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La route des Flandres, Claude Simon

Commentaire de texte : La route des Flandres, Claude Simon. Recherche parmi 300 000+ dissertations

Par   •  10 Juin 2019  •  Commentaire de texte  •  555 Mots (3 Pages)  •  1 427 Vues

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Claude Simon, La route des Flandres, 1960

Le texte proposé à notre étude est l’incipit de La route des Flandres, roman de Claude Simon, écrit en 1960 et correspondant au mouvement du Nouveau Roman. Il s’agit de l’incipit du roman qui introduit le personnage principal. Ainsi, le lecteur peut découvrir le personnage principal à travers ses propres pensées, en étant plongé dans le flux de conscience du narrateur et grâce aux informations que cet incipit peut donner en remplissant ses fonctions. Dès lors, il convient de se demander comment le personnage principal est présenté au lecteur ? Nous y répondrons en étudiant, dans un premier temps, le flux des pensées du narrateur puis la manière dont cet incipit remplit ses fonctions.

Dès les premiers mots, nous nous trouvons plongés dans la tête du narrateur personnage, narrateur personnage qui apparait dès le début du texte « me regarda puis de nouveau la lettre puis de nouveau moi » et qui assume pleinement son statut de narrateur personnage grâce à une hyper focalisation interne, on ne sort jamais de la tête du personnage, rien n’est donné au lecteur autre que les pensées intimes du personnage. Tout est filtré par le discours intérieur du narrateur compris les descriptions « les tâches rouges, acajous, ocres », « la boue », « il fait froid ». Cela est plus que de la description ; ce sont des notations d’impressions : sensation du froid, image mentale du froid, et des pieds dans la boue. Ainsi ce texte ne donne pas un regard objectif mais totalement subjectif. On peut aussi constater que le dialogue est entièrement décrit à travers les pensées du narrateur personnage « Pour ma part je suis très content d’avoir l’occasion si jamais vous avez besoin de, et moi Merci mon capitaine, et lui Si quelque chose ne va pas n’hésitez pas à venir me, et moi Oui mon capitaine », de plus, les phrases du dialogue sont inachevées.

Et pourtant nous avons toutes les informations d’un incipit. Nous sommes au petit matin, au campement, avant l’appel. Il fait froid, il y a de la boue. Les deux personnages présentés au lecteur sont le narrateur personnage et le capitaine. Le narrateur, lui, n’est pas décrit physiquement, nous n’avons pas non plus son nom, nous avons accès uniquement à ce qu’il se passe dans sa tête, à toutes ses émotions. Alors que pour le capitaine, nous avons un portrait physique « petite moustache dure poivre et sel » « peau du visage tannée » « ses yeux noirs sans hostilité ni dédain, cordiaux même mais distants eux aussi » ainsi qu’un portrait physionomique « quelque chose d’arabe en lui » « ses nobliaux de voisins du Tarn ». Ce portrait est subjectif car c’est l’avis du narrateur personnage, nous avons accès au portrait du capitaine par le flux de conscience du narrateur et à cette constante hyper focalisation interne, donc ce portrait n’est absolument pas objectif. De plus le jugement péjoratif que tient le narrateur personnage à l’égard de son capitaine est en parti dû au fait que sa mère est une liaison avec lui, cela provoque la colère du narrateur personnage qui trouve ça injuste que sa mère puisse écrire une lettre à son capitaine et non à son propre fils parti à la guerre. Cela le met en rogne.

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