La question de l'Homme dans les genres de l'argumentation, du XVIe siècle à nos jours
Dissertation : La question de l'Homme dans les genres de l'argumentation, du XVIe siècle à nos jours. Recherche parmi 300 000+ dissertationsPar LMarshmallow • 31 Janvier 2018 • Dissertation • 371 Mots (2 Pages) • 597 Vues
A travers ces textes, nous comprenons que les regards de ces trois auteurs sur eux-mêmes et sur l'autre diffèrent.
Ainsi Diderot donne un point de vue mélioratif sur l'autre, ici représenté par le peuple tahitien et exprimé par leur chef. Il met en avant l'accueil chaleureux et bienveillant que les habitants de Tahiti ont réservé à l'équipage de Bougainville : «Nous avons respecté notre image en toi ». Il montre aussi la simplicité et l'efficacité de leur mode de vie : « Je laboure la terre ; je grimpe la montagne ; je perce la forêt ; je parcours une lieue de la plaine en moins d'une heure. Tes jeunes compagnons ont eu peine à me suivre ; et j'ai quatre-vingt-dix ans passés ». A contrario, il donne un point de vue péjoratif sur la société européenne de l'époque, qui ne saurait se contenter de ce dont elle a besoin, réclamant un surplus inutile et en quelque sorte nocif. Il parle ainsi d' « inutiles lumières », de « besoins factices » et de « vertus chimériques » pour désigner cette masse de choses vaines et futiles.
Jacques Lacarrière dépeint un portrait de l'autre des plus mélioratifs, évoquant son voyage et l'hospitalité qui lui a permit de ne vivre que de « village en village, de familles en familles, d'hôtes en hôtes ». Ce sont des « familles si pauvres et si chaleureuses pourtant ». Il se considère comme ayant commencé son « apprentissage de véritable voyageur », et explique qu'un véritable voyageur est « celui qui, en chaque pays parcouru, par la seule rencontre des autres et l'oubli nécessaire de lui-même, y recommence sa naissance ». Il exprime donc que, pour mieux connaître l'autre, nous avons à laisser une partie de nous-même, à se métamorphoser tout en restant un visiteur pouvant apprendre comme apporter.
Enfin, Victor Segalen associe l'Exotisme (du grec exôtikos qui signifie étranger) et par conséquent l'autre à « la perception aiguë et immédiate d'une incompréhensibilité éternelle », expliquant qu'on ne peut se flatter « d'assimiler les mœurs, les races, les nations, les autres » et dit qu' « au contraire, réjouissons-nous de ne le pouvoir jamais ; nous réservant ainsi la perdurabilité du plaisir de sentir le Divers ». Il précise que « le monde extérieur est ce qui se différencie aussitôt de nous », la société européenne de
l’époque étant donc différente de cet autre en de nombreux points de vue.
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