, en position d’infériorité dans la mesure où naïvement le renard se servira de lui comme d’une « machine » et par conséquent le renard avec l’usage de ce terme, il a réduit « son compère » à un état sans vie. L’emploi de la métaphore au vers 3 souligne le caractère simpliste voir même ridicule du bouc. De plus, lorsque ce dernier répond aux ordres donnés par le renard qui est devenu « maitre dans la tromperie » et exprime son admiration dans les vers 17 à 19. Ce comportement renforce son caractère burlesque. L’admiration paradoxale exprimée confirme la sottise de l’animal et son incapacité d’envisager les conséquences. On retiendra donc que le bouc fait rire par sa simplicité, qui dès le début est mis en situation d’infériorité.

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